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   ~ Une étoffe blanche dissimule mon corps. Ma poitrine est dissimulée derrière ce tissu, laissant mes épaules à nues, c'est un anneau de chaque côté qui fait office de bretelle. Une sorte de ceinture encadre ma taille retroussant le tissu pour qu'il ne traîne pas plus au sol que ce qu'il fait déjà. Pourquoi je porte un drap ?

   Je redresse le nez en direction de la pièce. Tout est fait de blanc, lisse et net. Je suis prête à parier que je pourrais glisser sans soucis avec mes ch... Tiens, je suis pieds nus. Qu'est-ce que je fiche sans pompe ?

   J'observe davantage la pièce. Que ça soit les moulures au plafond, les bébés anges sculptés sur tout celui-ci, les colonnes qui maintiennent la structure ou même la table et les fauteuils rangés sous cette dernière, tout est en blanc, lisse et net. Ils aiment bien le blanc ici, et que cela est fait de manière si précise montre que ce sont des gens carrés, peut-être même maniaque.

   Un festin a été préparé et déposé sur cette table immense qui mesure probablement 5 mètres de long. Tout un tas de plats aussi bons les uns que les autres, froids ou fumants mettent l'eau à la bouche.

   Qu'est-ce que je fiche ici ?

   La grande porte que je n'avais pas remarquée s'ouvre laissant passer des personnes vêtues de vêtements ordinaires, tous composer d'un t-shirt et d'un pantalon gris clair. Je remarque un jeune homme qui venir avec la petite troupe, le menton relevé, les cheveux plaqués sur la tête, le torse bombé, vêtu du même vêtement que moi.

— Ah ! Artémis vous voilà. Je ne m'attendais pas à vous voir de sitôt. Dit-il en faisant un geste de la main et tout le petit groupe s'en va. Je vois que vous avez de nouveau semé ces pauvres sentinelles ainsi que vos aidants.

   Mes aidants ? Il veut dire mes bonnes à tout faire ? Qu'est-ce que je fais dans cet endroit ? Ma bouche se met à parler toute seule :

— Et je vois que vous ne vous détachez pas d'eux.

— Pourquoi m'en défaire alors que grâce à eux, je peux avoir ce que je souhaite en un claquement de doigts ?

— Vous avez perdu vos sentinelles.

— Ils souhaitaient m'emmener voir père et mère, or, j'ai faim ! Dit-il en plaquant ses deux mains sur son ventre tel un enfant.

    Qui est-il ? Pourquoi ai-je l'impression de le connaître ? Pourquoi parle-t-il de sentinelles ?

— Cela était peut-être important. Vous devriez aller les voir.

— Non. Attrape-t-il un raisin.

— Voulez-vous être privé de bain ? Encore une fois, pour les avoir fait attendre.

   Il grimace légèrement et s'en va sans toucher une seule poignée de porte, puisque cette dernière s'ouvre et se ferme grâce à un domestique. Je ris sous cape avant de m'installer à table. Je ne suis même plus maîtresse de mon corps. J'attrape, tout un tas de choses et je les mange en silence. ~

   Je papillonne des paupières. Alix m'indique qu'il est l'heure de se lever. Je ronchonne un peu et finis par le faire. Ce rêve... J'en ai déjà fait des comme ça, vêtue de cette sorte de robe blanche et de ce type, mais ça remonte à loin. J'étais enfant, et un jour plus rien. Je les avais oubliés. Je pensais que c'était mon imagination qui tentait de me faire fuir au plus profond de mes pensées, lorsque je souhaitais une famille. À présent, je n'en suis plus si formelle.

Académie OllphéistWhere stories live. Discover now