Chapitre 14

378 22 2
                                    


_ Va dans ta chambre et restes-y ! Demain, je veux te voir à six heures, dans la salle d'entraînement.

Celui qui me servait de père venait de me cracher ça à la figure, mais je n'écoutais qu'à peine. Le visage inexpressif de Katsuki restait gravé dans ma mémoire.

_ Plus vite que ça ! Et réponds moi !

_ Oui père, soufflai-je, la tête baissée.

Sans attendre mon reste, je montais au troisième étage où se situait mes appartements. Comme je m'en doutais, mon père vivait dans un énorme immeuble qui servait de QG à la mafia japonaise. Je me retrouvais alors à vivre dans un bâtiment grouillant de mafieux, dont les valeurs n'étaient pas "respect et loyauté" comme pour les mafias anciennes. Ici c'était plutôt "marche ou crève".

J'avais, à mon arrivée, été accueillie par un bon groupe de mafieux qui constituait la tête de la mafia. Leurs sourires malsains m'avaient provoqué d'horribles frissons, mais j'avais su rester impassible pour ne pas leur donner le plaisir de me voir mal à l'aise. J'allais devoir survivre dans ce tout nouvel environnement qui rassemblait tout ce contre quoi je me battais chaque jour, injustice, criminalité, vol et pire encore. 

Dans le passé, les mafias étaient respectées, presque admirées. Elles réglaient leurs affaires entre elles sans toucher de femmes ou enfants, et respectaient des valeurs exemplaires. Aujourd'hui les mafias n'étaient plus que violence. Mais la police ne pouvait rien faire, bien trop impuissante face à ses groupes de milliers de personnes éparpillés et cachés. Les héros, eux, ne s'y mêlaient pas. Peut-être étaient ils apeurés face à cette violence inhumaine.

Je m'affalais enfin dans mon nouveau lit qui avait le mérite d'être confortable et faisait le point sur ma situation.

J'étais coincée ici pour une durée indéterminée, surtout que, comme Kyoka me l'avait fait comprendre, une fois entre les mains de mon père, il serait difficile de m'en sortir. Je savais que Yuei ne pouvait intervenir, quel établissement étaiten droit d'enlever un enfant mineur à son tuteur ? Je ne devais donc compter que sur moi-même. Le problème étant que je n'avais aucun plan : si je m'évadais, j'allais me retrouver avec une mafia aux fesses, si je restais là, j'allais certainement finir écrasée par une de ces montagnes de muscles.

Je soupirai pour la énième fois, j'allais devoir survivre dans cet enfer en attendant que mon frère daigne montrer des signes de vie et se ramène pour sauver mon postérieur. J'espérais juste que Aizawa allait avoir le réflexe de harceler cet imbécile d'oiseau.

Sans me changer, je m'endormis sur le matelas de cette chambre qui m'était encore inconnue.

_ Bouge toi ! T'es en bas dans dix minutes !

_ Pas besoin de crier conn*rd ! hurlai-je à l'homme qui avait osé me réveiller en hurlant derrière la porte de ma chambre.

La tête enfarinée et une légère envie de meurtre dans l'esprit, je me levai pour enfiler une tenue de sport. J'avais rendez-vous à six heures tapantes dans la salle d'entraînement, et, n'ayant pas envie de mourir de suite, je préférais obéir.

En traînant le pas, j'ouvrais la porte de cette fameuse salle, et découvris une énorme pièce. Un des quatre murs était recouvert de miroir, comme dans une salle de danse, et de nombreux objets destinés à la musculation étaient rangés contre le mur d'en face. En prenant soin de refermer la porte derrière moi, je m'avançai dans cette pièce en analysant mes alentours.

_ Tu dois être Takami ? Sakura Takami ?

Je fis volte face vers la porte que je venais de fermer. La fermant à son tour, un homme s'avança vers moi, un léger sourire aux lèvres. Je pris le temps de l'analyser, mais tout chez lui, me perturbait. Son visage était fin mais couvert de cicatrices, ses yeux étaient d'un rouge hypnotisant mais aussi ternes, ses cheveux noirs en pagaille lui donnaient un air de sauvage mais aussi de jeune adulte. Il semblait avoir quinze ans comme il semblait en avoir trente.

_ Juste Sakura, ou Hawk, imposai-je le regard dur, je ne suis pas une Takami.

_ Si cela est ton choix, dit-il en rigolant légèrement.

_ Et vous êtes ?

_ Pas besoin de me vouvoyez ! Je suis Haru. Juste Haru.

_ Eh bien, juste Haru, je peux savoir ce que tu fais ici ?

Il rigola de nouveau, une lueur de malice dans le regard. Il se déplaça jusqu'au matériel contre le mur, prit un petit sac sur lequel était accroché un lacet et me le lança. Je l'attrapai agilement, mais dès que le sac fut dans ma main, j'eu un mouvement de recul. C'était un poids, d'au moins trois kilos.

_ Je fais partie de cette mafia, m'expliqua-t-il, et je suis l'entraîneur. On m'a chargé de te former. Tu ne dois pas être meilleure, mais LA meilleure. Je ferais de toi une machine invincible, un sabre imbrisable, une bombe qui ne peut être désamorcée. Que tu deviennes héros ou vilain, je ferais de toi ce que tu dois être. 

Je le regardais avec surprise après son discours. Il me lança trois autre poids avant de croiser ses bras sur sa poitrine.

_ Attache-les sur tes chevilles et à tes poignets.

Sans rien dire, et ayant hâte de voir ce qu'il avait à m'offrir, j'attachais les poids. Une fois tous fixés, je me rendis compte à quel point je me sentais plus lourde. Haru rigola,mais soudainement son expression devint froide et autoritaire.

_ Cinquante pompes.

Je le regardais éberluée.

_ Maintenant !

Je ne savais pas s'il voulait me tuer ou m'aider, mais je sentais déjà la souffrance arriver. 

Hawk(s) Tome 2Where stories live. Discover now