16. Dérapage

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***

Je sirote ma deuxième boisson en observant Diego rouler des pelles à miss gros nichons. Je ne peux pas les lâcher du regard. C'est plus fort que moi. Il sait ce qu'il fait. Il se donne à fond ça se voit. Et ça me répugne encore plus.

Elle s'agrippe à son tee-shirt en le collant contre sa poitrine refaite. Je mord ma paille si fort que bientôt la boisson ne passera plus à travers. Et là, je me lève prête à lui foncer dessus quand je le vois la marquer au cou. Pourquoi il fait ça, putain ?! Qu'il aille la baiser directement ! Pourquoi il marque son territoire comme ça sur une fille qu'il ne reverra jamais ?

Ma respiration s'accélère, la colère gronde en moi.

Je dois rester calme. Me concentrer sur ma mission. Mon rôle à moi. Alors que je dirigeais lentement vers la porte de la réserve un main s'agrippe à mon poignet. Tout mes sens sont en alerte quand je ne reconnais en rien ce contact de cette peau avec la mienne. Je reste immobile. Je serres le poing pour me forcer à rester calme. Ras le bol des gros lourds !

Je me retourne en retirant brutalement mon poignet. Je fusille l'homme bien plus grand que moi. Il a une moustache. Qui porte encore des moustaches de nos jours ? Il semble avoir deux fois mon âge. Ses poils de nez me répugne. Je suis plus petite alors j'ai une vue affreuse sur sa partie nasale. Beurk !

- Vous êtes seule mademoiselle ?

Je plisse les yeux, fronce les sourcils, redresse ma tête avant de lui cracher violement: 

- Pas libre pour vous.

Il se rapproche de moi en passant sa main sur ma joue. Bas les pattes sale fou !

Je le repousse en l'insultant.

- Vraiment que des connards sur cette terre ! Je râle avant d'essayer de lui passer à côté.

Mais il me rattrape et me prend pas la gorge en me plaquant contre le mur. Je pose ma main sur son poignet pour le faire lâcher prise. Il y a tellement de monde et de bruit que personne ne remarque. L'alcool n'aidant pas. 

- Le connard déteste qu'on lui dise non.

Je suis flique. J'ai été entraîné pour protéger les gens, pour me protéger moi. Je ne vais pas laisser un pervers faire de moi ce qu'il veut. Certainement pas.

Alors je lui lâche un gros molaire au visage. Sa main sur mon cou se détend sous l'effet de la surprise. Je vise avec mon genoux ses bijoux de famille en espérant qu'il ne puisse plus jamais s'en servir. J'attrape sa main, lui tord le bras pour qu'il se retrouve contraint à être dos à moi, le visage coller au mur.

- Et moi je déteste qu'on me force la main.

- Espèce de salope !

Je relâche ma prise mais aussitôt une main costaud remplace la mienne. Mais elle se trouve sur le cou du moustachu. Ses yeux sortent de leur orbite tant l'air doit avoir du mal à passer. Je relève la tête et croise le regard de Demon qui m'envoie un clin d'œil.

- Fonce, ma belle !

Et dire que je le voyais comme un gros connard. Je jette un œil à l'endroit où se trouvait Diego et miss gros nichon mais il n'y a plus personne. C'est le signal. Je dois y aller sans penser à ce qu'ils sont entrain de faire tous les deux pas très loin d'ici. Je me faufile dans la réserve recherche une veste qui pourrait correspondre à celle d'une pouffiasse. Puis quand je crois l'avoir repérée je plonge ma main dans les poches.

Encore une chose illégal. Depuis que je connais les Bandeira j'ai arrêté de compter tous les actes illégaux que j'ai commis. Il n'y a pas de portable. Je cherche un sac pas très loin de la veste puis à son tour je plonge la main dedans. Je sens un emballage en plastique et je ne veux même pas voir ce que c'est. Puis j'attrape l'objet de mes désires. Je l'enfonce dans ma poche de jeans et ressort immédiatement de la pièce. Il n'y a plus de Demon, ni de monsieur moustachu en vue.

The monster (D.BANDEIRA)Where stories live. Discover now