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De l'autre côté de la porte, quelques coups discrets résonnent, presque comme si Izuku craignait de la cogner trop fort, et Katsuki redresse ses épaules contre le dossier de son fauteuil avant de pousser sur ses roues. 
Les mains légèrement crispées, sans doute parce qu'il n'a pas pour habitude de convier des gens chez lui, il s'avance jusqu'à pouvoir faire tourner la clé dans la serrure toujours verrouillée, et le trousseau tinte doucement en trahissant son action. 
Abaissant ensuite la poignée, il manipule son siège roulant pour ouvrir et permettre l'accès, révélant d'abord la silhouette de son visiteur dans l'entrebâillement. 

Debout sur le pallier, Izuku incline vaguement la tête vers le bas en traçant un fin sourire à ses lèvres, semblant déjà le saluer silencieusement avant de prononcer le moindre mot, puis s'avance prudemment d'un premier pas, attendant un accord concret pour entrer totalement dans l'appartement. 
Un court silence se grave dans l'espace, Katsuki levant les yeux vers lui, prenant tout à coup la pleine conscience de la taille d'Izuku alors qu'il le surplombe de face. 
Toujours, cette sensation de petitesse le met mal à l'aise quand il s'adresse aux autres, alors qu'il doit courber sa nuque vers le haut pour croiser leur regard, sans doute parce que l'effet renforce son sentiment de médiocrité et d'insignifiance. 

L'air vibre un peu, un ronronnement de gêne s'emmêle à la respiration de Katsuki, et il doit subitement avaler sa salive pour débloquer les sons coincés dans sa gorge. 
Eclaircissant sa voix, il recule d'un tour de roue supplémentaire en détournant quelque peu le regard, et les mots qu'il prononce sonnent d'un écho bizarre à ses oreilles, comme s'il ne s'entendait pas véritablement les exprimer. 

_ Salut. Entre. 

Depuis le couloir qu'il s'apprête à quitter, Izuku hoche la tête en secouant légèrement ses cheveux encore totalement mouillés, et Katsuki tique un peu en coinçant son regard entre les mèches alourdies d'eau. 
Pour une douche qu'il était censé prendre il y a près de deux heures, il ne s'attendait pas à le trouver encore à moitié trempé à son arrivée. 

Ainsi, sur son front, les pointes rendues plus foncées par l'humidité chatouillent un peu ses tempes et la bordure de ses sourcils, les boucles défaites s'aplatissent en attendant de sécher complètement et, en dessous, son regard brille d'un léger éclat de malachite. 
A l'instar de leur première rencontre, dans la nuit profonde de la soirée chez Yaoyorozu, Katsuki constate encore le panel de couleur de ses yeux. 
La nature ne semblant pas savoir quelle nuance lui donner, les a visiblement toutes assemblées au creux de ses iris, et le résultat n'en est que plus surprenant. 

Sur ses joues, ses tâches de rousseur bougent au gré de l'étirement de son sourire, remontant ses pommettes et la courbe inférieure de ses paupières, puis sa voix s'invite au reste du tableau. 

_ Excuse moi pour le retard, j'espère que tu ne m'en veux pas trop. 

Instinctivement, peut-être parce qu'il s'en veut d'avoir mis tant de temps et que la gêne l'étreint, Izuku replace machinalement une manche de son tee shirt blanc, un sourire contrit prenant place entre ses fossettes.   

_ C'est rien. se contente de répondre Katsuki en le laissant s'avancer complètement, refermant ensuite la porte derrière lui dans un léger tintement du trousseau de clés. 

Dans le petit hall, Izuku avance d'abord lentement, craignant peut-être de se montrer trop à l'aise dans un logement qui ne lui appartient pas et, en rejoignant sa hauteur depuis son fauteuil, Katsuki l'incite simplement à gagner le salon, présentant la pièce simple et sobre dans un mouvement de bras. 
Au demeurant, cette salle ne possède rien de bien extraordinaire, presque tout aussi impersonnelle que le jour de son emménagement, alors que Katsuki ne trouve aucun plaisir particulier à jouer sur la décoration.

Breαthe meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant