Chapitre 9 : Une affaire rudement menée

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Izuku est enfin dans le bureau du directeur qui semble extrêmement fatigué. Ce dernier continue de tourner les pages d'un dossier bien épais sans prononcer le moindre mot. Le vert ne cesse de regarder ses mains, se demandant une nouvelle fois si il n'aurait pas dû choisir un autre moment pour venir discuter.

Le plus vieux fait claquer le dossier en le refermant et plante ses yeux dans ceux de Izuku. Il croise les bras, lui offrant un grand sourire tordu.

- Alors Izuku, maintenant que tu es là, dis moi ce qui t'amènes ?

Le vert regarde Takafumi droit dans les yeux et se penche légèrement comme si il a peur que les murs aient des oreilles.

- Je voudrais discuter de mon dossier. Murmure Izuku en regardant attentivement la réaction de Takafumi.

Ce dernier fronce les sourcils en pinçant ses lèvres, n'étant pas prêt à entendre une chose pareille. Lui-même se penche sur le dossier le soir, et parfois jusque tard dans la nuit, car le cas Izuku le chiffonne beaucoup. Il sait pertinemment qu'il y a anguille sous roche et il veut découvrir la vérité. Un homme tel que lui n'a définitivement pas sa place en prison. Néanmoins, le fait que cela soit lui qui vienne en parler est troublant. Aurait-il quelque chose à avouer ?

- Je ne sais pas si je gagne une faveur ou un plus à en parler, mais j'ai vraiment besoin d'en discuter. Le directeur repose le dossier dans son tiroir et accorde à Izuku toute son attention.

- Je t'écoute, dis moi tout.

Izuku prend une grande inspiration et se fait violence pour regarder Takafumi dans les yeux. Quand il arbore un visage sérieux, il fait foutrement peur.

- Je sais que mes paroles ne valent pas grand chose sans preuve, mais je n'ai absolument rien fait de mal. Je pensais simplement aider un couple à déménager. Oui c'était de nuit et oui ils pouvaient paraître louches, et pourtant je les ai aidé. Je suis bête, je sais. Il baisse les yeux, sentant les émotions lui enserrer le cœur. Il sait que Takafumi a un bon fond, cet homme a un sourire bienveillant et une grande sympathie, donc Izuku espère qu'il va le croire malgré son récit flou et bancal.

- Et bien, je suis étonné que tu viennes m'en parler. Saches que tes paroles ne tombent pas dans l'oreille d'un sourd. Des histoires, j'en ai entendu au cours de ma carrière alors ne t'en fais pas, je prends note. Il sort un calepin ainsi qu'un stylo plume et attend que Izuku poursuive.

- Il n'y avait aucun nom sur la porte. Dit-il en se remémorant cette nuit. Je rentrais du travail et j'étais vraiment fatigué. Ils m'ont demandés de l'aide car ils avaient un train à prendre très tôt le lendemain et ils voulaient envoyer leurs affaires à la premier heure. Je n'ai pas réfléchit, j'étais dans la lune. Il frotte sa nuque, continuant de parler à grande vitesse. Ils étaient charmants et possédaient même la clé de la maison alors je ne me suis pas posé de question. Quand la voiture est arrivé et que l'homme a commencé à hurler, mon cerveau s'est déconnecté.

- Tu n'as rien dis de tout ça aux policiers ? Demande t-il en continuant d'écrire.

- Parce qu'ils ne me laissaient pas parler. Ils voulaient absolument des aveux mais je ne parvenais pas à dire ce que je souhaitais alors j'ai finis par me taire. On m'a trouvé la main dans le sac alors je n'avais aucune échappatoire.

- Et le couple, te souviens-tu à quoi ils ressemblaient ?

- La femme avait de long cheveux blonds un peu ondulés, des yeux bleus et un énorme sourire déstabilisant. Lui il était plus simple. Les cheveux courts noires, des yeux en amandes marrons et il ne souriait pas beaucoup.

The Sweet PrisonerWhere stories live. Discover now