7 - Prendre de la vitesse

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 Après son autorisation, nous entrâmes tous les trois dans le bureau du directeur. Léonie et moi prîmes place sur les sièges tandis que la femme se postait derrière le grand bureau. Les deux me regardaient avec un air embêté.

— Monsieur de Bernet, je suis Monsieur Sanchez, le directeur de cet établissement. Merci d'être venu. Je suppose que vos parents sont absents ?

— Oui, ils sont désolés de ne pas pouvoir répondre à votre demande de rendez-vous.

Je tentai de garder un air sûr de moi. À mes côtés, Léonie reniflait, elle semblait être sur le point de pleurer, ce qui m'affola.

— Je n'irai pas par quatre chemins. Vous savez que nous sommes un lycée qui prône le respect des autres et que nous ne tolérons aucune forme de racisme, jugement ou harcèlement.

Je fronçai les sourcils en acquiesçant et il reprit après une courte pause.

— Depuis quelque temps, des messages haineux sont notés sur les tableaux des différentes classes fréquentées par celle de votre sœur.

— Quel genre de messages ?

Il se racla la gorge, embarrassé.

— Des attaques sur le physique, l'orientation sexuelle, les origines ethniques...

La femme s'avança.

— Je suis Madame Clivera, la professeure d'histoire de Léonie. Ma grande, tu veux expliquer ce qu'il s'est passé ?

Je me tournai vers ma petite sœur qui me fixait déjà avec un air si triste que j'en eus le cœur immédiatement brisé. Elle ouvrit la bouche, puis sa lèvre trembla et avant que je ne puisse faire le moindre mouvement, elle fondit en larmes.

— Je suis désolée Éliah ! Je te promets que je recommencerai pas !

Je ne comprenais rien. Dans un réflexe, je l'enlaçai et me tournai vers les deux autres.

— Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je d'un ton brusque.

Madame Clivera croisa les bras et soupira.

— Les messages, ils ont été écrits par Léonie.

Je m'immobilisai, incapable de prendre cette information au sérieux. Léonie ? Cette petite fille plus fragile que moi ? Écrire ce genre de chose ? C'était impossible !

— Vous vous trompez ! affirmai-je avec fermeté. Léonie ne ferait jamais ça !

Dans mes bras, les pleurs de ma sœur redoublèrent de violence alors que sa professeure faisait la moue.

— Monsieur de Bernet, elle a été prise en flagrant délit. La question de son implication ne se pose plus.

Interdit, je fus incapable de dire quoi que ce soit. Je me détachai de ma petite sœur et l'attrapai par les épaules afin de la regarder.

— Léonie, c'est vrai ? C'est toi qui as écrit ça ?

Elle hocha la tête sans parvenir à tarir ses pleurs.

— Pourquoi ?

Elle évita mon regard et le mien se porta sur le directeur qui soupira.

— Léonie est une bonne élève. Nous ne comprenons pas ce soudain changement de comportement. Depuis plusieurs semaines, ses notes baissent, elle manque régulièrement les cours et maintenant ça... Nous sommes dans l'obligation de prendre des mesures.

Complètement déstabilisé par ses nouvelles, mon esprit s'égara. Ses notes baissaient ? Depuis quand ? Elle séchait les cours ? Elle ? Je n'arrivais pas à y croire. Ma petite sœur était la plus travailleuse de la famille, elle était avide de connaissances et adorait plus que tout passer des heures à bosser sur ses devoirs. Elle aimait ça !

NIGHTMARE 1 - Mirifique [MxM] [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant