Chapitre 45

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Je l'observe longuement, ne sachant pas quoi dire. J'ai besoin de temps pour réfléchir à tout ça. Même après deux mois, j'ai toujours du mal à digérer ce qu'il s'est passé. Le stylo au-dessus de la feuille, j'hésite.

- Si je signe ces papiers, on est bien d'accord que je n'aurais pas besoin d'interférer dans vos affaires ?

Il hoche la tête, la mâchoire serrée. Visiblement, ce n'était pas la réponse qu'il attendait. Hadès a beau se montrer patient, je sais qu'en ce moment même il se retient de me forcer à rentrer.

- Bien.

Je m'apprête à ajouter autre chose mais il me coupe avant que je n'aie le temps de le faire.

- En fait, j'aurais quand même aimé avoir ton aide pour quelque chose.

Dit-il, hésitant. Je pousse un soupir.

- Et ce serait pourquoi ?

Je demande alors que je suis censé refuser sans poser de question.

- A vrai dire, tout repose sur toi.

Là, c'est le moment où je dois lui dire de se débrouiller seul et que ce n'est pas mon problème, pourtant je réponds tout le contraire.

- Raconte-moi tout dans les moindres détails. Je verrai ce que je ferais ensuite.

☆☆☆

Je regarde par la fenêtre de la SUV, exaspérée par moi-même. Je n'en reviens pas que j'ai accepté. Même si je lui ai bien fait comprendre que ça ne voulait pas dire que je revenais définitivement au domaine. Je l'aide à reprendre l'organisation et je verrai ce que je ferai quand tout ce bordel sera terminé.

- Je suis ravi de te revoir, Adeliza.

Je me tourne vers River qui est venu me chercher après que j'ai prévenu mais parents que je disparaissais encore pour une courte durée. Ils n'étaient clairement pas enchantés mais n'ont rien dit. Je lui rends son sourire lui signifiant que je suis heureuse de le revoir également. Je dois bien admettre que son air détaché et dur m'avait terriblement. Même si je suis d'autant plus contente de retrouver les confortables sièges en cuir de la voiture !

- Dobby va bien, je te rassure, même si Hadès a voulu le jeter dans la piscine à de nombreuses reprises. Je comprends pas sa manie de vouloir tout jeter dans la piscine.

Intervient Kaï. Je rigole doucement. Je ne comprends pas non plus ! Je ne suis pas censé en rire mais je ne peux pas m'en empêcher. Dans le rétroviseur, Kai m'observe, consterné.

- Ce n'est pas méchant, ma belle, mais tu m'as l'air aussi malade que lui.

Je lui tire la langue comme une enfant et le vois lever les yeux au ciel. J'avoue qu'il n'a pas totalement tort. Je n'y ai plus repensé depuis mais les paroles d'Adelio me reviennent d'un coup en mémoire.

Bref. Tout ça pour dire que tu as ce gène également. Ce qui explique tes pulsions meurtrières par moment. Tu es comme moi, sœurette !

Une mutation du gène CDH13 et MAOA. Rien ne me garantit que c'est vrai mais je voudrais quand même en être sûr.

- Vous avez un médecin qualifié dans l'organisation ?

River se tourne furtivement vers moi puis se reconcentre sur la route.

- Évidemment, chaque partie en a un. Pour celle d'Hadès, c'est Bennet.

Déclare-t-il. Je l'avais presque oublié. Je ne l'ai pas revu depuis un sacré bout de temps. Je me demande s'il me déteste toujours où si lui aussi a oublié mon existence. Et dire que si je n'étais pas la sœur d'Adelio, j'aurais peut-être pu bien m'entendre avec lui. Bref, j'ai besoin de lui et il faudra bien qu'on mette nos différends de côté. Je veux qu'il procède à une analyse et qu'on sache pour de bon si j'ai bien ce gène ou non. Je ne sais pas vraiment ce que j'en pense. D'un côté, j'aimerais que ce soit faux mais de l'autre, ça voudrait dire que mes excès de colère n'ont plus d'explications.

Hadès Where stories live. Discover now