Chap. 2

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- Et tu lui a répondu quoi ?

- Que je lui redirais plus tard.

Kurōo me regarde en levant les yeux au ciel.

- T'abuses.

Pour seule réponse, je me contente de lui hausser les épaules.

- Tu vas y aller ou pas ?

- Je sais pas encore.

Je l'entends souffler.

- C'est pourtant une chance, nan ?

C'est pas faux, moi qui veux les rencontrer depuis si longtemps.

Kurōo et moi avons pris une habitude, celle de manger ensemble le jeudi midi. C'est le seul jour où il peut se permettre une petite pause dans ses études. Au début, il venait un peu à l'improviste, bref il squattait. Puis c'est devenu une sorte de vrai rituel de passer l'après midi ensemble.

- Et Kenma ?

Il agita sa main devant son visage, l'air de dire : "là n'est pas la question".

- On s'en fiche de lui, qu'est-ce que tu veux faire toi ?

À vrai dire, je n'en sais toujours rien. Je le regarde donc dans les yeux, espérant y voir une potentielle réponse.

- Nan, en faite la question ne se pose même pas. Pas vrai ?

On aurait dit un éclair de génie passant dans ses yeux.

- Oui ça paraît même évident, mentais-je.

Il me regarde à son tour, ne me croyant visiblement pas.

- Et du coup, tu va faire quoi ? Me demande-t-il, un sourire au lèvres.

Et merde. Moi qui comptais sur lui pour choisir à ma place, c'est raté.

- Tu penses que je vais faire quoi, toi ?

- Je ne perderai pas à ce petit jeu Eiji, m'annonce-t-il. Et tu mens toujours aussi mal d'ailleurs.

- J'aurais essayé.

Je le sens se rapprocher pour venir m'ébouriffer les cheveux en soufflant.

- Je les préférais avant, pourquoi tu les as teint ?

- Je sais pas, peut être parce-qu'ils étaient trop voyant.

Le blanc chez les vieux ça choque pas. Mais moi, on me regardait toujours mal, croyant que je les avais coloré volontairement.

- Personnellement j'aimais bien. Il n'y en avait pas deux comme toi.

Je suis atteint d'une dépigmentation général. Plus vulgairement, je suis ce qu'on pourrait appeler un humain albinos. Mon corps ne produit tout simplement pas les pigments nécessaire pour colorer la peau, les yeux et les cheveux.

Autrement dit, je suis plus blanc qu'un cul, avec des cheveux de vieux et des yeux de vampire. Le tout ajouté au fait que je ne peux pas sortir sans protection, sinon le soleil me crame sur place, on ne peut pas dire que j'ai été gâté par la vie.

J'ai d'ailleurs appris seulement il n'y a pas longtemps que les yeux rouge venait des veines que l'on voit à travers la pupille, elle même n'étant que très peu colorée. Je trouve ça presque beau maintenant, même si ça ne m'empêche pas de porter des lentilles.

Une véritable révolution ces lentilles, à la fois coloré et lentilles de vu. C'est bien plus que pratique.

- D'ailleurs les racines sont en train de repousser, il faudra que j'y retourne, constatais-je.

A L'abri Des Caméras | Kenma X OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant