Un de plus, rien de plus ? [Malec AU]

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Alec se détend clairement, heureux d'avoir eu gain de cause encore une fois. Il doit avouer qu'il n'aurait pas pensé que Magnus lâcherait l'affaire aussi vite. Mais il se trompe, l'indonésien est loin d'avoir rendu les armes. Le silence s'installe entre eux. Ce n'est, étonnamment, pas si gênant que ça. Peut-être parce qu'aucun d'eux ne cherche vraiment de sujet de conversation approprié. Ils sont juste là, assis de part et d'autre de la table, à parfois regarder dehors, à parfois regarder l'autre. Observer la stature digne d'Alec. Observer les gestes élégants de Magnus.

Quand la serveuse revient, elle a l'air décontenancé par la nouvelle ambiance qui règne entre eux. Magnus ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire amusé en se demandant de quoi ils ont l'air. Elle dépose les tasses devant eux, les mains tremblantes, si bien qu'elle renverse quelques gouttes du café de l'avocat sur la table. Elle se fige, l'indonésien la voit blêmir, attendant que le brun s'énerve mais il ne fait pas de remarque. À croire qu'il n'a même pas remarqué. En fait, il est encore concentré sur le sourire en coin de l'indonésien qui a disparu trop vite.

— Je vous prie de m'excuser, articule-t-elle difficilement avant de s'enfuir.

L'asiatique s'accoude à la table, cette fois c'est lui qui fixe l'avocat. Son visage retrouve une expression neutre et il demande :

— Vous savez que vous êtes désagréable ?

— Les gens n'osent généralement pas me le dire aussi franchement mais, oui, je suis au courant.

Alec n'a jamais été très sociable, il est du genre à ne pas aimer avoir à faire des efforts pour entretenir une conversation. Si c'est trop compliqué, il n'insiste pas. Ce qui explique certainement son long célibat ponctué d'aventures brèves. Voire très brèves.

— Vous êtes plutôt agaçant, vous aussi, réplique-t-il.

— Vraiment ? Vous trouvez ? Désolé de vous le dire, mais ça vous est exclusivement réservé.

— J'en suis flatté.

Magnus pince les lèvres et attrape son cappuccino pour en boire une gorgée. Puis il grimace, se rappelant qu'il n'a pas encore mis de sucre. Il attrape donc un premier sucre sur la coupelle sous la tasse et, cherchant le second, il ne heurte que la cuillère. Il s'apprête à héler la serveuse mais Alec lui tend le sien.

— Je n'aime pas le café sucré. Ou le sucre, en général.

— Merci.

Inutile de préciser que remercier ce rustre est difficile à digérer, mais il prend le sucre, retire le papier et le laisse couler dans le liquide chaud.

— Si j'en crois le temps passé devant la vitrine tout à l'heure, j'imagine que vous devez manger beaucoup de sucre.

Magnus se mord la lèvre pour ne pas répliquer sans réfléchir. Il n'a pas passé tant de temps que ça devant le chocolatier, il ne s'est arrêté qu'une seconde ! Il ferme les yeux le temps d'une respiration, pour se calmer.

— Oui, j'aime bien le sucre, répond-il.

Il plonge la cuillère dans la tasse pour mélanger le sucre puis il la porte à sa bouche avant de faire de même avec la tasse. Il retient un soupir de contentement. En réalité, il adore le sucre. Il ne mangerait que ça à longueur de journée s'il n'avait pas peur de finir diabétique.

— On ne dirait pas.

Leurs regards se croisent encore une fois, Magnus fronce légèrement les sourcils parce qu'il ne voit pas où le brun veut en venir. Alec hausse les épaules.