Monde à part

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28.10.2019


Cette dimension spéciale, ce monde parallèle auquel chacun appartient. 

Celui que chaque personne se crée durant sa vie. 

Celui où l'on s'abandonne. 

Là où on ne permet l'entrée à quiconque. 

Cela rend les autres incompréhensifs. 

Curieux, sont-ils, ils veulent savoir. 

C'est silencieux que l'on évalue l'environnement. 

Le regard présent partout, la bouche close, le corps droit, ces mouvements pourtant perceptibles paraissent effrayants. 

C'est la démonstration qu'un individu n'est présent que dans son esprit.

Les dents serrées, les doigts glissant sur les touches d'un piano à queue. 

La mélodie se confonde avec la complainte de celui qui la joue. 

La faible lumière éclairant la pièce reflète la pleine lune. 

Il est là une représentation concrète de ce que ressent l'homme qui s'est enfermé trop longtemps dans sa propre dimension. 

Vivre en faisant d'illusions un rêve réalisable. 

Mais la mélodie continuera, jusqu'à ce que le pianiste accepte de la conclure. 

Prendre conscience que se faire violence peut parfois nous sauver d'une désillusion parfaite, d'un mal-être imperceptible. 

Un entourage qui ne comprend pas, un cœur déchiré en deux, une âme sœur introuvable. 

Et ils rigolent, leur rire résonnant jusque dans ce monde qui nous est propre.

La rage monte peu à peu, et, explosant de douleur, l'homme mourra à petit feu, prit dans les filets du désespoir d'être éternellement incompris.

La naïveté de penserWhere stories live. Discover now