Chapitre 8

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Toc...toc...toc...

Tel est le bruit qui me sorti de mes songes. Moi, qui avais réussi à m'endormir paisiblement, le balcon entrouvert, en écoutant le son de la pluie. Si je ne me souviens pas de mon rêve, ma main tapote nonchalamment la table de chevet, poussant un long soupire avant de finalement réussir à attraper mon téléphone. J'ouvre l'écran, et c'est comme si le soleil venait de me brûler la rétine au deuxième degré. Il ne me fallut pas moins d'une seconde pour baisser la luminosité à son maximum. 3h54.

Je balance le téléphone à mes pieds, relevant mon buste à l'aide de mes coudes tout en me demandant bien qui cela pouvait-être. D'autant plus que si je me réveille en pleine nuit, c'est que le bruit était soit assourdissant, soit devenu récurrent. Le son de la pluie envahit de nouveau le studio, et je cligne plusieurs fois des paupières pour me faire à l'ambiance obscure. Une fois mes yeux adaptés, je les écarquilles.

Une silhouette posée sur mon balcon, dans la pénombre, l'eau goualante de ce qui ressemble à des mèches. Dans un réflexe apeuré, je me lève d'un bond avant de sauter du lit.

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines et je cours instantanément dans une autre pièce, manquant de trébucher sous la panique et mettant sens dessus dessous la salle de bain. Je ne tarde pas à revenir avec plusieurs serviettes, me ruant sur le balcon pour couvrir l'intrus. Je suis désormais moi aussi sous la pluie battante, toujours vêtue de mon pyjama tout aussi trempé.

Je ne sais pas si, pour l'un comme pour l'autre, n'est-ce que la pluie qui coulait sur nos joues respectives. Mais dans une attitude bienveillante, je tire doucement son bras, l'amenant à l'intérieur avec moi. Il se laisse faire, tel un pantin. Le sol est désormais humide ; de grosses flaques se sont formées sous nos corps immobiles.

Le silence n'est pas pesant, même s'il est agrémenté de mes reniflements cadencés. Je tente tant bien que mal d'essuyer ses longues mèches blondes, jusqu'à ce qu'il pose sa main sur ma joue, essuyant mes larmes et caressant ma pommette. Je peux voir son visage se tordre sous la peine, et mon cœur se déchire sous ce spectacle.

Après de longues minutes de silence à nous regarder dans le blanc des yeux, je sens une autre chaleur que la mienne se presser contre mon corps. Il m'a doucement encerclé de ses bras, me prenant au dépourvu.

— Est-ce qu'on peut...rester comme ça...un instant ?

Sa voix est si faible, et son souffle dans mon cou si chaud, que je ne peux me résoudre à lui dire non. Au grand jamais je ne l'aurais fait de toute manière. Je peux sentir la surprise de mon geste par le petit sursaut qu'il fit lorsque mes mains se sont posées sur ses omoplates, resserrant notre étreinte. Il faut que je sache.

— Chat..., osai-je intimement, chuchotant comme si j'allais l'effrayer.

Sa bouche se dirige vers mon oreille, et je resserre l'étreinte pour lui apporter ne serait-ce qu'un peu de courage. Mais...rien. Je ne sens que sa respiration chaude, suivi d'un soufflement bruyant qui me fait légèrement reculer.

— Je t'ai eu.

Je n'ai pas eu le temps de réagir que Chat Noir a agrippé mon poignet pour m'amener sur le lit. Lorsqu'il mit une légère pression sur mes épaules, je tombe dessus malgré toi. Impossible de me relever, il est maintenant au-dessus moi, un sourire malicieux recouvrant sa bouille douloureuse d'il y a quelques minutes.

Même si nos vêtements sont encore mouillés, ça ne m'empêche pas de sentir la chaleur s'extraire du costume du blond ; une main près de ma joue et la deuxième qui se baladait sur mes hanches. En temps normal, je l'aurais déjà frappé. Mais...je pense comprendre la situation. Je laisse ses lèvres se balader dans mon cou alors qu'il me lance des regards furtifs pour analyser mes réactions. Si mes joues sont cramoisies et que mon corps réagissait à son toucher ; je ne peux pas me résoudre à arrêter de lui lancer un regard peiné à la moindre occasion.

[Chat noir x Reader] - Une fille ordinaire.Where stories live. Discover now