Chapitre 20

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Quelques part, dans le QG du bataillon, une femme retirait son équipement. Puis, sa veste. Elle se changea, mit ses anciens vêtements. Ceux qu'elle avait lorsqu'elle était dans les bas-fonds. Autant déjà se préparer, car dès que le soleil se lèvera, elle partira.

C'était la vieille de l'expédition. Et donc, un jour de congé pour chaque soldat. Histoire de revoir sa famille. Elle, elle avait d'autres plans. Mais disons qu'elle reverait elle aussi des êtres importants pour elle.

Au début, elle ne comptait voir personne. Mais il lui avait envoyé un message. Et elle avait hâte de le revoir.

[...]

- S'lut.

- Hey.

C'était dans un bar à l'opposé du QG du bataillon que deux grands esprits se rencontraient. Dans ce bar, personne ne les connaissais. Et individuellement, seulement un des deux était connu.

Mais une fois rassemblé, tout le monde se rappelait. Et quand on les voyait à l'oeuvre, seule une impression nous venait.

C'est ainsi qu'au fur et à mesure, on finit par les appeler :

Le maître et la gouvernante.

Aucun des deux n'a jamais révoqué ce titre, alors personne n'essaya de le changer.

Aujourd'hui cependant, personne ne les appelerai comme ça. Les deux n'étaient pas reconnaissable. L'un était vêtu d'une longue cape noire qui cachait tout son corps, et l'autre avait attaché ses cheveux et n'était pas vêtu de ses parures habituelles.

Cela faisait un bout de temps qu'ils ne s'étaient pas vu. Cependant, quand celle vêtu de la cape arriva, il n'y eut aucune effusion affectueuse ou de mots gentils. Seul un "S'lut" sortit de sa gorge.

On l'appelait la gouvernante.

L'autre, qui était arrivé depuis un bon bout de temps, sirotait un alcool de qualité. Ses lèvres s'étirèrent pour souffler un faible "Hey".

C'était le maître.

Ils s'étaient séparés il y a huit mois. La gouvernante ne comptait jamais revoir le maître. Elle lui avait passé le bonjour en utilisant un jeune homme prénommé Dom comme intermédiaire. Et le maître avait reçu le bonjour d'un bon oeil, mais n'essaya pas de prendre contact avec elle pendant deux mois.

Jusqu'à ce que la veille, lorsque la femme eut un congé, elle découvrit une lettre à son nom. Enfin... Disons que lorsqu'elle avait lu "pour la gouvernante" elle avait comprit que c'était pour elle.

Cette lettre contenait un lieu et une heure.

C'était le bar où elle était maintenant. Et où le maître et la gouvernante profitaient d'un instant de calme, buvant simplement de l'alcool qui leur avait été servis.

- Alors, ma petite Ayame, tu t'amuse bien au bataillon ? commença soudain le maître, brisant le silence.

- Très. Et toi, ça roule à la surface ?

Le maître hocha la tête.

- Tu avais quelque chose à me dire ? demanda Ayame, posant son verre.

- Ouais. T'as oublié un truc dans les bas-fonds. Tiens.

Il déposa un objet enroulé de bandes blanches. Rien qu'à la forme, Ayame comprit ce que c'était. Elle prit l'objet et le fourra dans une poche intérieur de sa cape.

Elle comptait le récupérer le plus vite, mais tant mieux si on le lui apportait. C'était son trésor, après tout.

- Et aussi, fit le maître. Je viens te prévenir. J'ai un nouveau boulot. Et y a de très grandes chances qu'on soit amenés à se battre l'un contre l'autre.

La Vie Est Belle, Mais Si CruelleWhere stories live. Discover now