Chapitre III

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Retour à la vraie vie

[Robin]

Je ne sais pas si c'est ma culpabilité ou mon coté maniaque qui m'a poussé à faire cela. Mais après que Sanji se soit confondu en excuse, je m'étais attelé à nettoyer l'appartement de Zoro de fond en comble.

J'ai relavé les draps une bonne dizaine de fois et préparé à dîner. Pour s'excuser le cuistot m'avais filé un coup de main et dans un accord commun on s'était promis de ne plus jamais en reparler.

Notre jugement avait été altéré par l'alcool et au fond de moi je savais pertinemment qu'il ne m'aurait jamais fait du mal. Et ça serait mentir de dire que je n'avait pas pris du plaisir.

Mais Pudding hante mon esprit et Zoro aussi. Pourtant c'est lui qui a déserté sa propre maison sans me donner le moindre signe de vie depuis des jours.

Je soupire et me laisse tomber lourdement sur la canapé hors de prix, qui m'accueille si bien depuis ces derniers jours. Il est tellement moelleux qu'il m'est difficile de m'en séparer, même pour effectuer mes besoin les plus primaires.

Je souffle de désolation en repensant à ma nuit avec Sanji, je ne savais pas vraiment quoi en penser.

J'ai aimé ce qu'il s'est passé entre nous, mais je regrette que de ne pas l'avoir fait avec une personne dont j'étais réellement amoureuse, et puis de toute façon il fallait bien que je passe le cap un jour où l'autre. Je ne pouvais pas trouver mieux que Sanji.

Mais si Zoro venait à le découvrir réagirait-il de manière excessive ? Au pire il m'en voudra sûrement pour avoir sabordé son lit.

Et si ce n'est pas le cas ? Et s'il m'en veut ? Mais pourquoi m'en voudrait -il ?

Un message plus tard, j'analyse les textos de Zoro. Ils sont décousus et désordonné.  En bref il m'ordonne de venir le récupérer chez Shaky. Il avait énormément bu et il tenait à peine sur ses deux jambes.

Je fronce les sourcils, il n'avait pas du genre à se mettre dans des états aussi minable. Je cherche ses clés de voiture, caché dans le fond de la corbeille à fruit.

Bizarre comme cachette ! Mais je ne m'attarde pas vraiment sur la chose et je file au sous sol. Je cherche du regard sa voiture, sauf que qu'elles se ressemblent toute à mes yeux.

Du coup j'utilise la clés et quand enfin j'aperçois les phares s'allumer, je tombe des nus. Je savais qu'il était du genre pété de thune mais de là à posséder ce genre de bolide je ne m'en serait jamais douté.

Je m'installe confortablement derrières et le volant et savoure avec aplombs le cuir confortable. Ça n'avait rien avoir avec ma voiture qui tombait en panne tous les matins à peine après avoir mis le contacte.

***

Roulant prudemment à travers le trafic tokyoïte, Robin gare la voiture de luxe du vert pile devant l'entrée du bar de l'arnaque à l'enseigne tombante.

Le vieux Rayleigh fume paisiblement son cigare tout en observant les jolies femmes passer.

Shaky jette les ordures sans manquer d'envoyer valser des insultes à son amant. Elle le sait, elle est la seule femme qu'il désire vraiment. Mais sa jalousie  la pousse souvent dans ses retranchement les plus extrême.

Robin claque la porte de la voiture et se faufile tel un chat dans le bar après de brève salutation avec le mentor de Zoro et luffy.

Les effluves d'alcool et de sang s'infiltre dans ses poumons tandis qu'elle découvre Zoro avachi sur le bar, observant d'une mine pittoresque le fond de son verre presque vide.

- Mais qu'est ce qu'il t'a pris ? Dit-elle en posant sa main sur son dos
- Je suis vraiment très con parfois ! Soupir Zoro en tentant de se relever

Manquant de trébucher, il se rattrape dans les bras de Robin qui le soutient comme elle peut. Il en profite enfouir sa tête entre sa poitrine et marmonne des phrases à peine audible. Les bras enserrant la taille sa taille de guêpe, il tente de reprendre ses esprits.

[ Zoro ]

Depuis combien de temps je suis dans ce bar ? Je me sens minable, lamentable et totalement ivre. Le saké m'est monté à la tête. Mais l'odeur de Robin me réconforte.

Elle sent la fraise, j'aime pas la fraise mais je pourrais en manger juste pour elle. Et dans sa bouche elles doivent avoir un goût exquis. Si reste comme ça je vais pas pouvoir me contrôler plus longtemps.

Je n'arrive pas à bouger, il faut que je bouge et vite. Je ne veux pas bouger ! j'aime sa poitrine ferme qui accueille si bien ma tête. Je pourrais mourir à cet instant que je serais l'homme le plus comblé. Il n y avait pas de mort aussi douce que celle dans les bras de cette fille.

Allez mon vieux magne toi, fait un effort. Juste un petit effort !

Dans un effort sur humain il se redresse, il vacille légèrement et retrouve ses appuies. Il salue les gérants et se jette sur le siège passager. Le trajet se fait en silence et quand il rentre chez lui, l'odeur de propre qui s'en dégage lui donne la nausée. Il se maudit d'avoir autant bu.

Le trajet fut long et pénible pour Robin comme pour Zoro et le déposer sur le canapé le fut encore plus. A cet instant la réalité aussi brutale soit-elle la rattrape. Quelque chose cloche entre eux, leur promiscuité est complètement indécente. Et peu commune chez deux meilleurs amis, mais la façon dont il l'attrape pour la garder près d'elle lui rappelle à quel point  c'est compliqué pour elle de rester dans ses bras. Elle sent son cœur  battre à intervalle régulier. Il dort paisiblement et elle aussi le suit.

Il est bien trop tard pour batailler sur des questions de bon sens.

***

Le réveil fut brutal, très brutal pour Zoro. Un violent mal de tête lui comprime le cerveau. Il soupire c'est compliqué pour lui de se lever. Robin dort profondément sur lui et son érection ne peut plus se cacher. Si elle se réveille la situation sera très gênante. Pour lui comme pour elle.  Et quand elle bouge contre lui il gémit de plaisir, la friction de son antre jambe contre son intimité est une sensation qu'il ne croyait pas autant apprécier.

Il faut qu'il pense à autre chose et vite. Quand Robin se met à gigoter dans tous les sens c'est qu'elle sur le point d'émerger de son sommeil. Et soudain il se rappelle qu'aujourd'hui il a un examen blanc à passer et l'horloge sur le mur le prévient d'un éventuel retard s'il ne se dépêchait pas.

Il repense à Hyori et à la façon dont il l'a traité. Dans le fond il tient à elle. Il se dit qu'il serait temps pour lui de couper le cordon avec Robin. C'est dur, mais son monde ne doit plus tourner autour de leur amitié ambiguë.

Pourtant il doit la soutenir, des années de mauvais traitement ça ne s'efface pas comme ça, il devait la soutenir.

Ça décision est prise ! Il va l'aider et une fois qu'elle irait mieux. Il fera en sorte que sa relation naissante avec Hyori sera une vraie histoire. Il doit lui aussi grandir.

HurtedWhere stories live. Discover now