Préambule

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Les bras ballants, je fixais d'une drôle de tête le mur en pierre que je venais de traverser sur les ordres d'Hagrid. Alors qu'il y a de ça seulement trois mois, la magie restait seulement une légende qu'on lisait dans des histoires, je me retrouvais à embarquer dans un train pour une école appelée Poudlard.

Les valises dans mes mains, je montais rapidement dans le Poudlard Express avant de changer brusquement d'avis. Mes pensées se perdaient encore dans mes souvenirs, en me demandant comment j'avais pu en arriver là en seulement quelques mois.

*

- Tu m'écoute Ivy ?

La directrice secoua sa main en plein devant mon visage, se demandant sans doute si je l'écoutais encore. Seulement la scène précédente tournait encore en boucle dans mon esprit et cette vieille cruche ne voulait pas me lâcher, alors que je n'étais pas plus avancée qu'elle.

- J'aimerais comprendre comment ta camarade à traversé la vitre de la classe, pendant que le prof faisait cours !
- Je n'en sais pas plus que vous madame.

Je mentais, mais pas totalement. J'étais assise à côté de cette fille, qui m'insultais depuis vingts minutes car je ne voulais pas lui donner les réponses du DM à rendre. Comment ne pas devenir folle avec une élève qui décidait de réciter une liste des gros mots qu'elle connaissait dans mon oreille ? Cette fille étais exécrable avec moi depuis plusieurs mois, et ce jour-là était la goutte de trop. J'avais seulement levé la main pour la menacer de se taire sous la colère, que son corps s'est retrouvé propulsé à travers la fenêtre de la classe sans l'avoir touché, comme par magie. Et ça, je ne pouvais pas non plus l'expliquer.

- Heureusement que vous étiez au rez de chaussez... elle aurait pu en mourir !
Je me suis retenue de commenter que ça n'aurait pas été une grande perte.

Le visage penché vers le sol, je rentrais désormais chez moi en devant expliquer à mes parents comment j'allais sans doute être renvoyée de mon lycée.

- J'ai fait valsé une fille de ma classe à travers la fenêtre, mais je jure n'avoir pas fait exprès ! Bon sang... c'est perdu d'avance.

Je replaçais mes cheveux roux, qui volaient devant mes yeux à cause du vent. Leur longueur et cette ondulation n'étaient pas facile à coiffer tous les jours, sans parler du volume, mais je préférais tout de même les laisser détacher. Un drôle de chat barra ma route par surprise, je retenus une insulte en ayant faillit lui marcher dessus. L'obscurité m'empêchait de bien voir la couleur de sa fourrure, mais ses miaulements résonnaient dans les rues vides à cette heure.

- Eh bah ? T'es perdu ?
- Miouu.

Avant même de pouvoir lui répondre, le chat se transforma sous mes yeux en une veille dame, habillée d'une étrange cape et d'un chapeau pointu. Seulement armée de mon jus de pomme en brique, je regardais l'étrange personne la bouche grande ouverte. Je balayais ce qui m'entourait d'un regard, cherchant vainement une trace du chat qui se trouvait devant moi il y cinq secondes. Je n'avais donc pas rêvé, ou bien devenais-je simplement folle depuis de midi ?

- J'ai bien l'impression que l'existence de la magie était encore inconnue pour vous....
- Pardon ?
- J'ai reçu une lettre ce midi où on m'informait de la présence d'une sorcière dans cette ville.

Plus elle parlait et plus mon cerveau se noyait dans ces flots d'informations. Je devais déjà digérer mon futur renvoi, et maintenant une sorcière arrivée de nulle part, sous la forme d'un chat.

- Excusez moi, mais je ne crois pas bien tout comprendre...
- C'est pourtant simple mademoiselle, vous êtes une sorcière.

La dénommée professeur « Mcgonagall » avait passé la soirée à m'expliquer le monde des sorciers, et l'existence de l'école dans laquelle elle voulait m'emmener. « C'est étrange que la magie ne se soit pas manifesté avant chez vous... et que nous n'ayons pas eu vent de votre existence auparavant » avait-elle affirmé, en sirotant tranquillement le thé que je lui avais servi en arrivant chez moi.

Par chance, mes parents avaient eu la bonne idée de partir en tête à tête au restaurant, me sauvant de cette situation qui n'avait ni queue ni tête.

- Vous êtes née moldu donc... Vous avez un retard de quatre ans dans votre apprentissage de la sorcellerie, je ne peux pas vous faire entrer en première année avec des enfants. Si vous voulez y entrer il va falloir passez vos grandes vacances à rattraper au moins les bases, ainsi que de prendre des cours supplémentaires pour votre sixième année.

Rattraper quatre années d'un sujet dont j'ignorais totalement l'existence il y a de ça une heure, en seulement deux mois ? L'idée me plaisait bien, et le défi encore plus. Je n'avais de toute façon aucune autre manière pour me sauver de cette situation, une nouvelle école s'offrait à moi ainsi que des nouveaux apprentissages. Je fixais mes mains d'un oeil nouveau, en me demandant bien ce dont j'étais en réalité capable.

*

Je n'avais bien sûr pas pu échapper au renvoi de mon ancienne école, qui avait décrit avec plaisir toute la scène à mes parents. Me voilà donc, passant pour une personne dangereuse auprès de ma famille, Mcgonagall avait bien sûr tout de suite saisit l'occasion pour se présenter comme professeur d'un interna pour élèves « turbulents ». Ils n'avaient pas bien hésité longtemps pour accepter de m'envoyer « là-bas », n'ayant pas d'autre solution.

J'observais par la fenêtre le paysage défiler, en me demander à quoi ressemblait bien l'école dans laquelle j'allais et pour qui j'avais passé des mois la tête plongée dans des livres, pour apprendre des tonnes d'informations. J'espérais secrètement entrer chez Serdaigle ou Gryffondor, les maisons dont Mcgonagall m'avait parlé et dans lesquelles je me reconnaissais le plus. Je n'avais pas la patience et la gentillesse d'un Poufsouffle, et les Serpentards semblaient bien trop...hautains et élitistes.

Je ne put m'empêcher de sourire, pressée d'arriver à destination et de prendre un nouveau départ dans ce drôle d'univers.

In the snake's mouthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant