57. Apaisés.

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« Parfois, lorsque je levais les yeux vers elle, il me semblait que le monde n'était pas assez grand pour contenir mon amour. »

-Romain Gary, La promesse de l'aube

···

Pierre. Abu Dabi.

Le châtain se laissa retomber sur le siège du taxi qui le ramenait à son hôtel. A ses côtés, son meilleur ami souriait. La saison touchait à sa fin et promettait un repos mérité bien que les deux jeunes hommes avaient encore des impératifs et des événements à honorer. Ils étaient heureux d'avoir cette pause loin des circuits pour récupérer mais ils savaient que la sensation d'être derrière un volant leur manquerait bien vite. D'autant plus que beaucoup de choses allaient changer l'année prochaine. C'est pourquoi ils avaient profité de ce dîner avec tous les pilotes pour partager un moment d'échanges. C'était important de cultiver cette bonne ambiance qui régnait dans le groupe et de prendre un instant tous ensemble. Ils étaient toute l'année sur les routes mais n'avaient que peu de temps pour se retrouver réellement. La retraite de Seb et le départ de certains pilotes étaient donc une bonne occasion. Un bon prétexte.

« C'était une bonne soirée, soupira-t-il finalement en s'adressant à Charles.

- Oui, plein de bonnes vibes pour entamer ce week-end qui s'annonce riche en émotions.

- Tu sais ce que je te souhaite Charlie !

- Je vais faire de mon mieux, répondit le monégasque avant de soupirer. S'il-et-plaît mon Pierrot, ne laisse plus jamais quelqu'un te voler ton sourire.

- T'inquiète, il est en sécurité maintenant.

- Elle est prête à affronter tout ça avec toi ?

- Je suppose, concéda-t-il. On s'est à peine retrouvé que je partais déjà le lendemain. On en a un peu parlé lors de nos appels mais le mieux restait qu'on mette tout ça à plat en étant face à face... expliqua-t-il.

- Mais là, tu n'as aucune envie d'en parler, je me trompe ?

- Non, un mois, c'était trop long, souffla-t-il.

- C'est bien qu'elle ait pu venir ce week-end, fit remarquer Charles.

- Elle n'a pu arriver que ce soir... Donc j'ai hâte de la retrouver. Mais c'est gentil à Charlotte d'avoir proposé de passer du temps avec elle pendant qu'on était occupé.

- C'est normal. Il paraît qu'il faut se soutenir entre, il mima des guillemets avec ses doigts, « wags », se moqua le brun. C'était un statut qu'ils détestaient tous les deux, tant ils le trouvaient réducteur.

- Redis ça devant elles et je pense que tu es un homme mort, ria Pierre.

- Je n'oserai même pas ! Répliqua le monégasque. Sa sœur est là aussi ?

- Non, Nina est restée à Paris avec les amis d'Aria.

- Oh, je vois. Petit week-end en amoureux alors, sourit Charles.

- Et oui ! Mais il nous faut aussi du temps pour nous deux si on veut se retrouver et que ça marche. Son ami se contenta d'approuver en hochant la tête. Tu... tu crois que ça fait de moi quelqu'un d'égoïste de la vouloir un peu pour moi tout seul ? Demanda finalement le châtain.

- Non ! Mais tu rigoles ? C'est normal. Ne culpabilise pas à ce sujet ! Si elle a accepté ça, c'est qu'elle sait qu'il faut aussi que vous soyez un peu tous les deux. Elle te l'aurait dit si ça la dérangerait non ?

LE SOLEIL & LA LUNE - PIERRE GASLYKde žijí příběhy. Začni objevovat