Chap23 (Chloé)

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Si on lui avait dit vingt-quatre heures plutôt qu'elle serait dans la voiture d'Alexander en direction de chez lui, elle n'aurait pas cru un mot tout simplement parce qu'ils se détestaient. Vivre avec lui c'était signé son arrêt de mort mais avait-elle d'autres choix? Qui pourrait lui offrir une meilleure protection que lui? Même si rien ne lui disait qu'il était sincère.

Et s'il était derrière tout ça? Elle chassa rapidement cette pensée parce qu'elle n'aurait pas cru qu'il ferait ça pour qu'elle vive avec elle puisqu'il n'appréciait pas sa compagnie.

-Bienvenue dans mon humble demeure.

Finalement pourquoi a t-elle dit oui? Pourquoi lui, il a proposé de l'aider? Franchement tout lui paraissait flou.

Alexander discutait avec le gérant tandis que Chloé traversa à pas lents l'immense living qui donnait sur une terrasse au sol de bambou meublé de somptueux canapés marrons. Elle s'asseya sur l'un d'entre eux, complètement perdue dans ses pensées jusqu'à ce qu'Alexander apparaisse.

-Je vais t'expliquer comment les choses vont se faire dès aujourd'hui.

Elle le regardant, notant les quelques pas qui les séparaient.

-Ah bon?

-Tu es ici chez moi, en d'autres mots je suis le propriétaire des lieux, le seul homme et chef de cet endroit donc tu vas devoir faire tout ce que je te dis sans répliquer.

-Please dis-moi que c'est une blague.

Elle commençait à lui tenir tête.

-Ce n'est pas en étant têtue que les problèmes vont se régler au contraire, ça ne fera que t'attirer des ennuis.

Elle marmonna une vague réponse.

-Je dois connaître toutes tes sorties, où tu vas, avec qui et combien de temps ça prendra.

-Sinon quoi?

-SINON JE TE METS UNE CHAÎNE AU PIED ET JE T'ENFERME À DOUBLE TOUR.

Son expression changea immédiatement, se fit sévère, énigmatique.

Là, elle se releva et lui fit face.

-Ça tu ne peux pas.

-Je te jure que si tu ne coopères pas, la sortie te sera interdit.

-Je ne suis pas ton enfant, tu n'as pas à me dire quoi faire. Et ce que tu es en train de faire là, c'est du kidnapping.

Il arqua un sourcil.

-On est clair sur ce point. Conclut-il alors qu'elle comptait encore répliquer.

-Mais je n'ai pas fini.

-Deuxième chose, tu n'auras pas de garde du corps mais j'ai engagé des types pour te suivre discrètement partout où tu iras. Quand la personne qui est derrière tout ça pensera que tu es seule et decidera d'attaquer, il aura la monnaie de sa pièce.

Fallait se l'avouer, c'était pour la première fois de sa vie qu'elle avait autant peur. Surtout quand ces hommes étaient sortis de leur voiture pour tirer sur la sienne.

-Ils étaient plusieurs.

-Aussi nombreux qu'ils soient, je les retrouverai et ils regretteront.

Surprise elle lâcha un n'importe quoi et retourna s'asseoir.

-Troisième chose: tu n'as pas le droit de pénétrer mon bureau sans avoir été invité, pareil pour ma chambre et le plus important, tu ne touches pas mon piano. Ah oui, ma cave à vin, tu ne t'en approches surtout pas.

-Et puis quoi encore, je ne dois pas m'approcher des assiettes pour ne pas t'empoisonner?

-J'y avais pensé mais je pense que tu sais de quoi je suis capable et que t'es assez intelligente pour ne rien tenter.

Chloé refusait d'admettre que sa réponse lui faisait peur.

-On en reparle après, là maintenant j'aimerais prendre un bain. Je vais me mettre quoi après?

-Puisqu'aucun d'entre nous n'y avait pensé. Tu vas devoir passer la nuit avec mes vêtements.

-C'est hors de question.

-Je savais qu'une phrase comme ça allait sortir c'est pourquoi tu as recours à une autre option, rester toute nue. Ce qui ne me deplairait pour rien au monde.

Elle demeura silencieuse un long moment le regard scrutateur.

-J'opte pour la première option.

-Tu vois? C'est quand tu veux. Deuxième étage, deuxième porte à droite. Si elle ne te plaît pas c'est ton problème.

Au même moment, le portable de Chloé se mit à sonner, il lui lança un regard interrogateur.

-Je ne pense pas te devoir des explications sur mes appels aussi.

Elle s'éloigna et répondit à Bruno dès qu'elle savait qu'il ne pouvait pas les entendre.

-J'ai cru que je comptais pour toi Bruno. Tu m'as lâché au moment où j'avais le plus besoin de toi.

-Tu es où là? Dis-moi est-ce-que tu vas bien?

Elle fourragea dans ses cheveux une main nerveuse.

-On a tenté de me tuer aujourd'hui, heureusement ça va mais je suis chez Alexander Melnikov.

-Je suis rassuré de te savoir en sécurité à présent.

- En sécurité? Tu te fous de ma gueule là? Si je reste ici nous allons finir par nous entre-tuer Bruno.

Elle alluma la lumière une fois qu'elle avait gagné la chambre qu'il lui avait assigné.

-Essayez de trouver un accord et vous en sortirez gagnant tous les deux, ainsi tu n'auras pas à perdre l'entreprise. Je te rappelle demain à la première heure. Bisou. Je t'aime

-Bruno soit prudent.

Il n'avait même pas entendu sa dernière phrase qu'il avait raccroché. Non mais franchement qu'est-ce-qui passait dans la vie de Bruno? Il n'a jamais été aussi distant avec elle.

Dès lors où elle avait fini de prendre son bain, à son retour elle avait trouvé ce dont elle avait besoin sur le lit, un boxer Calvin Klein, un maillot blanc qui lui servait de robe et aussi une paire de sandales qu'elle pensait qui lui appartenait car ça faisait tout sauf sa pointure.

Après s'être vêtue, elle le retrouva au salon complètement perdu dans ses pensées, dès lors où il la vit, il a fait de son corps un objet d'étude.

-J'ai faim.

-Il y a tout ce don tu as besoin dans la cuisine pour te faire un bon repas.

-Tu ne penses tout de même pas que je vais être ta servante?

-Tu as un portable non? Tu n'as qu'à commander.

Il se releva.

-J'aimerais récupérer certaines choses chez moi.

-Demain.

Elle allait ajouter un truc mais il la stoppa, histoire de lui faire savoir que c'était tout pour cette journée et s'en alla tout en étant conscient que des journées comme ça, il allait en connaître plusieurs.

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Éprise de son ennemi (SDM.T2)Where stories live. Discover now