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" Sabine saquait, et puis prévenait qu'on devrait sûrement redoubler la terminale. Moi je m'en foutais, parce que j'avais que mes histoires et une valise légère d'enfant doré pour avancer. Et puis toi tu voulais plus rien entendre à rien, juste danser. Des plans sur toutes les comètes, tu seras danseur. Mais ta mère dans ta tête crie " sécurité " du coup tu trempes un pied dans l'interdit, et t'ose pas te jeter à fond. Alors on y est retournés, au lycée, et pendant notre absence, le monde avait tourné trop de fois sur lui-même pour qu'on puisse le rattraper à la course. Battre le temps, et puis le compte à rebours avant les vacances. Du coup on séchait le mardi après midi et le vendredi matin, on s'octroyait des vacances, ça servait plus à rien. Et puis, le cul posé sur le lino des toilettes du troisième, je vous dessinais tous, pour essayer de vous introduire, de vous présenter. Toi tu écoutais de la musique, tu dansais. Tu préférais quand je regardais pas, mais j'avais toujours quelque chose dans le coin de l'oeil qui suivait tes mouvements.
Un jour, Sabine nous a chopé. Elle avait pas l'air en colère, mais vachement déçue. Notre potentiel était foutu, elle disait en faisant des grands gestes, qu'on devrait plus se prendre au sérieux. Gilles aussi nous trouvait, systématiquement, en prenant l'ascenseur. Mais il faisait comme s'il nous voyait pas, pas pour nous ignorer mais pour nous laisser de l'intimité, dans ce grand hall qui sentait le vent. "

Boule de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant