Chapitre 1.

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Une question, parfois, me laisse perplexe : est-ce moi, ou les autres qui sont fous ?



Internée. Internée dans un asile psychiatrique. Voilà ma plus grande peur à ce jour. Bien sûr, je suis persuadée que mes parents en seraient plutôt heureux, qui voudrait d'une fille complètement folle ? Ma psychiatre m'a dit que cela risquait d'arriver, un jour ou l'autre, mais elle m'a assuré qu'elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire en sorte que non. Depuis que mes parents me font voir cette psy, je ne suis pas retournée à l'école. J'avais 11 ans quand c'est arrivé. Néanmoins, je suis les cours par correspondance, mais je ne suis pas très douée. Au cas où vous vous poseriez la question, non, je n'ai aucun ami. L'autre jour, à la fin de ma séance avec April (ma psy), elle a demandé à parler seul à seul avec mes parents. Plus tard dans la soirée, ils m'ont demandé de faire mes valises. Je n'ai pas compris, mais je n'ai pas protesté non plus. Et aujourd'hui, mes parents m'annoncent que nous déménageons. Où ? En Californie je crois. Ah, petite précision : pour le moment, j'habitais à Washington. Je suis heureuse d'aller là-bas car peut-être serait-ce un nouveau départ ? Je ne sais pas et j'ai peur de le savoir.


« Hailey ! Hailey tu es où ? me cria mon père.

-Je suis là Papa !

-Ah. Prends tes dernières affaires et va les ranger dans la voiture. On part dans à peu près 5 minutes donc dépêche-toi ! »


Je fis ce qu'il m'ordonna puis j'allais les rejoindre dans la voiture. Mon père démarra la voiture et nous avons roulé jusque là-bas dans le silence. Enfin, il y avait la musique mais sans ça, c'était le silence complet. C'est le mois d'Août en ce moment et il y fait vraiment chaud en Californie. Notre maison se situe dans un bon quartier, à première vue. Elle est spacieuse et nous avons un grand jardin qui comporte également une grande piscine. Je sens que je vais vraiment me plaire ici. Une fois nos affaires plus ou moins rangées, mon père et ma mère me dirent qu'ils devaient me parler de quelque chose d'important. J'allai dans le salon où ils étaient déjà puis je m'assis en face d'eux. Ma mère prit la parole en première.


« Alors ma chérie. Comme tu le vois nous avons déménagé. Nous pensons que nous pourrions voir ça comme un nouveau départ et nous voulons que tu t'intègres. »


M'intégrer ? Comment veut-elle que je m'intègre ?


« Euh.. Je suis d'accord avec tout ce que tu dis, mais je ne vois pas franchement en quoi je peux m'intégrer.

-C'est pour cela que nous avons pris la décision de t'inscrire dans un lycée et que tu ne verras plus de psy.

-Mais euh.. je n'en ai pas besoin, de psy ? demandais-je ne comprenant pas.

-Non, plus maintenant. Ne parle surtout plus de ces histoires comme quoi tu vois des fantômes ou autre car on sait que c'est faux. Maintenant va te coucher, la rentrée est dans très peu de temps et il faut que tu te reposes. »


Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre prononcé par mes parents. Mais c'est vrai ! Enfin, je ne suis pas folle tout de même ! Je montais dans ma chambre et m'écroulais sur le lit. Je fixais ce plafond blanc cassé. Je ne pensais plus à rien et je cois que je me suis endormie car quand j'ai regardé l'heure, elle avait avancer de 7 heures. J'en avais besoin. Il était donc 9h35 et comme il faisait beau, je décidais d'aller me préparer puis de sortir. Je m'habilla d'un top couleur saumon et d'un slim blanc. J'enfilai mes ballerines roses pâles et attrapa mon portable. Je descendis les marches et prévins mes parents de ma sortie. Je mis mes écouteurs et marchais sans but. Je vis l'entrée d'un parc de l'autre côté de la rue. J'entrais dans celui-ci et remarqua un banc. Je m'y assis et regardais les alentours. Quelqu'un s'approcha de moi. La personne s'assit sur le même banc que moi et je décidais d'enlever alors mes écouteurs. Je l'observa longuement sans un mot. C'était un jeune homme blond cendré aux yeux marrons. Il était plutôt beau garçon, mais je n'y fis pas attention. A vrai dire, les garçons n'ont jamais été une source de préoccupation pour moi. J'avais été amie avec certains, quand j'étais plus jeune. Mais je n'ai jamais eu de « petit-ami ». L'inconnu tourna la tête dans ma direction et je détourna le regard. Je ne voulais pas paraître trop indiscrète.


