Rancœur

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📎Barbade, Antilles 2082

- Ma reine, ne voudriez-vous pas que tout redevienne comme avant ? Que nous refevenions reine et roi ? Je vous aime tellement... mon pardon traine a vos pieds avec tant de d'énergie...

- Votre pardon ? Votre pardon est-il capable d'effacer l'erreur ? Quel genre d'homme êtes-vous ? Vous m'aimez tellement vous avez dit, laissez moi en rire. Je n'aurais jamais pensez que vous aimer aurait été si pénible. Vous êtes si cruel... je vous déteste, répondit elle calmement avant de s'emporter. Bon sang même un aurevoir je ne l'ai pas eu de sa part !!! A cause de vous ! Vous m'avez éloigné de mes parents, je n'en ai pas tenu compte ! Je me suis dit que ce n'était pas volontaire, que celui que je commençais à aimer valait plus que ça. Mais vous avez été si abject avec un innocent, volontairement. C'est tellement...petit...méchant... ne dites plus jamais que vous m'aimez, ce mot perd tout son sens sur vos lèvres. Essuya t-elle les dernières larmes avant de continuer son chemin.

La colère de la reine savait parler. Sa douleur aussi. Et ces mots, Charlerick les avait éponger parfaitement. Elle le détestait. Il était abject. Méchant. C'était vrai tout ça. La seule chose fausse, c'est qu'il ne l'aimait pas. Il en fut frustré.

La jeune dame alla se cloitrer dans la salle où se trouvait Harmande. Elle y fit une entrée fracassante comme on dit. Autant dire que la porte claquée n'était pas d'accord avec cette entrée. Elle en pleurait presque.

- Wouah mais qu'est ce qui se passe ? Doucement. Tu sais si tu veux changer le style de porte il suffit de demander ! Remarqua Harmande

- Devine le divin personnage que je viens de rencontrer aux couloirs !?

- Tu pleures ? Constata l'amie avant de pouvoir reprendre.

- Non... j'ai sommeil, je baillais c'est pour ça !

- Tu as raison c'est vrai qu'il est super tard, je te dresse ton lit pour dormir ? Tu veux un doudou ? La regarda Harmande l'air de ne pas digérer la réponse de la reine

- Arrête ça va. Je t'ai dit que j'ai croisé Charlerick... que dis je !? J'ai croisé "Le roi" dans les couloirs, c'est pour ça.

- Ah voilà qui est plus logique. Alors comme ça le roi te fait pleurer d'amour ? Vous vous aimez à ce point ?

- ton persiflage¹ n'est pas drôle Harmy,

- Je sais, mais je veux juste savoir pourquoi tu pleures.

- il m'a irrité. J'ai l'impression qu'il me provoque. Si je savais dès le début qu'il  était comment ça je me serais suicidé, dit elle dans un élan de colère avant un hoquet de surprise d'Harmande.  Elle reprit, plus calme. Si tu savais Harmande, j'ai tellement mal. J'ai été bête de penser qu'il avait changé, que je l'aimais, et qu'il m'aimait. Je n'arrive pas à m'enlever Armick de la tête, tout ça c'est aussi ma faute, hein !? J'aurais du mieux veiller sur lui, il me manque... Ahh et puis je vais arrêter de me balader trop souvent dans les couloirs. Fit elle après mûre réflexion

- Ma pauvre, tu ne te balade déjà pas pour ne pas le croiser, alors ton "trop souvent" je ne comprends pas. Tu sais la mort d'Armick me fait aussi énormément mal, je le vois certaines fois en rêve. Il me hante cette petite tête. Sourit elle pour se ramener au passé

- Tu ne le connaissais que depuis quelques jours seulement pourtant

- Oui donc j'imagine à quel point tu dois être brisée mais ... ne trouveras-tu pas la force de pardonner au roi ?

- Quoi ? Pardonner ...? Jamais  !

Harmande est bel et bien consciente qu'elle évoque trop tôt le sujet. Pourtant cela ne suffit pas à la convaincre. Serait-ce que les éclats de rire de son roi mêlés à la reine lui manquent trop ?

- L'amour pardonne tout n'est ce pas ? Je ne te demande pas de tout reprendre naturellement avec lui, mais ne nourris pas cette haine à laquelle tu es tant accrochée.

- Je ne pardonne pas les meurtres  Harmande. Et si l'amour pardonne tout, il est juste incompatible à la cruauté.

- pourtant tu l'as bien aimé même lorsqu'il était cruel.

- était ? Est tu veux dire. Et non, j'ai aimé son changement, pas sa cruauté.

Le pardon semble définitivement le mot de trop chez la reine. Elle ne pouvait simplement s'y résoudre. Elle aurait voulu que ce soit un autre, qu' il ne soit pas si mesquin, mais malheureusement pour elle c'était bien lui. Et son amour pour lui s'aggripait à elle et menaçait de ne quitter qu'avec son cœur, et pourtant elle résistait. Pouvait-on nourrir plus grande rancœur !
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¹ Sorte de sarcasme, raillerie, moquerie

La fille au voile d'or noir Onde histórias criam vida. Descubra agora