Sam : cette pièce fait bien partie de la réalité

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Quand je finis par avancer vers elle , elle ne bouge pas comme si elle savait déjà.
Toujours pieds nus ,le sol chauffe sous mes pieds à l'endroit où le soleil est encore d'accord pour briller.
Partagé entre la douleur de toujours l'imaginer avec quelqu'un d'autre que moi , je sais que peu importe la vérité, si ça ne doit pas être avec moi je veux juste que ça soit avec celui qui lui fera voir le monde en de nouvelles couleurs qui n'existaient pas.

Maintenant à côté d'elle, je n'ose plus la regarder ,par peur de briser ce moment où nos souffles semblent cesser et l'horloge de tourner. Mes bras le long du corps ,j'offre mon visage à cette lumière pourtant elle aussi orangée comme ce qui a tout bousculé.
Les paupières toujours fermées ,j'essaye de comprendre ce qu'elle peut ressentir ,comment dans son monde elle imagine l'avenir.
Mais je me dis que dans le noir ,on ne doit voir que le présent , parce que ça sera toujours avec cette couleur que seront peint les tableaux de chaque moment.

Le calme qui arrive ,celui que je n'avais pas ressenti depuis des années, sans savoir comment, je me contente de l'apprécier. Une chaleur juste comme il faut ,celle dont on veut que cet astre de cette couleur ne cesse de nous inondé, et je comprends alors que cette couleur a pu être celle d'un des pires moments à affronter comme elle est celle de cet instant que je ne veux pas perturbé.

Mon cœur cogne quand sa tête se pose sur mon épaule et que ses doigts frôlent les miens. Une odeur de jasmin , ses cheveux et puis ce flash sous mes yeux.

Une musique , elle qui s'est levée et regarde la piste de danse sans oser me le proposer.
Debout à mon tour , ce sont mes doigts qui n'osent pas puis attrapent doucement sa main pour l'attirer à moi. Un peu plus de notes qui se jouent et un peu plus de martèlement à l'intérieur de nous. Sa tête sur mon épaule je respire cette odeur de fleur, me demandant si comme pour moi , tout paraît disparaitre dans son esprit autour de nous à ce moment-là.

Son souffle sur mon épaule , le sien calme et le mien qui s'accélère se demandant comment elle fait pour provoquer tout ce qui peut en cet instant me déstabiliser. Et puis ces questions , ce petit mot , celui qu'elle pense peut-être que j'ai ignoré.
Un homme vient et l'emmène , et moi je me dis qu'encore une fois elle trouvera mieux que moi,mieux qu'une âme écorchée. Alors je prends la fuite comme pour éviter d'être face à mon reflet détesté.

Une inspiration pour revenir face à la fenêtre dans ce salon et un sourire. Parce que je réalise que cet homme n'était autre que Xavier, son frère qui venait d'arriver. Finalement j'aurai toujours peur qu'on puisse me l'enlever. Et que si ce moment se présente à moi pendant que je suis éveillée c'est que cette pièce du puzzle fait bel et bien partie de la réalité.

La Fille du train Où les histoires vivent. Découvrez maintenant