09 | I hate you

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Connor


Quand la cloche sonne, je vais d'abord voir Diego, un ami, pour lui demander de me filer un paquet de cigarettes supplémentaire. Ce type est mon fournisseur depuis longtemps maintenant, et il n'a jamais été surpris. Il en a tout un stock caché dans son placard, y compris de l'alcool et des joints.

Une fois qu'il m'a donné ce que je voulais, je continue ma route vers mon dortoir.

Sauf que lorsque j'arrive aux escaliers je m'arrête.

La salope aux yeux verts !

Un léger rire mesquin m'échappe quand je vois qu'elle discute avec Cynthia. Je lui ai raconté tout ce qu'elle m'a dit sur elle, et à voir son regard, elle est probablement en train de régler son compte à cette salope.

Je commence à avancer vers elles avec une nonchalance exorbitante. À mon arrivée, Cynthia s'arrête de parler et me regarde.

— Le voilà ! Connor, elle m'a bien traitée de salope hier ?

Je lui lance un rapide regard avant de reporter mon attention sur June, elle ne me regarde même pas.

— Je te l'ai déjà dit, oui je l'ai fait, mais ce n'était pas volontaire. Je n'ai aucune envie de me disputer aujourd'hui alors si tu veux bien m'excuser. Soupire-elle en se retournant pour monter les escaliers.

Mon sourire s'efface en un rien de temps, bon sang ! Elle fait chier à m'ignorer comme ça.

— C'est bon Cynthia, laisse tomber. Dis-je avant de me précipiter dans les escaliers pour la rejoindre.

Arrivé au deuxième étage, je vois la porte de sa chambre se fermer mais je m'en moque puis m'approche de celle-ci pour l'ouvrir.

Je balaie la pièce et la trouve assise sur son lit, son téléphone dans les mains. Elle lève ses pupilles vertes vers moi puis fronce les sourcils. Je m'appuie contre l'extrémité de la porte, je suis sur le point de lui dire quelque chose mais une voix provenant de son téléphone portable m'arrête aussitôt :

— Oh mon Dieu, June ! Ta voix m'a tellement manqué, tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux de te parler en ce moment babe.

J'arque un sourcil.

C'est son mec ?

La salope a un mec ?

J'admets que pendant un instant, une envie irrésistible de foutre en l'air sa relation avec ce type m'a envahi, mais je me retiens. Je ne veux plus qu'elle m'ignore, je veux juste..

Oh et puis merde..

Mes jambes me guident jusqu'au pied de son lit et un sourire mesquin se dessine sur mes lèvres. Mes envies machiavéliques m'ont rattrapé, désolé.

— Pourquoi il t'appelle 'bébé' ? Tu me trompes ? Demandé-je assez fort pour que le gars à l'autre bout du fil m'entende.

Le visage de June se crispe de confusion.

— Euh j'ai raté quelque chose ? Demande le mec.

— Oh putain, dégage Connor ! S'écrit-elle en me poussant plus loin avec ses pieds. Non, Jacob... C'est juste un...

— Juste son petit ami ! Lui coupé-je.

— Ferme-là !

Elle raccroche furieusement puis se redresse à toute vitesse pour me faire face. Je ne vois même pas sa main arriver lorsqu'elle m'assène la gifle la plus brutale et inattendue du siècle.

J'écarquille les yeux complètement sous le choc, mon visage est figé sur le côté et je sais déjà que ma joue est marquée.

Seuls mes yeux réussissent à parcourir un chemin pour atteindre les siens.







June




Un silence pesant s'ensuit, je le regarde avec toute la haine que j'ai assimilée depuis mon arrivée. J'en avais vraiment besoin, il fallait que j'évacue toute cette frustration qui me brulait. Ses yeux sombres sondent les miens, me faisant frissonner, toute la lueur d'amusement qui était là a complètement disparu laissant place à quelque chose d'autre que je ne définirais pas totalement comme de la rage.

C'est pire que de la rage.

Je réalise alors mon geste. Merde, je l'ai giflé ! Mes yeux s'écarquillent et passent des siens à sa joue à présent devenue rouge vif, je lui ai fait mal, putain... Mon souffle se rompt et ma gorge se noue, je n'arrive pas à croire que j'ai reproduit l'acte impardonnable que ma belle-mère me faisait subir pour me punir de mes frasques sur Connor.

Même si je le déteste, je ne peux pas tolérer la violence, que ce soit sur un homme ou une femme, ça reste de la violence.

— Je... je suis désolé... C'est parti tout seul et je... ne voulais pas... Bafouillé-je d'une voix incontrôlée.

Je n'ose plus le regarder car je sais que je vais me sentir encore plus coupable voire même laisser échapper mes pleurs.

Je regrette encore plus mon acte lorsqu'en un millième de seconde, sans même avoir eu le temps de reprendre mon souffle, mon dos heurte violemment le mur à droite de mon lit. J'ai été propulsée par celui que je venais de gifler.

Mes émotions sont amplifiées lorsque sa main brûlante vient se poser sur ma mâchoire de manière ferme et dure.

— T'es sérieuse ? Tu me prends pour qui June ? un putain d'objet pour te permettre de me gifler comme ça ?

— Je suis désolée, je t'ai dit, alors lâche-moi s'il te plaît.

Je peux sentir qu'il est vraiment énervé mais malgré ça, il se contient. Je ne sais pas de quoi il est vraiment capable, alors je préfère rester sur mes gardes. La dernière fois que je l'ai vu aussi énervé, c'est quand il a hurlé sur le flic à mon arrivée et franchement, je voyais bien qu'il était à deux doigts de le cogner.

Il ne parle plus, il se contente uniquement de me fixer de ses yeux sombres. Je me sens vraiment mal à l'aise à cause de cette proximité entre nous, mais je préfère ne rien dire, attendant qu'il me lâche.

— Tes yeux verts sont vraiment dégoûtants. Crache-il à nouveau avec tout son mépris.

Ça fait mal, ça fait vraiment mal. Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais jamais vu mes yeux comme un problème mais depuis que je suis là, je commence à les détester à cause de ce genre de commentaires.

Le Grinch.
La salope aux yeux verts.

La seule personne qui m'a complimenté là-dessus, c'est Tyler, mais à force, je commence à croire qu'il ne le pensait pas vraiment.

— T'as de la chance, parce que je te jure que la prochaine fois, je n'hésiterai pas à écraser ta tête de salope contre ce mur June.

— Je te déteste Connor, tu ne sais même pas à quel point !

Un énième mauvais sourire apparaît sur ses lèvres.

— Oh si je sais à quel point tu me détestes, et c'est totalement réciproque. J'étais venu pour m'excuser de mon comportement de la veille, mais heureusement que ta gifle m'a remis les idées en place, et je veux que tu saches que je n'ai plus aucune pitié pour toi.

This boy next to my room |EN FRANÇAIS|Onde histórias criam vida. Descubra agora