Chapitre 16 : Reste

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Point de vue : Salvador


Bang !

Bang !

Bang !

Bang!



Le bruit de la détonation de la balle résonne dans ma tête, même à travers un téléphone le son était assourdissant et maintenant Zélia ne me répond plus.

Je cours à en perdre haleine en poussant chaque personne sur mon chemin, sans même m'excuser. Je cours et pourtant je n'ai aucune certitude concernant l'état de Zélia, elle est peut-être en train d'agoniser dans son propre sang, elle est peut-être même déjà morte. Cette idée me glace d'effroi. Je ne peux pas la perdre, pas maintenant, je ne le supporterai pas.

Je vois enfin la devanture du bar apparaître, par chance la police n'est pas encore là, il faut dire qu'il traîne souvent des pieds pour venir sur une scène de crime, la peur que ça ait un rapport avec un cartel y est pour beaucoup.

J'ouvre la porte à la volée, je vois des dizaines de clients accroupis derrière le comptoir en pleurant silencieusement. Je ne m'attarde néanmoins très peu sur eux, ma priorité est ailleurs. Je fonce aux toilettes. 

La porte ouverte, je vois un homme allongé à demi-conscient en train de se tenir la jambe, Zélia est recroquevillé dans un coin de la pièce, elle arbore plusieurs ecchymoses et contusions au visage et sur les bras.

Et malgré la détresse évidente que je peux lire dans les yeux verts de Zélia, il m'est impossible d'avancer vers elle.

La mare de sang dans laquelle baigne la jambe de l'homme me révulse. Je ne peux plus bouger, je suis pétrifié devant cette scène. Je vois trouble, et je commence à suer à grosses gouttes, l'odeur métallique qui embaume la pièce me fait mal à la tête. Je suis certain que s'il n'y avait pas eu Zélia dans la pièce, je me serai évanoui sur-le-champ. La quantité de sang présente ici est beaucoup plus que je ne peux supporter.

Le dégoût face à tout ce rouge, face à tout se liquide précieux gâché comme ça est immense. Des milliers de personnes décèdent à cause du manque de sang, alors voir les gens s'en vider s'en rien faire cela me débecte.

- Sale pute, tu es... Coriace comme meuf, grogne l'homme entre ses dents en tâtonnant autour de lui pour essayer de mettre la main sur son arme.

- Salvador, gémit Zélia en titubant pour se mettre debout tout en ignorant l'homme qui vient de l'insulter.

Je ne réponds rien, mon regard est fixé sur le sang qui tâche le sol. Rien ne peut détourner mon attention pour l'instant, j'ai beau aimé Zélia comme un demeuré, ce rouge si particulier m'obsède autant qu'il me rend malade.

J'essaie de contenir du mieux que je peux la nausée qui me brûle la gorge.

- Salvador, répète Zélia un peu plus fort, tout en marchant vers moi.

Et puis doucement ce n'est plus l'homme que je vois dans cette flaque de sang, c'est une autre silhouette qui se dessine, un autre corps qui apparaît, une autre voix que j'entends.

Assassino contratadoTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang