44. Amoureux.

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« Et sans doute, n'y a-t-il pas de mots pour décrire un tel bonheur. »

-Guillaume Musso, Et après ?

···

Aria. Milan.

Le clapotis de l'eau contre la rive. Le soleil qui se levait au loin. L'air déjà chaud de sa ville italienne préférée. Leur rythme effréné qui martelait le sol. Le souffle de l'homme qui était présent à ses côtés. Aria profitait de la moindre information que ses sens pouvaient lui procurer. Elle était tellement reconnaissante de pouvoir être de retour à Milan pour ces vacances et de les passer dans sa maison d'enfance dans laquelle elle avait invité ses meilleurs amis, Thomas et Lucie. Alors que les deux jeunes adultes quittaient le chemin longeant le fleuve, elle accéléra dans les petites ruelles. Elle voulait tenter de prendre le dessus sur Pierre et entretenir cette rivalité qui s'emparait d'eux dès qu'ils chaussaient leurs baskets. Elle s'octroya un regard en arrière et ralentit lorsqu'elle vit qu'elle n'apercevait plus le pilote. Elle entendit alors soudain des pas raisonner dans une rue perpendiculaire et se lança à la poursuite du tricheur qui ressortit devant elle et freina sa course à quelques mètres de la maison afin de passer la ligne d'arrivée factice en compagnie de la brune.

« On ne t'a jamais appris à ne pas couper les limites de la piste, Gasly ? demanda-t-elle.

- Toujours rester concentré, il ne faut pas te laisser déstabiliser pour si peu.

- Ça mérite au moins une pénalité je trouve, fit-elle remarquer en déverrouillant la porte de la maison.

- Et si je me rattrape ? suggéra-t-il en l'attrapant par les hanches alors qu'elle franchissait le seuil de sa maison d'enfance.

- Faut voir, le mit-elle au défi. »

Il déposa alors sans hésiter plus longtemps sa bouche sur la sienne et la jeune femme profita de ce baiser qui venait conclure un moment qu'elle qualifierait volontiers de parfait. Elle aimait le goût mentholé des lèvres du pilote qu'elle sentait sourire à ce contact. Un petit cri de surprise se fit entendre dans l'entrée et les deux amants se séparèrent instantanément pour en comprendre la provenance. Nina se frottait les yeux au pied des escaliers mais montra vite toutes ses dents devant la scène à laquelle elle avait assistée.

« Oh tu es levée, toi ? demanda sa soeur pour éviter toute question. Tu as bien dormi ?

- Oui, j'adore ce grand lit, dit-elle en s'étirant.

- Et qu'est-ce que Mademoiselle va vouloir petit-déjeuner ? On ne ferait pas des pancakes en attendant que Lucie et Thomas se lèvent ? suggéra la brune.

- Oh, s'il-te-plaît !

- On va les faire avec Nina, proposa alors Pierre. Comme ça, tu peux aller te doucher si tu veux ?

- Mais on prend la recette de grand-mère et d'Aria, hein ? s'assura la petite.

- Tout ce que tu veux mon équipière ! affirma-t-il en lui tendant la main pour qu'elle tape dedans.

- La recette est dans le livre de cuisine qui est rangé dans le premier tiroir à droite. C'est écrit en italien, ça va aller ?

- Certo! Sono un cuoco eccezionale! répondit le châtain en faisant de grands gestes avec ses mains, provoquant le rire enfantin de Nina qui combla un peu plus le coeur de sa soeur. »

La franco-italienne les regarda se diriger dans la cuisine et elle se surprit à rêver d'une vie dont tous les matins seraient similaires. Elle aimait énormément ce qu'elle commençait à partager avec le rouennais et lui était tellement reconnaissante de l'accepter elle, sa vie parfois compliquée et sa cadette. Il ne se contentait pas de supporter cette dernière mais tentait de nouer des liens en passant du temps avec elle. Et c'était tout ce qu'elle souhaitait : construire un environnement sain pour elle et sa soeur. C'est avec ce sentiment de plénitude qu'elle se prépara pour cette nouvelle journée en passant rapidement sous la douche puis en enfilant un short en toile violet sur lequel elle passa un simple débardeur blanc. Elle redescendit pour rejoindre les cuisiniers du jour et fût attirée dans la pièce par des notes de musique qui s'en échappait. Aria assista alors à une scène qu'elle s'empressa d'immortaliser. Pierre et Nina, les cheveux parsemés de farine, dansant sur un air entêtant de Abba en faisant sauter les pancakes. A la fin de la chanson, ils remarquèrent sa présence et la petite se précipita vers sa soeur.

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYWhere stories live. Discover now