CHAPITRE 29

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Finalement je décidais de regarder l'horloge.
20h49
Ça faisait plus de six heures que j'étais étendue là, à parler à un Sean qui ne m'entendait même pas. Je l'embrassais sur la joue et me levais, il était temps que je le laisse. Sa famille devait sûrement être rentrée. Mes yeux se fixèrent sur son cou, là où devait normalement se trouver la morsure. Mais il n'y avait aucune trace. Pourtant je n'avais pas rêvé, je savais qu'elle était là il y a quelques heures. Puis une idée me vint en tête, mais c'était impossible. J'enlevais le bandage au niveau de son torse, découvrant des marques de griffures profondes. Mais rien, absolument rien, comme s'il avait cicatrisé miraculeusement. Je m'approchais de lui et son torse se cambra, comme si une énergie nouvelle traversait son corps. Je le vis respirer avec force et ouvrir doucement les yeux. J'avais compris. Sean n'était plus le chasseur, mais à présent il était le chassé. Il était devenu un loup garou, à cause de la morsure que Scott lui avait infligé... Il ne semblait même pas faible. Il se redressa et compris en un clin d'oeil. Ses yeux se remplirent de panique à la vue de ce qu'il était devenu. Il se leva avec précipitation alors que moi j'étais encore sous le choc de le voir se mouvoir plein de vie devant moi.

- Tu étais mort il y a deux minutes...
- Il faut qu'on s'en aille de toute urgence !
- Les médecins doivent te soigner...
- Et qu'est-ce que tu crois qu'ils vont dire quand ils vont comprendre que je suis revenu d'entre les morts et que je n'ai aucune blessure ?!

Il avait raison, s'ils savaient, ça mettrait tout l'ordre établi en pagaille. Les humains recommenceraient leur paranoïa comme au Moyen-Age. On devait s'enfuir d'ici. Il observa furtivement le couloir à travers la vitre. Il était vide.

- On coure aussi vite que possible dans le couloir et on prend la première à droite, puis la troisième à gauche. Ce sont les escaliers.
- Comment tu sais ça ? Lançais-je.
- Je le sais, j'entends les pas résonner et de la façon dont ils sont configurés, quelqu'un dévale les escaliers.

Je restais sans voix alors qu'il m'attrapa la main et parti en courant dans le couloir. L'adrénaline monta dans mes veines à mesure que nous passions d'un étage à l'autre dans les escaliers. J'avais l'impression d'être particulièrement bruyante alors que lui restait complètement silencieux. Sûrement l'un des avantages à être un loup garou.
Une fois sur le parking, je compris que je n'étais vraiment pas sportive. Sean me distança sur plusieurs mètres avant de revenir vers moi et me pousser pour que j'aille plus vite. Mon souffle devint court et je ne savais pas comment je faisais pour encore courir.

*

La vieille cabane, comme à l'époque quand nous voulions être seuls. Sean enleva un drap blanc d'un vieux canapé rouge. De notre canapé. Nous avions vécu tellement de choses dans cet endroit. Il s'affala au fond du fauteuil et lança sa tête en arrière. Puis il se mit à rire, sûrement pour faire évacuer la pression. Je m'installais à côté de lui et posais ma tête sur son épaule, puis je me laissais aller, je me mis à rire également.

- Tu vas faire comment avec ta famille ?
- Je ne sais, je vais peut-être vivre reclus de la société, dans ma pauvre cabane pourrie, avec pour seule compagnie mon autre moi. Je mangerais des croquettes pour caniche et je dormirais en boule sur mon petit panier. Ça me semble une bonne solution.
- T'es nul ! Pouffais-je en lui donnant une petite tape sur la tête.

Il rigola pendant un petit moment puis tourna sa tête vers moi. Je lui souris et plongeais mon regard dans le sien. Quand j'étais avec lui, j'arrivais à en oublier Alexander. Il redevint sérieux.

- Pourquoi tu es restée avec moi alors que j'étais mort ? Demanda-t-il avec douceur.
- Pour ça.

Je déposais mes lèvres sur les siennes. En le voyant mort, j'avais compris à quel point je tenais à lui et à quel point il était indispensable dans ma vie. Il plongea son regard dans le mien.

- Je ne veux pas que tu fasses ça parce que tu as eu peur ou parce que tu as pitié...
- Je ne fais pas ça pour ça Sean.

Il me sourit et me bascula en arrière. Je passais ma main dans ses cheveux et il retira son T-shirt. Il posa ses mains sur mes hanches et continuait de m'embrasser avec passion. Ma main caressa son cou, puis sa joue, puis son torse.

- Tu te rappelles ce qu'on faisait sur ce canapé avant ? Lança-t-il en souriant.

Je le rapprochais de moi et souris contre ses lèvres. Ses mains passèrent sous mon top. Je me calais un peu mieux contre le matelassé du canapé. Il détacha mes cheveux et passa sa main dedans. Il m'embrassa encore et encore, comme s'il voulait rattraper tout le temps que nous avions perdu.

VULNERABILITEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant