Chapitre 55

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Un pas après l’autre, doucement, pour ne pas faire craquer le parquet, prendre les chaussures, ne pas se ramasser sur la marche, prier que la clef tourne correctement, fermer la porte sans la faire claquer et savourer l’air frais du matin.

Elle ne s’attarda pas sous le porche et franchi rapidement les quelques mètres la séparant de la route, s’agrippant au poteau d’entrée pour prendre son virage à quatre-vingt-dix degrés. Un léger vent soufflait, signe que l’été commençait à doucement partir mais les couleurs étaient encore vives et le soleil ne tarderait pas à réchauffer la terre et les oiseaux. Ces derniers chantaient déjà, signe que le jour était levé depuis un petit moment. Tout le long du trajet, elle jouait avec la lanière de son sac, caressant le tissus du bout des doigts ou la serrant avec force, traduction inratable du mélange entre son excitation et sa nervosité.

Takeda avait accepté qu’elle vienne avec eux en bus pour se rendre à Sendai. Elle avait de bons résultats, rattraper serait facile, et elle avait eu le soutien de l’équipe qui était ravie d’avoir une supportrice de plus. Le professeur avait cédé mais exigé que son prochain exposé soit impeccable et qu’elle ne dérange pas les joueurs, conditions qu’elle avait accepté sans soucis. Elle avait crain de devoir faire signer une décharge à sa famille mais visiblement l’adulte ne l’avait pas jugé nécessaire ou avait été mis au courant qu’elle cherchait justement à s’en émanciper un peu. D’où ses infinies précautions ce matin pour quitter le domicile familiale. Elle avait tout prévu la veille : un réveil plus tôt et silencieux, des vêtements au bout de son lit pour ne pas ouvrir ses placards et qu’ils ne soient pas remarqués par son cadet, son sac de cours visiblement prêt dans lequel elle avait habillement glissé des carnets et friandises pour les garçons. Son déjeuné était le même que d’habitude, à la différence qu’elle l’avait placé en évidence dans le frigo pour s’en saisir rapidement et tout ses déplacements s’étaient faits sur la pointe des pieds.

Elle se doutait bien que toute cette jolie stratégie ne servirait qu’une fois, ses frères seraient prévenus de son absence, devineraient sans grand mal où elle était et ferait surement en sorte que cela ne se reproduise pas. Peut-être viendraient-t-ils même la chercher mais elle aviserait en temps voulu. Pour le moment elle était en chemin pour le lycée, impatiente de monter dans le minibus en direction des qualifications. Elle y croyait dur comme fer, tout irait bien.


Ou peut-être que ça serait plus compliqué que prévu…


- Je suis nerveuse, bafouilla Hitoka en accrochant la bannière aux rambardes des gradins.

- Yachi-chan, s’il te plaît, pas toi… On a déjà eu du mal avec Hinata, Yamaguchi et Azumane-senpai. S’ils te voient comme ça ils vont repartir au quart de tour.

- Je sais mais je ne peux pas m’en empêcher. C’est la première fois que je vais les voir jouer en tournoi officiel et ils se sont entrainés si dur. Et si l’un d’entre eux avait oublié ses chaussures ? Et s’il y avait un problème avec les maillots ? Et si le sol glissait ? Et si ils se faisaient attaquer et éliminer avant leur match pour que leurs adversaires aient une victoire par forfait ? Tu les as vu aussi, ils ont tous l’air de délinquants. Ils doivent faire part d’un gang et ils vont s’en prendre à nous si on gagne


Elle débitait ses idées de plus en plus vite à mesure que ses délires étaient de plus en plus poussés.


- Yachi ! la stoppa-t-elle. Tout ira bien, ce sont des lycéens, pas des yakuzas. Personne ne sera attaqué et tous ont leurs affaires. C’est normal d’être stressé mais pour l’équipe mais il n’y a pas de raisons. Tu l’as dit toi-même, ils se sont entrainés, ils réussissent de mieux en mieux leurs combinaisons et ils sont soudés. Ils gagneront leurs matchs, seront qualifiés et c’est Karasuno qui ira aux nationaux.

- Oui oui, je me calme, expira-t-elle lentement. Comment tu sais pour être aussi sereine Seikuu ?

- Sereine ? Je suis morte de trouille oui mais toute cette ambiance, répondit-elle en désignant le gymnase d’un large geste, ça me rend euphorique. Je suis tellement excitée et emportée par tout ça que je n’ai pas le temps de penser à mon stress, ria-t-elle nerveusement, entrainant la blonde à sa suite.


Le premier match se passa sans problèmes apparents, se soldant par une victoire dans appel de Karasuno. Les deux lycéennes avaient été rejointes par le vieux Ukai et furent impressionnées de l’entendre complimenter l’équipe. Hatori fut particulièrement ravie d’en apprendre plus sur Koushi. Elle se doutait bien qu’il avait commencé le volley minimum en seconde mais savoir qu’il s’était accroché tout ce temps, n’avait jamais baissé les bras en dépit de la réputation de leur équipe, la dureté des entrainements lors de son année de première et maintenant alors qu’un passeur prodige lui faisait de l’ombre, cela ne le rendait que plus admirable. Quand bien même il avait des capacités dans la moyenne, il n’avait jamais cessé de chercher plus haut, encourageant et emportant les autres avec lui. Lui qui n’avait eu que peu de senpais motivés et désireux d’aller aux Nationaux se retrouvait maintenant remplaçant mais avec une volonté féroce de soutenir les titulaires pour permettre à toute l’équipe d’accomplir leur remontée.
Elle n’avait cependant pas passé tout l’affrontement les yeux fixés sur le troisième année. C’était surtout les actions qui se déroulaient sur le terrain qui avaient alpaguées une grande partie de son attention. Depuis la dernière fois où elle les avait vu en match officiel, ils s’étaient tous sensiblement améliorés, que ce soit en termes de technique, rapidité ou condition générale. Shouyou et Kei n’était plus les boulets de la défense, malgré quelques ratés, et le blond commençait visiblement à s’investir un peu plus. Peut-être que les paroles de Tetsuro avaient commencer à se frayer un chemin dans sa tête, en ayant touché une corde sensible, ou alors Tadashi avait remué quelque chose en lui avec son éclat de colère ce soir-là. Toujours était-il que voir son imperturbable camarade esquisser des sourires vicieux était bien la preuve qu’il était un peu plus dans la partie que les fois précédentes.

Un autre qui était de plus en plus dans les matchs était Asahi. Bien qu’éliminés, le dernier tournoi lui avait prouvé qu’il pouvait battre ceux qui les avaient vaincus auparavant et il affirmait de plus en plus sa volonté encore inconsciente de rester celui qu’on appelait le champion. Il avait énormément progressé en assurance, en omettant ses pics de stress pré-match que Yuu se chargeait de dissiper avec ses habituels encouragements. Le libéro et le capitaine avaient de solides base les concernant mais c’était plaisant de voir qu’ils ne se reposaient pas dessus. Ryunosuke était dans le même modèle, ayant travaillé avec Daichi sur l’attaque synchronisée.

Concernant le duo improbable, il ne cessait de croitre et de l’impressioner. Tobio réussissait toujours leurs anciennes passes mais il s’appliquait plus, cherchant à les régler au millimètre près, ressentir l’instant pour savoir exactement ce qui serait le mieux, parfois tenter cette nouvelle balle que le roux attendait de tant de pouvoir frapper. Et le numéro dix avait encore amélioré ses réflexes, sautant plus haut, plus vite et réfléchissant de plus en plus à ses actions. Avoir passé du temps avec Koutaro lui avait fait comprendre que même si la balle était bloquée, tant qu’elle ne touchait pas le sol rien n’était joué et que parfois renoncer à passer au travers en force pouvait offrir une bien meilleure opportunité de mettre leurs adversaires à leurs pieds.


Et de tout ça, la jeune fille avait tiré de très belles images, gravées dan sons esprit en attendant de pouvoir décrocher ses yeux du jeu pour gribouiller tout ça dans son carnet. Lors de la pause inter-set, elle avait d’ailleurs vu le regard intéressé du vieil homme et avait répondu et détaillé avec joie à Hitoka tout ce qu’elle avait vu, les nouvelles idées qui avaient affluées et qui lui tardait d’approfondir pour en tirer quelque chose de correct.


Tout ce scénario se répéta lors du second match, un peu plus corsé et défi de taille pour l’équipe. Jouer contre des capacités, des combinaisons, des signes avait un avantage, ce n’était jamais pleinement constant. Mais jouer contre la nature de quelqu’un était particulièrement ardu et même Kei avait paru petit à côté du géant de Kakugawa. Mais ils s’en étaient sortis, ayant reprit rapidement leur contenance et cherchant à minimiser l’impact psychologique que ce joueur avait sur eux.

Et maintenant, ils étaient qualifiés pour le tournoi départemental du mois prochain.


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Hola petits aventuriers!

Rapide passage sur les qualifications, mais je suis déjà a un nombre assez conséquent de chapitre pour tout vous infliger XD
Et quitte a continuer de parler des personnages sympa à employer : Hitoka. Les possibilités de partir en vrille sont si importantes XD

On se revoit dans quelques jours pour la suite ~

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