Chap. 16 Inverser

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Hey ! Me revoilà pour un nouveau chapitre ! Bonne lecture !
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Chap. 16 Inverser

[Kagami]

Pourquoi des larmes coulaient-elles de mes yeux ? Pourquoi avais-je si mal ? Ce n'était pas possible. Fauchés dans notre élan. J'avais dû mal lire. Non. Pourquoi ? Pourquoi mon cœur se serrait-il ?
Mes larmes tâchèrent le parquet, mes mains se crispèrent sur le sol. C'était fini.

Une main se déposa sur mon épaule et je relevai le visage. Il pleurait. Aussi. Je me laissai relever, un bras autour de son cou.
"J'ai l'impression qu'on me déchire de l'intérieur, souffla-t-il. C'est pire que la première Winter cup.
-Ça devait pas s'arrêter là..."
J'empoignai son jersey et le serrai avec toute ma rage et mon désespoir. Si mal...

Nous pleurâmes tous ensemble aux vestiaires. En silence. La rose finit par se lever.
"Les gars, c'est la première fois que le Japon va si loin dans cette compétition. Soyez fiers. Vous avez admirablement bien joués. On avait jamais joué contre d'autres pays, dans d'autres pays. Vous avez été parfaits."
Le tanné baissa de nouveau la tête, avant-bras sur ses cuisses, ses larmes taries mais la douleur encore plus forte. Je glissai ma main sur sa nuque et la massai lentement. Il serrait les poings.
"Je vous invite tous manger ! Dépêchez-vous !"
Elle y mettait tant d'énergie... alors qu'elle souffrait autant que nous...

Quand nous sortîmes, les journalistes nous prirent d'assaut. Je répondis difficilement, exprimai notre douleur commune. Ils étaient encourageants pourtant. Ce que nous avions fait était admirables, sûrement.

Nous pûmes rejoindre le restaurant où Alex nous rejoignit. Elle nous félicita, nous noya d'éloges et de conseils. Mais rien n'aidait. Merde.

L'énorme steak m'égaya un peu. Le basané était toujours aussi aussi morose. Il fallait que je fasse quelque chose. Je lui donnai un coup de coude.
"Tu veux bouger ?
-Je... j'ai pas très envie de..."
Il se passa une main sur le visage.
"Ouais. Ouais, ok."
Il replongea sa tête dans son assiette.

Nous nous éclipsâmes et une fois dehors, je glissai une main dans son dos.
"Il est tard, je suis fatigué...
-Pas à moi, Ao..."
Il détourna le regard, l'emmenant vers le ciel pour s'empêcher de pleurer à nouveau.
"Tu m'emmènes où ?
-Je sais pas trop, je connais pas bien SF. Mais t'as besoin d'oublier.
-Pas toi ?
-Si, si... moi aussi. Ça me fait du bien d'être avec toi."

Nous errâmes quelques minutes dans les rues, avant de nous retrouver le long des quais que le soleil épousait à peine. Le vent froid soufflait sur nos visages. Je m'avançai jusqu'à la barrière qui nous séparait du vide et pris une grande inspiration. Le tanné me rejoignit d'un pas traînant et passa une main sur ma taille.

"Alex m'a dit qu'on avait forcément été repérés.
-On a pas gagné...
-Ils étaient plus fort, admis-je difficilement. Mais... mais si on les revoit dans les années à venir, on les battra. On va s'entraîner à un autre niveau.
-Mm... Plus les meilleurs du Japon, les meilleurs du monde... T'y crois ?
-Pourquoi pas ? souris-je. On est encore jeunes, on a encore le temps de devenir les meilleurs."
Il laissa un petit rire lui échapper et appuya sa tête sur mon épaule.
"Ouais, ouais t'as raison."
Son nez s'enfonça dans mon cou et souffla doucement.

"C'est parce que t'as l'habitude de perdre que tu réagis comme ça ?
-Connard, ris-je. C'est parce que j'aime le basket. Si je perds, ça veut dire que je dois encore progresser.
-T'es un malade...
-Je sais."
Il riota à nouveau et se redressa.

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