𝟫. 𝘩𝘰𝘮𝘦

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❛ 𝘱𝘦𝘳𝘩𝘢𝘱𝘴 𝘩𝘰𝘮𝘦
𝘪𝘴 𝑛𝑜𝑡 𝘢 𝑝𝑙𝑎𝑐𝑒
𝘣𝘶𝘵 𝘴𝘪𝘮𝘱𝘭𝘺 𝘢𝘯
𝑖𝑟𝑟𝑒𝑣𝑜𝑐𝑎𝑏𝑙𝑒 𝘤𝘰𝘯𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯, ❜

𝐉𝐚𝐦𝐞𝐬 𝐁𝐚𝐥𝐝𝐰𝐢𝐧

Tree Tops Lane portait bien son nom

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Tree Tops Lane portait bien son nom. Vue du ciel, on ne voyait que la cime des arbres, de gros pompons en dégradé de vert plus ou moins soutenu, du jaune et du orange lorsque l'automne était à son zénith, collés les uns aux autres, ils ne laissaient rien transpercer. De grands arbres à perte de vue, en bordure de chaque côté de la rue principale, en bordure de chaque maison, tels des gardiens, des veilleurs, leurs branches frôlant les toitures, les protégeant de leur ombre denses, presque impénétrable, et des histoires étaient écrites sur le bitume, dépendantes du sens du vent. Une couverture perpétuelle, sauf en hiver, la saison préférée de Soohyun Kim ; elle bénissait ces mois de l'année où il faisait clair et où elle n'avait pas à ramasser les feuilles par milliers, où le vent ne chuchotait pas entre les branches, le silence complet. Le soleil filtrait à peine, juste quelques rayons venaient caresser le sommet de leurs têtes et Taehyung frissonna lorsqu'il posa finalement un pied en dehors de la voiture de sa mère. Il ignorait cependant si les frissons provenaient de la fraîcheur offerte par les arbres au-dessus d'eux, l'ombre qui couvait, ou si c'était le fait de se trouver à deux pas du seuil de la maison de sa grand-mère qui lui donnait si froid. Il était resté un moment dans la voiture à fixer la façade à travers la vitre passager, entre les traces blanchâtres laissées par de vieilles gouttes de pluie, recueillant tous ces détails, si étrangers et si familiers à la fois, ravivant d'anciennes visites dans un coin de sa tête, des souvenirs plus vrais que nature, ce goût doux-amer sur la langue. Ça lui semblait si lointain, quelque part dans une autre vie. Un autre lui. Un gosse qui ne voulait rien d'autre qu'être aimé, apprécié, ou au moins toléré, par sa grand-mère. Un gosse qui avait vu toutes ses tentatives être soldées par un échec, le cœur un peu abîmé par le rejet. Un gosse épuisé par ce traitement revêche. Serrant ses bras autour de son corps engourdi, il rejoignit ses parents sous le porche. Sa mère avait entré la clé dans la serrure et s'essuyait soigneusement les pieds sur le paillasson, comme si elle avait peur de se faire réprimander par la maîtresse des lieux. Attendant d'entrer à son tour, ses yeux cavalaient malgré lui de droite à gauche, replongeant dans ce monde qu'il avait quitté sans se retourner, ce monde auquel il n'avait jamais réellement appartenu, cherchant ce qui avait changé et tout ce qui était resté pareil. Il ne fut pas surpris de constater que rien n'avait changé depuis sa dernière venue. Le chemin qui menait à la maison était bien dégagé, dépouillé de fleurs comme autant de mauvaises herbes, la pelouse était tondue à ras, les haies et arbustes taillés au centimètre près, rien ne dépassait, rien ne débordait, pas d'outils laissés en plan. Tout était rangé à sa place, comme ça l'avait toujours été, aucune décoration, rien de personnel. Une maison comme on en voyait sur les catalogues ou les brochures des agences immobilières.

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⏰ Last updated: Apr 14 ⏰

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