« Salut, je m'appelle Thomas. Et toi ? »


Je reposais mon regard sur 'Thomas' et m'assurais qu'il me parlait à moi et à personne d'autre. Un signe de tête en guise d'approbation m'affirma que la question m'était destinée.


« Hailey. Hailey Brown. Je suis nouvelle ici.

-Ça se voit.

-Comment ?

-Eh bien, dans ce quartier, tout le monde se connaît. Je t'aurais déjà vue si tu n'étais pas nouvelle.

-Peut-être pas. »


Après tout, dans mon ancienne ville, ou plus précisément, dans mon ancien quartier, personne ne me voyait jamais ou alors pour mes rares sorties qui s'avéraient être mes rendez-vous chez la psychiatre. Je me levais et commençais à m'en aller quand j'entendis cette voix. Et ça recommence. Je commençais à voir flou. Pour ne pas tomber, je m'appuya contre un arbre à côté de moi. Je relevais le regard et vis une ombre floue s'approcher de moi. Sûrement Thomas. Puis, à ses côtés, un homme. Lui, n'était pas flou. Lui, je le reconnaissais.


« Alors, ma petite Hailey, tu pensais peut-être qu'ici tu aurais du bonheur ? Ne rêve pas trop. Tu sais ce que je fais à ceux qui font ton bonheur. Tu sais ce que je fais à ceux que tu aimes. Fais attention. Je ne te lâcherai pas. »


Puis, un trou noir. Lorsque je me réveilla, j'étais allongée sur un canapé. Certainement pas chez moi. Je ne reconnaissais en rien cette villa. Je tournais la tête pour savoir où j'étais quand j'entendis des pas. Puis une voix. Heureusement, ce n'étais pas Lui. Ce devait être Thomas, j'espère. Quand il entra dans la pièce, je fus soulagée et effrayée. M'avait-il kidnappée ? Qu'avait-il fait après que je me sois évanouie ? Quand il posa son regard dans le mien, je me décidais à me lever.


« Euh.. Salut. Je suis... chez toi ?

-Euh.. ouais. Je savais pas où t'emmener étant donné que je ne sais pas où tu habites. Donc j'ai un peu paniqué. Je ne voulais pas te laisser dans le parc.

-Ah.. merci c'est gentil. Mais je pense qu'il vaudrait mieux que je rentre chez moi.

-Tu veux que je te dépose ?

-Ouais je veux bien. Je connais seulement l'adresse par contre vu que je ne sais pas où tu habites par rapport à chez moi.

-Ok ben tu me la donnes ?

-D'accord : *********.

-C'est cool c'est pas loin d'ici. Je vais quand même te raccompagner, mais à pied si ça je dérange pas.

-Non, c'est déjà bien gentil. »


Et c'est comme ça que Thomas me ramena chez moi. Une fois à l'intérieur, je monta directement dans ma chambre et vis un mot laissé par ma mère.


Chérie, je suis vraiment désolée, mais c'est une urgence. Avec ton père nous avons dû partir pour une semaine tout au plus, voyage d'affaire. Bonne semaine. Au fait, je t'ai laissé l'adresse de ton lycée, il n'est pas très loin. Bisous, on t'aime.


Merci. Ça fait plaisir tout ça.

Promise me.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant