20 - Première pièce du puzzle

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-Rose-

Un léger sourir vient étirer le coin de mes lèvres. Mes yeux toujours accrochés à ceux de Boris n'en demorderons pas.

A ce jeu là, je gagnerai. Tu peux en être sûr.

L'atmosphère est devenue plus pesante.

J'aperçois les yeux assassins des gens qui doivent penser que c'est un grave manque de respect.

Mais je reste focalisée sur mon seul et unique but.

Son regard et le mien. Un manège qui n'aura qu'un seul gagnant. Qu'une seule issue.

Je le sens, ses yeux me scrutent, à la recherche d'une quelconque faiblesse, d'un point faible, où, appuyer serai fatale.

Dommage pour toi, j'ai eu le meilleur des instructeurs.

Le regard fait passer trop de chose pour le laisser libre. Il faut le contrôler, le brider.

Le fond de mes yeux est aussi opaque qu'un mur de béton.

Alors que ceux de Boris... il commence à flancher. Je le vois, le ressent.

Quelques secondes après, Boris détourne le regard et glisse un mot à l'oreille de Fiodor.

Je descends de la scène, n'ayant plus rien à faire au centre de l'halo lumineux, et les conversations qui avaient baissé d'un niveau reprennent aussi tôt.

Comme si cela n'avait jamais eu lieu.

Effacer la mémoire des gens en un rien de temps.

J'attends quelques minutes puis prends, finalement, la direction du dirigeant de la réunion.

Avant même que je n'ai pu faire un mètre de plus, quelqu'un me barre le chemin.

Je lève les yeux vers cet individu qui, de part son arrivée fracassante, ne semble pas vouloir me laisser continuer.

Le teint pâle, les cheveux brun foncés, les yeux bleus, aussi perçant que ceux d'un serpent.

Une bouche affichant un sourire crispé qui essaie d'être sympathique.

Les traits tirés de cette façon par l'obligation, les joues légèrement creusées, cause de sa maigreur dépendante à l'illicite.

Aucun doute, notre cher Fiodor national est devant moi.

— Jude ? Si je ne me trompe pas.

Je sais qu'il sait qui je suis. Son ton sonne faux. Sa question est hypocrite.

— En personne. Réponds-je, en appuyant mon regard sur lui.

Il hoche la tête et me prie de le suivre.

Cette histoire sent mauvais.

Seulement je ne peux pas refuser.

Alors je le suis et petit à petit, nous nous éloignons du monde de la grande salle.

Ok, là ça pue pour de vrai.

Il remarque que je suis plus tendue que tout à l'heure. Mes yeux scrutent et scannent chaque recoin de la pièce.

Je suis en position de faiblesse, tout dois me servir.

Fiodor emprunte un couloir débouchant sur des escaliers qu'il entreprend de monter.

Il stoppe ses geste après quelques marches, il se retourne et me demande d'un ton accusateur :

— Rose, j'ai reçu des instructions à ton sujet.

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