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Voilà une semaine que Mathieu n'a plus répondu aux messages de Lana. Elle n'a pas cessé de l'appeler, de lui envoyer des messages mais rien, il n'a jamais répondu.
La confrontation avec Clovis le lundi suivant à l'école a été un vrai chaos. Lana en est même venue aux mains et a giflé son ex petit ami. Lise a cru sa meilleure amie sur paroles, mais Jason n'a rien voulu entendre.

De son côté Lise a tenté de parler à Mathieu, mais c'était peine perdue. Elle a trouvé porte close et seulement sa messagerie. Seul Jason a encore des contacts avec lui. Le polonais ignore tout le monde, même son meilleur ami, Antoine, quand il a dit qu'il croyait sa cousine.
En cours de droit du commerce, les cernes de Lana ont envahit son visage. Sa meilleure amie se tourne vers elle :

- Tu as dormi combien d'heures cette nuit ?
- Je sais pas, deux heures
- T'as fait quoi ?
- Je suis allée chez lui
- Encore Lana ?
- J'aurais jamais dû écouter Clovis, j'aurais jamais dû céder à son chantage, je suis tomber dans son piège comme une débile
- Dis pas ça
- Mais si je suis trop bête
- Dumas ! Taisez-vous, intervient la professeure
- Me faites pas chier aujourd'hui s'il vous plaît
- Je vous demande pardon ?
- Laissez moi tranquille
- Elle est mal baisé elle couche avec un polonais, lance Clovis
- Ferme ta gueule connard !

A peine sa phrase terminée, Jason se jette sur le brun et lui colle ses poings dans la figure. Tous les élèves se lèvent pour tenter de les arrêter et la professeure se rue dans le couloir pour appeler de l'aide.
- Jason je t'en prie arrêtes ! Supplie Lise
- Clovis arrêtez ! Hurle l'agent de sécurité

L'agent de sécurité aux dimensions d'une armoire à glace saisit Clovis par les bras et le sort hors de la salle de classe, pendant que Louis retient Jason et les filles l'empêchent d'avancer.

- Jason calme toi ! Dit Lana
- Lâche moi
- Jason arrêtes !

Les yeux du jeune homme se posent dans ceux de sa sœur et le calme le gagne à nouveau. Lana attrape sa main et la serre dans la sienne.
- Jason, viens on sort

La brune tire son frère vers la porte arrière de la salle et tous les deux arrivent dans la petite cour et Jason sort une cigarette.
- T'en veux une ?
- Donne

Lana rend la main et allume une cigarette à son tour. D'abord en silence, un nuage de fumée se forme devant la petite porte, coupés du monde, le frère et la sœur finissent par dire en même temps :
- Pardon

Lana sourit et dit :
- Je vais finir par croire qu'on est vraiment des jumeaux
- Moi aussi, mais je suis vraiment désolé tu sais, j'aurais du te croire dès que tu m'en as parlé
- C'est moi qui aurait dû parler
- Oui, mais j'aurais du te croire, tu es ma sœur

Lana écrase son mégot dans le pot de sable à ses pieds et son frère l'imite.
- Tu me crois maintenant, c'est ce qui compte
- Et j'irais parler à Mathieu, je te le promets

Lana ressent un poids dans la poitrine à l'entente du nom de son polonais. Un manque terrible se fait ressentir et ses yeux s'humidifient.
- Ne pleures pas, j'en ai marre de t'entendre pleurer chaque nuit
- Tu...
- Oui je t'entends, à chaque fois
- Je suis désolée je pensais pas
- Laisse tomber, c'est fini je vais le voir ce soir

Lana sourit et tous les deux rentrent dans la salle de classe. Les regards se braquent sur eux et la dame au cheveux grisonnants qui assure le cours annonce que tous les élèves sont libres de s'en aller, elle est si pale qu'on croirait qu'elle va s'évanouir.

Lana, Jason, Lise et Louis quittent la salle tous les quatre et rejoignent les rues de Paris.
Louis propose à ses amis d'aller boire un verre dans un café et ils sont donc autour d'une table.

- Samedi soir prochain je fais une fête chez moi, vous êtes tous présents, lance Louis
- Tu ne t'arrêtes jamais toi hein ? Dit Lise
- Non jamais ! Lana tu viens ?
- J'en sais rien
- Aller ça va te changer les idées

Lana lève les yeux vers sa meilleure amie et sourit légèrement. Elle hausse les épaules et trempe ses lèvres dans son café avant d'apercevoir de l'autre côté de la rue, Aladin, Lisko et Mathieu.
Son cœur s'accélère et Aladin se tourne vers la table des quatre amis, et sans réfléchir traverse la rue pour venir les saluer.

- Oh ! Salut les bourgeois ! Lance le brun

Les garçons rigolent à sa blague et Lisko et Mathieu s'approchent de la table.
Lisko salue tout le monde et Mathieu fait seulement un geste de la main puis reste en retrait, une cigarette entre les lèvres.
Dans un élan de courage, Lana profite que ses amis soient tournés vers Lisko et Aladin pour s'approcher de Mathieu.

- Mathieu ?
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Est-ce qu'on peut... discuter ?
- J'ai rien à te dire
- Mais moi oui
- Dépêche
- Il t'as menacé, si je parlais il allait te tuer
- Il a pas les couilles, il les aurait jamais eu
- Tu ne le connais pas
- Toi non plus apparemment
- Bébé...
- Ne dis pas ça

Lana mord sa lèvre inférieure pour ne pas pleurer. Du bout de ses doigts elle essuie la larme qui s'échappe pourtant de son œil.
Elle ressent une douleur dans la poitrine et elle lève les yeux vers le polonais.

- Tu m'as détruit le cœur Lana, tu m'as détruit tout court en fait, j'sais que ça se voit pas mais je te hais
- Tu ne me crois pas en fait ?
- Désolé mais non
- Mathieu, je t'aime, je t'en supplie
- Tu m'aimes ? Tu te fous de moi ?
- C'est toi qui ne me l'as jamais dit
- Ne commences pas à me reprocher des choses comme ça
- T'as raison, je vais pas perdre mon temps pour quelqu'un qui ne me crois même pas 

Lana récupère ses affaires sur la table et les enfouis dans son sac avant de tourner les talons et de s'éloigner du petit groupe.

Ivresse * PLK Where stories live. Discover now