23

185 12 0
                                    

À quinze ans, Maé avait fini par regagner les rangs des Avengers pour se battre à leurs côtés. Elle avait son propre surnom : Deamon. Elle avait son propre costume : un pantalon cargo en kevlar bleu marine, deux dagues accrochées à l'extérieur des mollets, une veste bomber bleu marine en kevlar aussi et un casque similaire à celui de son père avec un alpha miniscule entrelacés à un oméga majuscule en couleur bronze en lieu et place du célèbre A. Ses dagues, cadeaux de son père, était ce qu'elle avait de plus précieux dans le monde matériel. Leurs lames étaient simples, sans fioritures, d'un gris brillant tirant légèrement vers le bronze. Leurs manches étaient bleues et bronzes reproduisant une galaxie piégée sur ces dagues de vibranium. Sur le manche de la première était gravé un alpha minuscule. Sur le manche de la seconde un oméga majuscule. Les deux symboles brillaient en doré sur cette arme devenue celle de prédilection de la jeune fille. Tandis qu'Hawkeye privilégiait son adresse au tir à l'arc et son père la force brute, elle préférait le combat aux couteaux et, quand elle le pouvait, le lancer de lames. Ainsi parée, l'adolescente réalisait son grand rêve d'enfance : se battre pour la liberté et la justice aux côtés de sa famille.

Apollyne quant à elle fêtait ses six ans et apprenait à lire sans soupçonner que sa sœur se lançait dans une lutte éternelle contre le crime. Sans soupçonner non plus que là, tapit dans l'ombre, un homme était prêt à tout pour l'enlever, en échange d'une prime versée par le patron d'une mafia que les Avengers tentaient en vain de démanteler. Dans cette lutte acharnée les deux adversaires étaient à égalité mais ce trophée, cette enfant, cette vie qu'il pouvait facilement anéantir serait un poids de taille pour vaincre la petite troupe de super-héros. Et pour Daniel O'collony, chasseur de prime hors pair, s'en prendre à une fillette sans défense pour la livrer à une organisation malveillante ne lui faisait ni chaud ni froid tant qu'il empochait la récompense promise.

C'était ainsi que les Avengers s'étaient embarqués direction Canberra où Daniel O'collony était censé livrer la pauvre petite.

"- On fait quoi si elle n'est pas là ? Demandait en boucle depuis une heure Maé en n'ayant que faire de la réponse que lui apportait quand même l'un des membres de l'équipage.
- On l'arrête et on le fait parler, répondit la veuve noire, t'inquiètes pas ma puce, je suis très douée pour ça.
- Je ne doute pas de tes capacité à extorquer des informations mais on en aura pas besoin. Llyne sera là. On la récupère et on retourne à New York, tenta de rationaliser le Captain.
- Mais si elle y pas. Si nous nous sommes trompés ? Si en fait elle n'a jamais quitté le continent américain ?
- Parle pas de malheur ! Trancha Clint. Elle sera là-bas, on a vérifié des centaines de fois Maé, elle sera à Canberra je te le promet !
- Mais et ...
- Maé arrête ! La coupa Sam. Ça suffit maintenant ! Si tu continue comme ça tu vas juste tous nous stresser ! Relaxe la mioche. On va y arriver. Crois-moi on a vu pire... Alors maintenant, tu te tais, et tu me laisse savourer ma musique.
- T'écoute encore Marvin Gaye ?
- Ouais ! Tu devrais écouter aussi au lieu d'écouter tes musiques de rustres d'ailleurs.
- On dirait un vieux râleur, le tacla la jeune fille en s'écartant, mettant fin à la discussion.
- Cap tu devrais faire gaffe à ta fille elle devient insolente. À ta place je l'enverrai dans un pensionnat privée pour filles au fin fond de l'Alabama !"

L'adolescente se retourna pour lui tirer la langue tandis qu'autour d'eux les Avengers s'esclaffaient. Sam comme toujours n'avaient pas manqué de faire retomber quelque peu l'anxiété de l'équipe.

À peine avait il atterri que Maé se rua dehors, observant d'un oeil angoissé le tarmac vide. Pourvu qu'ils ne soient pas arrivés trop tard. Black widow se plaça à ses côtés tandis que Steve rappelait une dernière fois le plan et les objectifs de la mission. Un émissaire du patron de la mafia devait venir récupérer la fillette à 15h06 pile face à la sortie de secours de l'aéroport. C'est là qu'il faudra la récupérer, après ce sera trop tard. Il ne fallait pas qu'ils se fassent repérer, les mafieux n'hésiteraient pas à sacrifier Apollyne s'ils estimaient que leurs plans étaient compromis. Tant qu'elle était entre leurs mains, la vie de la petite fille ne tenait qu'à un fil, la moindre erreur pouvait trancher ce fameux fil.
Une fois les différents éléments de l'affaire rappelés, l'équipe se dirigea le plus discrètement possible en dépit de leur rapidité vers la porte de secours. Daniel O'collony et l'émissaire mafieux négociaient à l'extérieur. La solde était prévu à 15 000 $, mais le chasseur de prime comptait bien la faire monter à 16 000 $ pour les dangers encouru.
Maé n'en pouvait plus d'attendre là tapie dans l'ombre tandis que sa petite sœur devait certainement paniquer dans l'horrible situation qu'était la sienne. Elle fixa son père attendant son signe. Ce dernier commença son décompte silencieux, une main levée pour que tous puissent le suivre. Cinq... Quatre... Trois... Deux... Un... D'un geste le Captain invita son équipe à intervenir dans la conversation des deux truands, se ruant quant à lui vers l'enfant bâillonnée et encapuchonnée tremblant à l'angle du mur...

Captain Rogers ?Where stories live. Discover now