Chapitre 32

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Chapitre 32

Depuis quelques semaines, l'ambiance paraissait électrique au lycée. Tous les élèves de terminale étaient un peu à cran à cause du Bac qui arrivait à grand pas et de toutes les révisions qu'il impliquait. Avec les filles, les fois où nous étions toutes ensembles, nous les passions le nez plongé dans les livres et les fiches de révision. Le reste du temps, nous étions toutes un peu distantes, l'esprit ailleurs, préoccupé par l'avenir. C'était assez étrange comme sensation car tout le monde semblait à fleur de peau mais pour la même raison. Les profs ne semblaient pas vouloir mettre de la bonne volonté en nous faisant travailler de plus en plus, nous faisant accumuler le stress, les devoirs et la fatigue.

La journée avait très mal commencé car nous avions eu deux heures de devoir surprise en droit, ce qui promettait des notes catastrophiques pour clore le trimestre. Grégory et l'élite n'avaient pas arrêté de faire des petites remarques sur « l'intello coincée » que je représentais à leurs yeux. Je ne pouvais plus supporter d'entendre ça, surtout pas en ce moment. Il fallait que je parle à Grégory, maintenant que j'étais décidée...

—Mince, j'ai oublié mon gilet en sport ! dis-je à Clara en faisant demi-tour.

En réalité, c'était un prétexte pour aller rejoindre Grégory dans le gymnase, car je savais qu'il devait encore être sous la douche.

—Je vais aller réviser dans une salle. Envoi-moi un message quand tu reviens.

—A tout de suite !

Je rentrais dans le hall du gymnase et attendit qu'il n'y ait plus personne avant d'aller devant le vestiaire des garçons. Grégory sortit quelques minutes plus tard.

—Je peux te parler ? demandais-je.

Visiblement, ma requête le dérangeait mais il s'arrêta.

—De quoi tu veux parler ?

—Je ne peux pas continuer comme ça. Il n'y a rien d'officiel, ça ne me dérange pas, que tes amis me prennent pour une intello coincée à qui on ne parle pas passe encore mais toi! J'ai l'impression de connaître deux personnes complètement différentes; celle qui est douce et compréhensible quand elle est avec moi et le salaud que tu es quand tu es avec tes amis.

—Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse?

Son ton si détaché m'énerva, c'était comme s'il ne se sentait pas concerné.

—Je ne sais pas, grandit! Si tu ne voulais pas de ça, il ne fallait pas venir me chercher!

—J'aurais dû plus y réfléchir. Dit-il en me scrutant. Je déteste ce que je suis quand je suis avec toi!

—Pauvre con! Balançais-je avant de détourner les talons.

—Tu ne comprends pas!? Cria-t-il dans mon dos.

Je m'arrêtai.

—Non ! Mais vas-y, explique-moi Grégory ! dis-je en me retournant, attendant la suite.

—Je déteste sentir ce que je ressens car jamais une fille ne m'a fait ressentir ça alors, pourquoi j'ai ce sentiment là avec toi? Je déteste ce que je suis quand je suis avec toi parce que je vis et je me rends compte de ce que je suis!

—Tu découvres que tu n'es pas tout seul sur Terre? Que le monde ne tourne pas autour de toi, que tu fais souffrir des gens? Bravo, félicitations!

Je m'arrêtai en me rendant compte de ce que je venais de dire. J'étais essoufflée, en colère et étonnée par ce que j'avais entendu sortir de ma bouche.

Là où tout commenceWhere stories live. Discover now