Jour 4

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Jour 4 :

7h30 :

Eydan a dormi longtemps et la forêt était si calme et paisible que je n'ai pas osé le réveiller. Sans doute sa blessure au bras et tout le sang qu'il a perdu la veille ont favorisé son sommeil. Pour ma part, la douleur m'empêche de fermer les yeux et de m'abandonner aux songes.

Nous avons grignoté le reste de mon lapin et sommes descendus à la rivière. Eydan a justement remarqué que nous ne pouvions nous permettre de continuer plus loin sans soigner un minimum nos blessures.

Je suis trop méfiante (et pudique ?) pour me changer à coté de lui alors on se sépare un instant pour nous soigner, chacun de notre coté. Derrière le rocher rond qui me dissimule, j'ai le plus grand mal du monde à enlever mon tee shirt collé à ma peau par le sang séché. Mais je m'empêche de gémir en serrant les dents et bientôt, le contact de mon épaule avec l'eau glacé me fait pousser un soupir de soulagement. La blessure est sérieuse contrairement à ce que j'aurais pu penser. L'entaille part de mon omoplate gauche et me zèbre l'épaule jusqu'à la moitié du bras, presque jusqu'à l'os. Il me faudrait du fil et une aiguille pour recoudre la plaie afin de faciliter la guérison mais je dois me contenter d'un bandage avec de la mousse hydratée pour l'instant. J'avale deux anti-douleurs et finis de me débarbouiller. A peine ai-je enfilé mon haut que la voix d'Eydan derrière la pierre me fait sursauter.

- Cassandre ?

- Qu'est ce qu'il y a ?

- J'ai besoin de toi quelques secondes…tu peux venir ?

J'attrape la dague que j'ai laissée sur la rive à coté de moi et me lève pour le rejoindre. Immédiatement, je m'en veux d'être si méfiante à son égard. Eydan m'attend assis sur la rive torse nu avec une poignée de mousse et de feuilles dans la main. Il s'est débarbouillé le visage et a nettoyé tout le sang séché qu'il avait sur les joues et le front. Ses cheveux châtains brillent au soleil et finissent de sécher en retombant négligemment sur sa nuque.

Je fixe un instant mon regard sur le trou qui lui traverse le bras gauche de part en part et je me demande comment il peut garder la tête froide alors que la douleur qu'il éprouve doit être atroce.

- Ce n'est pas joli joli je sais…

- Tu veux un anti-douleur ?

Je me sens stupide mais ma bouche a parlé trop vite. Ce n'est pas avec un simple comprimé qu'il ne sentira plus rien. Il faudrait une charrette de morphine. Il rit et sa voix sonne à mes oreilles comme le murmure de l'eau qui coule.

- C'est très gentil ! Mais d'abord, est ce que tu pourrais me tenir la mousse pendant que j'enroule les feuilles autour ? Avec une seule main c'est difficile...

Je m'agenouille à coté de lui et lui prend la mousse des mains pour l'appliquer délicatement sur la blessure. Nos mains se touchent et je sens le contact doux et chaud de sa peau contre la mienne.. J'écarte mes doigts précipitamment en priant pour que les caméras ne remarquent pas mes joues qui virent au rouge tomate et m'occupe de lui bander la blessure moi-même. Quand j'ai fini il teste la solidité de son bandage avec intérêt.

- Waouh tu es douée! Merci beaucoup je me sens un peu mieux à présent.

- Prend quand même deux comprimés de ça au cas où, je lui réponds en lui tendant la boite de médicaments, trop heureuse de m'éloigner un moment.

Que m'arrive t-il ? Pourquoi est ce que je réagis aussi fort à chacune de ses phrases ? J'ai l'impression que mon cœur bat à 100 à l'heure, plus vite encore que lorsque j'étais poursuivie par les loups. Lorsqu'il me remercie et avale ses cachets, nos yeux se croisent de nouveau. Je jurerais que ses iris ont pris la couleur de l'eau près de laquelle il est assis. Il sourit encore une fois et son regard se porte sur mon bandage.

- Et toi ? Comment va ta blessure ?

- Oh ce n'est rien, je réponds avec une indifférence feinte. Juste une égratignure. Bon, quel est le programme de la journée ?

12h :

Nous avons décidé de passer la matinée à chasser tout en progressant vers la corne d'abondance où devrait ce cacher les autres tribus. On espère ne pas tomber tout de suite sur le duo du district Un car nous n'avons pas totalement repris nos forces. Eydan chasse à merveille, il a exactement la même technique que Katniss. Il se déplace sans bruit, face au vent, et tue ses proies d'une seule flèche dans l'œil avec une facilité déconcertante. S'il avait voulu me tuer, je n'aurais même pas eu une seule chance de m'enfuir.

Pour ma part je m'exerce en silence avec ma nouvelle arme en me demandant quels seront nos prochains adversaires. Car à présent que je commence à baisser ma garde face à Eydan, j'imagine que nous pouvons nous battre en équipe ce qui facilite grandement les choses.

16h :

Nous nous sommes beaucoup rapprochés de la corne d'abondance sans rencontrer aucun autre tribu. Il va falloir qu'on allume un feu pour cuir les deux écureuils et le lapin qu'Eydan a attrapé. C'est le moment le plus délicat de la journée car la fumée peut attirer beaucoup de prédateurs. Pourtant lorsque nous avons finis de cuir la viande personne n'a pointé le bout de son nez. Nous commençons à croire que l'endroit est désert.

18h45 :

Nous avons fait le tour de la clairière où se trouve la corne d'abondance sans rencontrer âme qui vive. Je propose que nous nous risquions à fouiller la corne à la recherche d'objets utiles. Peut être trouverons nous des antis-douleurs plus efficaces pour nos bras qui commencent à nous faire sérieusement souffrir. Eydan approuve mon idée et propose une tactique d'approche.

Il est intelligent mais surtout observateur. Il sait que nous avons tous les deux des domaines de prédilection différents. Moi l'escrime et lui le tire à l'arc. Il me couvrira donc en courant derrière moi pour pouvoir avoir une vue d'ensemble sur les alentours tandis que j'ouvrirais la marche armée de ma dague. C'est risqué mais si nous voulons soulager nos blessures et pouvoir avancer dans le jeu, l'opération est nécessaire.

Nous attendons que la nuit tombe sur la clairière avant de passer à l'acte. J'ai le cœur qui bat à tout rompre mais je suis concentrée à l'extrême. Est-ce qu'Eydan (qui a chaussé les lunettes nocturnes) sera assez attentif pour prévenir toute attaque surprise ? J'ai aussi peur qu'il y ait déjà quelqu'un dans la corne à nous attendre de pied ferme. Et si c'était le duo du district Un ? Nous ne sommes pas assez en forme pour les affronter et nous ne nous sommes jamais battus ensemble. L'idée qu'Eydan en profite pour me tirer une flèche dans le dos ne m'effleure même plus. Aussi curieux que cela puisse paraître, depuis que je l'ai aidé à bander son bras j'ai confiance en lui. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé à ce moment là. Peut être étaient ce ses paroles ou tout simplement la façon dont il m'a regardée. Mais je sais qu'il ne me fera pas de mal et moi non plus d'ailleurs. Est-ce que c'est ça avoir un allié dans les Hunger Games ? Je me sens beaucoup moins seule et plus confiante maintenant que je sais que je peux compter sur lui.

Toute entière à mes rêveries, je n'ai pas vu tout de suite l'éclat de la lame dans la nuit noire.

Hunger Games : Un amour interdit [Fanfiction]Where stories live. Discover now