Passion envenimée

Consumation

À peine furent-ils entrés dans la chambre que le blond se jeta littéralement à son cou, s'accrochant de toutes ses forces en collant son corps au sien, dans l'espoir vain de les faire fusionner.
Dabi se laissa assaillir par ses lèvres, saisissant ses hanches pour mieux le plaquer contre le mur de l'entrée, il tenta lui aussi de fondre son corps contre celui de Hawks.

Impatience ancrée dans les veines, emprise délicieuse d'un besoin insatiable et urgent. Il n'était plus du tout question de penser à quoi que ce soit concernant l'éthique, la raison ou les valeurs.
De toute façon, la ligne rouge était déjà franchie, elle l'était certainement depuis que leurs regards s'étaient croisés dans ce bar, et il était maintenant impossible de faire marche arrière.
Impossible d'oublier, de faire comme si l'odeur et le goût de l'autre n'était pas comme une sensation fantôme hantant leurs lèvres en permanence.
Alors foutu pour foutu, ils allaient vivre cette passion à fond jusqu'à en consumer chaque parcelle de leurs âmes.

Avides de sensations et avares de mots, leurs langues se cajolaient sans tenir compte de leurs souffles erratiques. Le casque et la visière du héros finirent par tomber au sol, malmenés par la sauvagerie des deux hommes qui semblaient incapables de se détacher rien que l'espace d'un instant, même pour se libérer de leurs vêtements.

Hawks sentit sa veste glisser de ses épaules, arrêtée à la moitié de son dos par ses ailes. Le corps de Dabi le maintenait contre le mur, ses mains chaudes crispées contre le dessous de ses cuisses. Leurs bouches se détachèrent enfin et le brun s'empressa de glisser sa langue contre son cou. S'accrochant aux épaules toujours recouvertes de cette veste noire, Hawks laissa passer un soupir de plaisir quand la langue joueuse vint caresser sa peau et y dessiner des arabesques aguicheuses.

Faisant toujours plus monter cette tension entre eux, leurs esprits concentrés sur le toucher de l'autre se laissaient aussi envahir par le désir. Les envies se bousculaient contre les parois de leurs crânes sans qu'aucune ne prenne forme, elles étaient trop, bien trop abondantes et il leur faudrait des milliers de vies pour toutes les explorer.

La main droite de Hawks finit par tapoter l'épaule du brun, le besoin de découvrir son corps devenant trop fort, et le bassin de Dabi collé au sien n'aidait vraiment pas à calmer ses ardeurs. Le laissant glisser au sol, le brun en profita pour détacher ses mains de ses cuisses et les remonter, effleurant ses fesses pour finalement passer sous son t-shirt et partir caresser ses ailes sensibles.

Hawks se cambra naturellement, l'effet extatique et légèrement chatouilleux remuant son être de toute une panoplie de sensations. Mais sentir le corps de Dabi frissonner et se tendre alors qu'il abaissa d'un coup la fermeture de son haut, était tout aussi jouissif. La peau fragile avait la couleur de la porcelaine et la texture était douce comme de la soie, contrastant avec celle abimée et rugueuse, délimitée par les agrafes. La caressant du bout des doigts, délicatement, par peur de le blesser, Hawks prit le temps de contempler chaque parcelle de son être. Il avait envie de découvrir cette peau encore et encore, de la toucher jusqu'à en connaître les reliefs les yeux fermés.

_ Arrête de fixer mon corps comme ça.

Relevant son menton brusquement, ses mains avaient arrêté leurs caresses sur ses ailes, et sa bouche était maintenant à quelques centimètres de la sienne. Son ton s'était voulu froid, mais Hawks y perçut le léger tremblement.

_ Pourquoi ?

"Comment ?" aurait certainement été plus juste, mais le blond était trop perdu dans sa contemplation pour penser au-delà.

_ Je ne veux pas que tu me regardes avec pitié.

Cette fois-ci, c'est Hawks qui releva son visage, le forçant à plonger son regard dans le sien.