- DEHORS -

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Au même moment, à l'autre bout de la ville, dans les lotissements pavillonnaires de South Kensington, les parents de Caroline dormaient paisiblement à l'étage de leur petite maison. Ses deux sœur étaient elles aussi endormies dans les chambres juxtaposées. Rien dans leurs songes ne laissait présager ce qu'il se passait dans les sous-bassement du laboratoire scientifique militaire de la ville.

Habituellement, Anne n'entendait pas sa fille rentrer ; il était parfois vingt trois heures, parfois plus, mais qu'importe ; ce sont des jeunes après tout. Mais cette fois, une envie pressante la força à se lever de son lit ; d'autant plus que Joseph ronflait de plus en plus fort ses derniers temps et l'empêchait de dormir. Vêtue d'une robe de chambre, elle arpenta l'obscurité de la chambre ; celle du couloir, et se rendit aux toilettes.

En sortant, elle posa une oreille contre la porte de la chambre de ses filles, pas un bruit, elle dormait bel et bien. Sans y prêter plus attention elle retourna dans son lit.

Le lendemain matin, le soleil traversait les volets en bois, et un minuscule rayon de soleil éclairait ses yeux. Elle tourna la tête, Joe était déjà parti au travail, il était donc au moins huit heure. Elle descendit l'escalier dans son peignoir bleu clair, Rachel et Patricia était déjà dans la cuisine et prenaient le petit-déjeuner.

Rachel, l'aine vit sa mère arriver, les traits tirés, un bâillement incessant se répétait sur son visage :

Rachel – Tu m'as l'air bien fatigué maman...

Anne – Votre père ronfle comme un tracteur

Rachel - Je n'en doute pas, il a encore grossi ses derniers temps.

Anne – Vous etes debout depuis longtemps ?

Rachel – Quand papa est parti au travail.

Anne – Et toi Pattie, tu as bien dormi ? la cadette ne preta pas attention, elle était rivé sur la bande dessinée à l'arrière de la boite de céréales. Anne ne réitéra pas sa question, persuadée que sa fille ne l'entendrait pas de toute manière.

Anne scrutait sans cesse l'horloge et un peu interloqué elle demanda à sa fille ainée :

Anne – Caroline n'est toujours pas levée ?

Rachel – Oh tu sais celle-là, elle doit encore être rentré à pas d'heure !

Anne – Gabriel n'est pas lui non plus, ils vont m'entendre ces deux-là !

Rachel – Ils sont vraiment très proches, tu ne trouves pas ?

Anne – C'est un gentil garçon mais j'ai bien peur qu'il n'ait pas une très bonne influence sur elle.

Rachel – Gabriel est doux comme un agneau, je pense qu'elle ne craint rien avec lui, je me méfierai plutôt de l'autre si j'étais toi !

Anne – L'autre ?

Rachel – Oliver, le petit gros toujours collé au basques de Gabriel.

Anne – Pourquoi je devrais m'en méfier ?

Rachel – Disons que c'est pas le dernier pour faire des conneries.

Anne – Ta sœur n'est pas mal dans le genre « je m'encanaille avec n'importe qui », je devrais peut-être lui en parler, tu ne crois pas ?

Anne quitta la table et monta jusqu'à la chambre de Caroline, elle ouvrit la porte avec vigueur et se mit à parler très fort : « Aller ! Debout là-dedans ! » Le lit était parfaitement fait, les coussins bien alignés, la couette tiré à quatre épingles. Elle ressortit en furie et descendit les escaliers comme une tornade, détruisant tout sur son passage, elle hurlait à s'en décoller la plèvre. Rachel passa une tête dans le couloir et vit sa mère frappant les murs et descendant l'escalier en tapant des pieds.

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⏰ Last updated: Feb 10, 2022 ⏰

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GABRIEL : L'OMBRE DU MIROIRWhere stories live. Discover now