Quand les créateurs privilégient la diversité à la bonne histoire...

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Alors attention. Histoire de mettre les choses au clair avant qu'un quelconque idiot ne me colle une étiquette de raciste/homophobe/misogyne et j'en passe : je n'ai absolument rien contre la diversité et la représentation dans la fiction. Moi-même, j'en mets dans mes histoires (ceux qui lisent Mortem Regis et Phénix Bleu peuvent en témoigner), et je fais partie de ceux qui encouragent cette pratique... lorsqu'elle a du sens pour l'histoire en question !

Ce que je reproche dans cette partie, et particulièrement dans les fictions de ces dernières années, c'est que certains créateurs veulent à tout prix remplir un agenda de quota des "minorités" (avec des personnages féminins, des personnages de couleurs, des personnages LGBT+, etc) plus pour se faire bien voir que pour créer une histoire intéressante. Personnellement, lorsque la diversité est mise en avant de cette manière, je trouve que ça fait ultra-forcé. Et le pire, c'est lorsque ça devient carrément incohérent dans certains cas.

Imaginons... je sais pas moi : une fiction historique se déroulant dans les pays scandinaves durant la période du Moyen-Âge (entre le 5e et le 15e siècle, donc). Pourquoi vouloir insérer des personnages noirs ou des personnages non-binaires dans une histoire pareille ? Sous prétexte que la diversité est importante ? Quitte à rendre l'univers d'une telle histoire incohérente ? Ça aurait été de la fantasy ou de la sci-fi (donc des univers imaginaires) s'inspirant de ces pays et de cette époque, à la limite, pourquoi pas. Mais dans une fiction historique, donc qui se veut le plus réaliste que possible, je ne sais pas vous, mais je ne trouve pas ça pertinent.

Et j'ai juste donné un exemple au hasard en vrac, parce qu'en réalité, il existe bien pire !

Je ne vais même pas parler de ceux qui vont délibérément changer le genre, la couleur de peau ou l'orientation sexuelle de personnages fictifs célèbres parce que "diversité et représentation". Personnellement, je trouve cette pratique faignante. Le niveau zéro de la créativité ! Quitte à vouloir insérer de la diversité, pourquoi ne pas le faire dans des oeuvres inédites au lieu de changer des personnages déjà existants et établis ? Pour faire du profit ?


Ça me permet d'aborder un point qui me casse sincèrement les ovaires : les gens qui se servent de la diversité dans leurs fictions comme argument marketing pour se faire de l'argent dessus. Ce que je vais dire n'engage que moi, mais j'ai la désagréable impression que ceux qui utilisent une telle méthode s'en foutent de l'histoire qu'ils vendent, tant que celle-ci leur rapporte. Et pour qu'elle leur rapporte, ils vont faire toute leur campagne publicitaire sur la présence des personnages LGBT+, sur la présence de personnages féminins féministes, sur la diversité des éthnies et j'en passe.

Alors c'est cool, mais le scénario dans tout ça ? Les personnages et leurs évolutions ? L'univers ? Tout ce qui fait l'intérêt d'une histoire, jamais ces gens ne parleront de ça. Par contre, comptez sur eux pour mettre en avant leurs personnages féminins/gays/lesbiens/non-binaires/noirs/whatever, même si ces derniers n'ont au final rien de spécial à part le fait d'être féminins/gays/lesbiens/non-binaires/noirs/whatever.

C'est comme si je vendais Mortem Regis uniquement sur la romance homosexuelle qu'elle contient alors qu'on a également des affaires de meurtres, de conflits entre nations, de complots, d'abus de pouvoirs, d'amitiés mises à rude épreuve, de cavale, le tout sur fond de dark-fantasy. Je dis ça mais mon exemple n'est même pas pertinant car les personnages de MR concernés par cette romance ne se limitent pas qu'à ça. Ils ont chacun une personnalité complexe, une histoire, un rôle à jouer dans le scénario, une évolution, etc... Mais il y a des fictions qui vont juste mettre la romance LGBT+ en avant et rien d'autre. Et le plus souvent, lorsqu'on découvre les oeuvres en question, cette soi-disant représentation n'est pas ouf car les personnages, lorsqu'on met la relation de côté, se révèlent être des coquilles vides au charisme d'une huître.

Le Labo littéraire de Kam-chanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant