1. Cartel

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Amina

Les coups de feu résonnent en boucle dans mes oreilles, mais j'arrive à me concentrer sur cet homme devant moi qui est celui que j'ai embrassé dans la rue il y a quelques heures. Comment est-ce possible qu'il m'ait retrouvée ?

- Lâche-la, ordonne cet homme.

- Elle a essayé de s'enfuir.

- Tu discutes mes ordres ?

- Non, répond-il.

- Je crois bien que si.

En peu de temps, son bras se tend, il tient fermement une arme dans la main puis quelques secondes après, il vient appuyer sur la détente, laissant partir la balle.

Prise de surprise, je pousse un cri et reste pétrifiée sur place. Cet homme vient derrière moi et exige qu'on lui dégage ce corps de chez sa maison. Sa main vient frôler mon dos puis il me demande d'avancer dans la direction qu'il m'indique.

Je m'exécute sans dire un mot. À vrai dire, je n'ai pas envie de mourir.

- Derecha.

Si mon espagnol est correct, c'est à droite. À la prochaine intersection de couloir, je tourne donc à droite. Il ne dit rien. Je crois bien avoir eu de la chance sur ça. Pour une fois.

Ce type me devance, sa main arrive sur la poignée de la porte qu'il ouvre me laissant entrer la première.

- ¿ Su ropa ?

- Aquí, répond le type du café.

Le type du café me donne les vêtements qui sont d'ailleurs les miens, il est repassé à l'hôtel ?! Je prends les vêtements et les garde en main.

- Derrière cette porte, il y a une salle de bain, tu as cinq minutes pour mettre ces vêtements, m'informe-t-il en me montrant la porte.

Je passe la porte, il y a une douche, à côté une baignoire et un lavabo avec un miroir au-dessus. Je pose les vêtements sur le petit meuble en face de moi puis j'enlève la serviette et mets mon short et le débardeur que le type du café m'a ramené.

Je sors de cette salle de bain et reviens dans ce qui ressemble à un bureau. C'est deux hommes sont toujours là, debout devant moi.

- Ramène-la et PERSONNE ne la touche, cette fois-ci.

Le type du café hoche la tête et pose une main sur mon épaule puis il me demande de faire chemin inverse. Lorsqu'on avance, toutes les personnes de toutes à l'heure me scrutent du regard et certains sont plus qu'insistant.

- ¿ Qué mira ? intervient l'homme qui me tient toujours l'épaule.

Après son intervention, ils finissent tous par détourner les yeux et reprennent leurs activités. Nous continuons d'avancer jusqu'à cette cellule. Je lève les yeux au ciel pendant que le type du café ouvre cette porte en fer.

- Soy Alejandro. Buenas noches.

Après m'avoir donné son prénom et souhaité une bonne nuit, il part. Finalement, je m'en sors plutôt bien dans cette langue, plus que je l'imaginais. En sortant, il ferme la porte à clef et c'est le noir complet.

La nuit va être longue. Je mets mes mains sur mes oreilles, comme à mon habitude lorsque je suis dans le noir. J'attends que le temps passe.

Je ne supporte pas me retrouver dans le noir complet, car ça me rappelle mon enfance et les cris de ma mère lorsque mon père la frappait.

Je finis par me lever et me mettre à côté de la porte pour m'allonger. Le bas de porte me permet d'avoir un minimum de lumière, c'est une bonne chose, mais ça ne me permet pas de dormir pour autant.

Play again (Tome 1)Donde viven las historias. Descúbrelo ahora