nuit orageuse

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à l'autre bout de la ligne, un silence de plomb brise mes côtes, et je regarde mes fragments d'âme flotter jusqu'au bitume froid.)

derniers vestiges d'un éternel. l'avant-goût de cette douleur hurlant à travers mes traits faiblement éclairés par l'astre lunaire.

ses mots brisés, coupants, restés en orbite autour de mon cœur au rythme irrégulier.

si je n'y crois pas, peut-être que la vérité ne frappera pas. pourtant elle est ici, je la sens se serrer autour de ma gorge,

cherchant mon pouls jusqu'à lui murmurer de courir plus vite.

(comme pour le rattraper. il est déjà parti pourtant.)

j'aimerais oublier, mais je sais ce qui me fait aussi mal. j'ai peur de ne pas pouvoir panser mes plaies,

qu'elles s'inscrivent plus fort sur ma peau et ne disparaissent jamais.

près de toi, à ma place vide, un brouillard épais et froid tord ton atmosphère,

tandis qu'un gouffre bleuté engloutit les tornades de mots qui gisent encore de bord de tes lèvres.

je ne te vois pas, mais je le sais. comme si l'univers se confiait à moi, espérant adoucir ma chute.

tu es là où la vie résonne au loin, soufflant tendrement sur tes sourires jusqu'à les admirer se déchirer.

où ton scintillement s'assombrit, retrouvant peu à peu une teinte ébène,

se reflétant à travers une foule au visage effacé

peut-être que depuis la terre, je pourrais te voir comme tu étais.

assise sur le bord de ma fenêtre, le regard rêveur, envoûtée par la constellation de Cassiopée.

comme toujours, ses lueurs merveilleuses se baignant dans tes iris mordorés.

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(mon soleil s'est tu, s'est effacé à travers les nuages cotonneux un jour d'été.

pourtant je tends encore l'oreille, pendu à l'espoir candide d'entendre sa chaleur résonner dans la nuit.)

.fragments d'âmes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant