Chapitre 17 : Ne jamais revenir

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Cela fait plus d'une semaine que Izuku et Katsuki ont mit un terme à leur contrat. Désormais, le cercle d'ami qu'il se sont crées s'est bien amenuisé. Izuku a l'impression de retourner des mois en arrière, à son arrivée dans la prison. Il discute encore moins qu'avant avec les autres, et ce n'est bon ni pour son moral, ni pour sa santé mental. Passer ses journées dans le silence, refaire encore et encore les même tâches chaque jour. À ce train là, il va vite devenir chèvre.

Au final, la nouvelle a fait le tour de la prison en quelques heures à peine. Denki est venu directement en parler avec Izuku, voulant à tout prix savoir si il allait bien. Après une longue discussion et beaucoup de larmes, Denki est resté à ses côtés une bonne partie de la nuit. Par la suite, c'est Keigo accompagné de Yuga qui sont venus le retrouver et maintenant, même si Izuku ne parle quasiment plus, son trio d'ami est toujours là pour lui. Ils ont traversés énormément tous les quatre, et ils finissent par se connaître de jour en jour un peu mieux, sans pour autant dévoiler les raisons de leurs incarcérations. Bien évidemment, ils ne parlent pas amour, sexe et encore moins de Katsuki, car ils ne veulent pas voir le vert faire une bêtise. Izuku semble bien plus sensible qu'il le laisse paraître et malheureusement, aucun d'eux ne peuvent être avec lui vingt quatre heures sur vingt quatre. La nuit, c'est là qu'il est le plus vulnérable. Au travail, il est entouré de ses collègues, à la bibliothèque il y a toujours Yuga ou Bill de présent, et quand il est l'heure des repas le trio l'entoure à chaque seconde. Même aux douches, Denki ne le lâche pas d'une semelle. Le plus périlleux dans l'histoire, c'est d'éviter Katsuki. Cette distance obligatoire crée quelque tension du côté du clan, puisqu'à cause de Katsuki et Izuku, la plupart des membres ne peuvent pas aller voir leurs compagnons au risque de croiser le vert. Finalement, de la simple rupture d'un contrat en découle toute une suite de problème et ça, Izuku s'en est rendu compte. C'est pour cela qu'il se sent mal et que, malgré la gentillesse dont ses amis font preuve, il a besoin de s'isoler de plus en plus.

En ce moment même, il a trouvé refuge dans la bibliothèque qui est tenue aujourd'hui par Bill qui, heureusement pour lui, est silencieux comme jamais, et très peu bavard. Fiancé à une américaine, il est incarcéré ici pour détention de stupéfiant, et a écopé de quinze ans. Il a été transféré il y a un an déjà, revenant d'une des plus horrible prison du Japon. À force d'avoir l'oreille tendue, Izuku a fini par en entendre et sait maintenant que le Phoenix est la seule prison de l'île a utiliser des méthodes occidentales, s'inspirant surtout de la France. Entre ces murs, ils ont le droit de parole, d'activité, et sont rémunérés pour leur travail, tout le contraire des prisons traditionnels du pays. En somme, il est plutôt bien tombé.

Feuilletant un livre pris au hasard, il repense à la prison de plus en plus souvent. À son dossier, au temps qui passe, à celui qui lui reste. Malgré tout ces efforts, il rumine encore et toujours les même choses. Soupirant fortement, il s'étale de tout son long sur la table, regardant Bill ranger les livres section littérature étrangère. Ses yeux papillonnent, et il comprend qu'il ne doit pas rester plus longtemps sinon il risque de tomber de sommeil, et cette fois-ci ce n'est pas Katsuki qui viendra le sauver. Il se lève, referme l'épais bouquin et sans réfléchir, le dépose dans le panier. Il préfère laisser Bill le ranger plutôt que de risquer de le remettre au mauvais endroit.

Ceci fait, il ne prend pas plus de temps en cet endroit, et presse le pas vers la sortie, n'accordant aucun regard envers le jeune bibliothécaire. Bill le regarde longuement, les sourcils froncés, mais ne dit rien, car il ne sait rien. Izuku a les mains dans les poches, se dirigeant sans réfléchir vers la salle de jeu désormais vide. Tous sont au travail, ou dans l'arrière cour, ce qui lui permet d'avoir une solitude appréciable. Il fait un petit signe de tête au garde qui lui ouvre la porte machinalement. Quand le vert pénètre les lieux, il ne s'attendait pas à de la compagnie. L'endroit est à peine éclairé, plongé dans une ambiance chaleureuse désagréable. Attablé, jouant avec son briquet, une cigarette à la bouche, le destin a réuni Katsuki et Izuku en cet endroit. L'un comme l'autre sont choqués de se recroiser, après tant de temps à s'éviter. Le vert a le visage blême, de vilaines cernes alourdissant son regard, tandis que le blond en est à son deuxième paquet de la journée, devenant de plus en plus nerveux au fil des jours. Ils se regardent longuement, assez pour que le garde trouve cela louche. C'est le regard dur du blond qui le dissuadera de faire un mouvement, restant au pas de la porte.

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