Éprise de son ennemi (SDM.T2)

Chap24

Le lendemain, Chloé se réveilla en nage, le coeur battant, le souffle court. Elle lutta un instant pour s'extirper des griffes du sommeil.

-Madame a eu un cauchemar?

Alexander n'avait pas vraiment dormi de la nuit, avoir l'ennemie sous son toit à seulement quelques pas de sa chambre l'angoissait tellement qu'il se demandait à quel moment elle comptait attaquer?
Les femmes étaient pour lui des êtres perfides, il l'aidait et rien ne lui disait qu'elle n'allait pas en profiter pour comploter contre lui et ceci dans sa propre maison.

-Qu'est-ce-que tu fous dans cette chambre qui est sensé être la mienne?

Elle serait de plus en plus énervée si elle savait qu'il était là depuis des heures, la regardant s'agiter dans son sommeil. Il aurait voulu l'aider mais savait qu'elle le prendrait mal.

-J'ai à te parler.

-Et où sont passées les bonnes manières ?

-Pour que ça ne se reproduise plus, tu dois fermer et verrouiller la porte. Tu l'avais laissée grande ouverte donc j'ai cru que tu étais déjà sur pied.

Bordel de merde.

-Et qu'est-ce-que tu as à me dire qui ne pouvais pas attendre que je descende au salon?

-Tes affaires sont là. Ton aîné Bruno a ramené tout ce don tu auras besoin, il n'a pas pu attendre ton réveil malheureusement mais il te fait savoir qu'il reviendra plus tard.

Effectivement Alexander s'était rejoint a lui dans son studio de beauté, leur conversation n'avait duré que cinq minutes.

-Sacré Bruno! Est-ce-qu'il ne court aucun risque? Je veux dire, est-ce-que les personnes qui me menacent ne peuvent pas s'en prendre à lui?

Avec son pantalon bleu roi et sa chemise blanche immaculée, manches retroussées et col ouvert, il ne manquait pas d'allure. Mais quoique sa tenue soit décontractée, il ne paraissait pas détendu pour autant, il était visiblement crispé.

-Ne t'en fais pas pour lui.

Sur ces mots, il quitta la chambre, la laissant complètement perdue dans ses pensées. Elle fit le rituel du jour et descendit à la cuisine trente minutes plus tard dans le but de faire du spaghetti parce que oui, elle avait déjà marre de commander surtout que sa servante l'avait gâté, rare était les fois où elle mangeait au restaurant. 

Elle était chanceuse parce que spaghetti et macaroni étaient les seuls plats qu'Alexander savait préparer c'est pourquoi elle a trouvé tous les ingrédients dont elle avait besoin. Une fois finie, elle fit bouillir trois oeufs pour décorer son plat.

Après avoir bu trop vite deux gorgées de sa tasse de café, elle fit mine de manger quand elle vit débarquer le propriétaire des lieux. Mais il était à des kilomètres d'elle, à la fois silencieux et présent, elle prit une profonde inspiration puis:

-Je t'en prie, sers-toi

-Je suis certain que cet après-midi, le titre des articles qui paraîtrait dans les journaux seraient: "Le célèbre homme d'affaire Alexander Melnikov a été empoisonné."

-Par sa femme qui n'a fait que se venger.

Il la dévisagea, ne savant pas quoi dire une pour une fois.

-Tu penses que je serais idiote au point de te tuer ici?

-Je pense tout simplement que tu ne raterais pas l'occasion si elle s'était présentée.

-C'est pour la première fois que tu dis quelque chose de sensée depuis que je te connais.

Il soupira, se servit puis s'attabla. Dès lors où il prit la première fourchette, Alexander cracha tout sur le sol.

-Mais c'est salé.

Fallait se l'avouer, elle avait abusé du sel, même elle n'arrivait pas à avaler son mets.

-Ton café aussi est imbuvable.

-Ce n'était pas empoisonné mais je parie que si j'avais avalé ça, je serais sûrement mort d'une douleur abdominale.

Chloé entendit son portable vibrer sur la table se qui accrut en elle de l'anxiété, pensant qu'il s'agissait de son maître chanteur mais heureusement c'était son père.

Alexander en profita pour se rendre au salon d'où il vit Stéphane et le fit signe de le suivre jusqu'à son bureau.

-Alors? Il y a du nouveau? Vous aviez pu retrouver la personne qui a essayé de tuer Chloé?

-Pas encore mais la police est sur le coup.

-La police? Je rêve ou je viens de t'entendre dire la police?

Il préféra rester debout alors que Stéphane était assis.

-Richard a promis de nous donner un coup de main.

-Tu sais bien que nos recherches sont plus rapides et plus efficaces, si je t'ai confié une telle tâche c'est non seulement parce que j'ai beaucoup de chose à faire mais aussi parce que j'ai confiance en Nicolas et en toi mais si vous ne pouvez pas...

Stéphane le stoppa.

-Pourquoi t'es si pressé de retrouver le coupable?

-Parce qu'elle doit partir d'ici.

-Ou peut-être que le fait de la savoir en danger te rend malade.

Le visage d'Alexander se renfrogna.

-Tu ne sais pas ce que tu dis Stéphane.

-C'était juste une supposition.

-Je pense avoir quelqu'un en tête et j'aimerais que vous enquêtez sur lui.

-Qui ça?

Dès lors où il entendit des bruits de pas, il ouvrit la porte du bureau et Chloé faillit tomber parce que son oreille droit y était collé.

-Madame écoute derrière la porte?

-Vous parlez de moi donc ça aurait été mieux de m'inviter dans la conversation, tu ne penses pas?

Il la laissa rentrer, elle s'assit après avoir dit bonjour à Stéphane.

-Chloé je te présente mon aîné Stéphane.

-Mais je vous connais, vous avez travaillé sur un projet avec mon père soit cinq ans plutôt.

Elle s'était retournée vers Stéphane comme si Alexander n'était pas dans la pièce.

-En effet. Vous avez une très bonne mémoire.

-Vous paraissiez quelqu'un de sensé. Vous êtes sur qu'Alexander ainsi que Pedro sont bien vos frères? Pardonnez mon indiscrétion mais je vous conseillerais un test ADN.

Stéphane ne put s'empêcher de rire alors qu'Alexander a prit sa remarque pour une insulte.

-On a des caractères différents mais s'il y a bien une chose dont on est certain c'est qu'on est des Melnikov. Rectifia Stéphane.

-Je vois. Sinon ça avance comment avec l'enquête? J'ai hâte de rentrer chez moi parce que monsieur a failli me tuer avec son café imbuvable ce matin.

-Pardon? Mais c'est toi qui a tenté de me tuer d'un spaghetti salé.

-C'est aussi moi qui suis rentrée dans ta chambre sans cogner ce matin?

-Est-ce de ma faute si tu laisses la porte de ta chambre grande ouverte?

C'était parti en dispute et Stéphane croisa ses pieds pour mieux les regarder se chamailler comme des enfants.

-Admet que tu as tord.

-La seule qui donne des problèmes ici c'est toi.

Ah bon! Il voyait donc les choses comme ça, ben d'accord Alexander allait en avoir des problèmes parce que sa remarque n'a fait qu'irrité Chloé qui s'est promis de lui mener la vie dure.

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