NIGHTMARE - Tome 2 - Dystopique [MxM] [terminé]

4 - Trafic interrompu [partie 1]

 Un petit rire fusa entre mes larmes.

— Quoi ? Mais non...

Sa main passa dans mes cheveux, englobant mon crâne, puis retomba sur mon épaule.

— Éliah, me dit-elle d'une voix douce. Il faut que tu t'en rendes compte. Est-ce qu'il s'est excusé, ne serait-ce qu'une fois de t'avoir crié dessus ou est-ce que, de son point de vue, c'est tout le temps ta faute ?

Je fronçai les sourcils, plongeant dans mes souvenirs.

— Oui, il a demandé pardon... il y a longtemps..., avouai-je. Mais je commets tellement d'erreurs !

— Et quelle était la dernière ?

Je baissai les yeux, ennuyé. Je n'appréciais pas qu'elle le fasse passer pour quelqu'un de méchant. Parce que ce n'était pas le cas, c'était moi qui le rendais comme ça.

— J'ai fait un gratin alors qu'il aime pas ça.

— Et comment ça s'est terminé ?

— Il m'a envoyé dormir dans la chambre d'ami...

Elle inspira de manière hachée, semblant contenir sa colère.

— Tu trouves que c'est normal de s'énerver autant pour un plat ?

— Mais... il était soul !

— C'est encore pire, Éliah ! s'emporta-t-elle. Je... Franchement !

Elle se leva pour faire les cent pas autour d'un pouf fuchsia avant de se rasseoir et de parler plus calmement. Étant la plus sanguine de mes sœurs, je n'avais peut-être pas effectué le meilleur des choix en matière de squat.

— P'tit frère. Ce gars, il te maltraite clairement.

Je fus offusqué par ses paroles. Mickaël, maltraitant ? Et puis quoi encore ! Certes, il était souvent énervé en ce moment, mais je n'accomplissais rien pour l'aider !

— Il ne m'a jamais frappé !

Son regard s'attrista.

— Il n'y a pas que les violences physiques. La violence morale compte aussi. Honnêtement, tu es heureux avec lui ?

— Je l'aime ! m'écriai-je.

— Ce n'est pas ce que je te demande. Est-ce que tu te sens en sécurité avec lui ? Est-ce qu'il est doux et aimant ? Est-ce qu'il reconnaît ses erreurs quand il en fait ou est-ce qu'il te remet constamment tout sur le dos ?

Je ne comprenais pas ce qu'elle me disait. C'était impossible qu'il soit comme ça. Il était... parfait ? C'était juste à cause de ses obligations au boulot qu'il se retrouvait autant sur les nerfs. Elle attrapa ma main pour la glisser dans les siennes.

— Écoute, tu es le bienvenu ici. Tu peux rester autant que tu le voudras. Réfléchis à ce que je t'ai dit, d'accord ? Et si tu as besoin d'aide ou de parler, viens me voir.

Je hochai la tête, totalement perdu face à son discours. Elle déposa un baiser sur ma joue humide puis s'éloigna, revenant avec un trousseau de clés qu'elle me tendit.

— C'est mon double, garde-le. Même si tu retournes chez lui, si un jour ça se passe mal et que tu ne sais pas quoi faire, tu auras ça.

J'acquiesçai, le regard fixé sur le sol.

— Merci Ambre.

Ses bras s'enroulèrent autour de mon cou et me maintinrent avec force.

— Ne me dis pas merci, c'est normal d'agir de cette façon ! Je t'aime très fort, p'tit frère. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit, me dit-elle avant de s'écarter. Je vais devoir aller au boulot, alors, tu fais comme chez toi, tu t'installes dans la chambre vacante et tu en fais ton petit nid. Si tu as besoin que j'aille chercher des affaires dans son appart', je m'y rends dès que je sors du taf, tu me donneras l'adresse et la liste. Prends soin de toi, OK ? On se voit ce soir !