Chapitre 12

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Elle est vivante !

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On se persuade souvent que nous avons vécu comme on le voudrait, avec nos petites histoires qui ne sont là que pour pimenter nos vies. On pense avoir eu le droit au bonheur et la plupart des vivants pensent avoir le temps. 

Le temps ... 

Le temps... 

Oui, je réfléchis, au temps. Que veut-il dire ? On pense avoir le temps de faire quoi ? De vivre, d'aimer, de s'accepter, de se trouver, d'accomplir ce que les autres veulent qu'on fasse, d'arriver au bout de nos rêves ? La vie est-elle assez longue pour avoir le temps de faire toutes ces choses, de prendre conscience de ces choses si essentielles. Faut-il déjà que l'on se pose ces questions, et puis pourquoi se les posées. La vie n'est pas assez belle comme ça, sans se poser de questions, sans trouver des réponses à des questions difficiles ?

Aura-t-on le temps de comprendre que la vie peut nous être enlever à chaque instant ? Parce que lorsque l'on arrive au bout du bout, lorsqu'on a vécu un moment, que l'on a aimé une personne, que l'on a observé le monde, lorsqu'on arrive à, ce qu'on appelle, la fin, il y a-t-il autre chose après ? On ne le sait pas alors pourquoi se poser cette question ?

Cassie a-t-elle eu le temps de vivre ? D'aimer ? De s'accepter ? D'être elle-même ? Si elle est revenue, cela veut-il dire qu'elle n'est pas aller jusqu'au bout, au bout du bout ?


*Point de vue de Cassie*

Ouvrir un œil, ouvrir le deuxième. Ha ! La lumière !

Qu'est ce que je fais, on m'a dit qu'il fallait que je revienne, je n'ai pas fini ma vie. Ma vie...je ne sais même plus qui je suis. En faite la lumière n'était que les quelques rayons de soleil qui traversent les volets. Je suis dans le noir.

C'est quoi ce bruit infernal ?! Ces bips à répétition... Une machine ? Mais je fais quoi ici ?


Flash-back : le sang coule sur mon poignet, je suis dans une baignoire blanche rempli d'eau chaude mélangé à mon sang qui n'arrête pas de couler et ce rasoir, la dernière chose que je vois. Ce rasoir mi-orange, mi-gris, personne n'est là, personne ne me voit, personne ne sait. Je suis bien. : Fin du flash-back.

Je suis dans un hôpital, pour ce que j'ai fait ? J'ai essayé de mettre fin à mes jours ?! Impossible, ce n'est pas moi, jamais je ne ferai une chose aussi horrible. j'ai peur, pourquoi je tremble. J'aimerai que quelqu'un vienne mais je n'arrive pas à parler. Cri ! Cri bon sang !! CRI !!! ...rien ne sort, comment faire. 

Tout est flou, mes pensées défilent à une allure incontrôlable, je n'arrive pas à les suivre. Je sais simplement que je suis dans un hôpital, et ces images qui viennent me hanter me font trembler comme une feuille. J'ai peur de la noirceur de la pièce, j'ai peur de ces bruits de machines, des voies que j'entend chuchoter derrière la porte. J'ai peur qu'ils me reprennent, je ne veux pas me rendormir, ils m'ont fait peur. Je ne sais pas ce qu'ils sont, ce sont des ombres noires, elles voulaient que je les accompagne. Mais il y avait une femme aussi, elle avait une voix rassurante, elle pleurait souvent je crois. Et deux filles, elles m'ont supplié de revenir, elles sont où maintenant. Je n'entend plus ces voix. Je n'entend plus rien.

Quel jours sommes-nous ? Il doit faire jour...


Une voix s'approche peu à peu de ma chambre, je la reconnais, c'est celle qui me parlait et qui pleurait. Elle entre doucement dans la pièce et scrute mon lit. Je crois qu'elle ne voit pas clair, elle se dirige vers les volets et les ouvre légèrement. Elle vient s'asseoir sur la chaise à mes côtés et me serre la main, la caresse doucement.

HarcèlementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant