MIC

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His own story. K.
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- Ça a été une grosse opération. On y a passé à peu près 7 heures et demi par-là mais tout s'est bien passé c'est l'essentiel.

Maman - Qu'est-ce que t'as écrit dans le bilan ? Il gardera des séquelles ?

- Quelques-unes oui. Pas grand-chose à part que l'opération a été à la hauteur de nos attentes. Il était content et sa famille aussi alors c'est l'essentiel.

Maman - C'est une bonne chose dans ce cas. Et toi ? T'es fier de toi ?

- J'étais pas seul tu sais.

Maman - Oui mais moi c'est à toi que je m'adresse mon cœur. Qu'est-ce que t'as ressenti en voyant que vous aviez réussi ? Que tu avais réussi.

- Juste du dégoût.

Je l'ai entendu grogner à l'autre bout du fil.

Maman - Sérieusement bébé ? Du dégoût ?

- Oui.

Puis soupirer.

Maman - Ça ne peut pas être la seule chose qui te traverse l'esprit. Tu fais quelque chose qui te plaît, même une once de satisfaction tu n'as pas ressenti ?

- J'étais seulement écœuré.

Maman - Mais écœuré par rapport à quoi ?

- Pourquoi est-ce que lui il a eu le droit à une seconde chance ?

Un silence s'est installé de son côté.

- Ses blessures étaient beaucoup moins sévères, le choc était beaucoup moins important. Maman on a veillé, on a prié. On a jeûné, on a pleuré. Mais il est tout de même parti. Maman, il est parti.

- Qu'est-ce qu'il avait de moins que cet homme ? Il était seulement plus jeune, sinon lui aussi il avait sa vie devant lui. Il me souriait quelques heures avant et il m'affirmait qu'un jour il me rendrait fier. Pourquoi est-ce que le temps s'est empressé de défiler ?

- J'aurais au moins aimé être là avec lui avant que ça n'arrive. C'est moi qui l'ai opéré, j'ai fait de mon mieux. J'avais tout donné. Il avait toutes les chances de s'en sortir les blessures n'étaient que superficielles. Alors pourquoi est-ce qu'il est parti ?

J'ai serré ma blouse dans ma main en sentant ma voix flancher.

- Le Dieu que l'on priait a préféré fermer les yeux sur nos douleurs. Il n'était pas un saint mais il avait bon cœur.

- Alors oui, c'est du dégoût que je ressens. Du dégoût envers eux, du dégoût envers moi. J'ai été capable de maintenir en vie un parfait inconnu qui, en s'en allant d'ici n'aura plus aucun souvenir de ma personne.

- Mais je n'ai pas su protéger mon frère.

Je ferme les paupières en même temps que ma mâchoire se contracte.

- Et pourtant le monde continue de tourner. Sans lui.

- C'est injuste, maman

- et écœurant.


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Keohn.

«Sombres nuances»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant