Obsession [Ereri]

15. Petit ami idéal.

Ses gestes de tortures cessent enfin, laissant le petit corps du ténébreux inerte sur le béton froid. Il s'accroupit et le met sur le dos, le fixant d'un air impassible.

- Au moins tu sais ce que ça fait de se prendre un coup de chaîne dans la gueule. T'as voulu m'échapper... Tu vois le résultat ? Tout ça ne serait pas arrivé si tu serais resté tranquille.

Les yeux recouverts de larmes et mi-clos, Levi le regarde sans dire un seul mot. Seule sa respiration saccadée se fait entendre, Il saigne à l'arcade et a le corps chargé d'hématomes, souffrant atrocement.

- Tu vas avoir du mal à t'en remettre, j'en ai bien peur. Il va falloir que tu restes allongé pendant ces prochains jours. Avec le coup que tu m'as fait, tu resteras là puisque apparemment tu adores cet endroit. Tu fais tout pour y rester de toute façon. Dommage, hein ? Toi qui ne supportes pas la saleté en plus... Pourquoi faire le ménage dans un sous-sol de toute façon ? Tu aurais pu avoir un lit bien douillet et un chéri aux petits soins pour soigner tes petits bobos... Mais tant pis. La prochaine fois, tu réfléchiras à deux fois avant de me prendre pour un con.

Sans aucune délicatesse, Eren le tire par le bras pour le mettre près du matelas mais le corps du noiraud est en miettes et le moindre geste est un supplice. Il couine fortement à cause de la douleur.

- Au moins comme ça tu ne tenteras plus de m'échapper. C'est malheureux de devoir en arriver là. En plus c'est malin, t'as dégueulé sur le matelas.

Après un soupire, il retire le drap usagé puis allonge le petit homme blessé sur son lit de fortune. Une fois chose faite, il s'apprête à partir quand, il s'arrête juste devant la trappe avec un sourire.

- Ne t'en fais pas, tu ne seras pas seul. Tu as de la compagnie, tu te souviens ?

Il désigne simplement la tête décapitée puis quitte la pièce, laissant le ténébreux dans le noir total, seul avec sa culpabilité d'avoir échoué son évasion. Durant le reste de la semaine, il n'aura pas vu la lumière du jour excepté pour aller aux toilettes. Il était resté allongé pendant que son corps se remettait difficilement de ses blessures. Malgré sa colère pour sa mauvaise conduite, son bourreau lui rendait visite tous les jours pour entretenir son lieu de vie, le soigner, le nourrir et bien sûr le laver avec une bassine d'eau froide et un gant. L'odeur de décomposition de l'ancien collègue devenait irrespirable donc le châtain s'en était débarrassé. Aujourd'hui, maintenant que Levi a repris des forces et étant en mesure de tenir debout, bien qu'il reste néanmoins douloureux, Eren décide de le faire à nouveau sortir. Il faut dire qu'il s'ennuyait et trouvait le temps long sans pouvoir s'amuser avec son jouet. C'est assis contre le mur de pierre à broyer du noir que le noiraud sursaute, la trappe s'ouvre brutalement. Par réflexe, il se recouvre le visage à l'aide de son avant-bras car le peu de lumière qui s'échappe de l'extérieur lui brûle les rétines. C'est tout joyeux, qu'Eren vient se mettre accroupi face à lui.

- Bonjour mon amour ! Tu m'as l'air d'aller beaucoup mieux, ça fait plaisir à voir ! J'ai réfléchi et je pense que ces quelques jours enfermés ici t'ont fait le plus grand bien. Tu vas remonter et on pourra de nouveau passé du temps ensemble, rien que toi et moi.

Sans réaction particulière dans son regard, Levi baisse tout doucement ses mains qu'il laisse retomber sur le sol. Cette annonce pourrait lui donner un peu de réconfort mais il ne ressent rien. Ni de la joie, ni de la tristesse. Sortir de ce maudis sous-sol, c'est le dernier de ses soucis. Tout ce qu'il souhaite est de retrouver sa liberté, rien d'autre.

- Oh allons, un petit sourire quand même ? Je sais que ce n'est pas ton fort, mais tu es si mignon avec.

Même s'il tenterait de se forcer, il n'y arriverait pas. Il n'en possède plus la force. Malgré un soupire d'agacement, le châtain préfère ne pas insister et porte le noiraud pour le faire sortir de l'obscurité et remonter à la surface. Quelques pas et les voici dans le salon. Il le fait s'assoir sur le canapé puis s'assoit près de lui, caressant sa jambe.