Chapitre 9

2.1K 131 89
                                    

Heu....oui d'accord.....enfin non pas d'accord ! MAIS C'EST QUOI CETTE FAÇON DE LARGUER SA COPINE, SÉRIEUX, NAAAAAAAN, C'ÉTAIT PAS POSSIBLE. PAS MAINTENANT, PAS LUI. J'étais persuadée que c'était Simon. C'était alors que ses paroles me fouettèrent de plein fouet.
"prépare toi comme si c'était ta dernière soirée" Alors c'était comme ça, une rupture. On ressentait ce mal, là, dans le coeur. Une angoisse, une douleur comme si on vous avait transpercé le coeur. Et les larmes ne résoudaient rien, donc c'était ça ? En une seconde, tout était fini, tout espoirs anéantis.

☆★☆★☆★☆★☆★☆★☆★

Ok ça faisait peut-être bien une semaine qu'il m'avait envoyé ce message, si dur et tellement direct. Ça faisait une semaine que je restais dans ma chambre à me morfondre dans mon lit, je savais que ce n'était pas la meilleure chose à faire mais je n'arrivais pas à me persuader qu'il était parti. Je ne savais pas s'il était revenu au lycée, je ne comprenais pas ce que j'avais fait, j'avais mal et mes parents me laissaient dans mes mouchoirs et ma profonde tristesse.

La deuxième semaine était pire, j'étais toujours aussi mal mais au lieu de me noyer dans mes pleurs, je partais à la recherche de nourriture, mon cerveau ne faisait que de répéter "bouffer, bouffe, bouffer". Quand je stresse, je mange, c'était moi et je n'arrivais pas à me contrôler. Je m'obligeais à ne pas voir la vérité en face, je m'en persuadais. Il ne m'avait pas quitter, pas après cette nuit de folie. J'avais pris bien des kilos, je n'osais plus me regarder en face dans une glace, je n'étais plus la même.

La troisième semaine, ma mère m'obligea de partir au lycée, elle n'avait pas remarqué ma soudaine hausse de poids. Elle était bien trop occupé à parcourir le monde pour son fabuleux travail, je passais bien évidemment en second.
J'avais pris le bus, les gens me dévisageaient, j'entendais quelques murmures.

- Han, regardez, c'est Cassie.

- Ha oui, apparemment, elle s'est fait larguer comme une merde.

- Mais non, c'est l'autre beau gosse qui l'a trompé, il pouvait pas rester avec elle.

- Holala elle a grossi...

- Bah au moins elle est pas devenue un bâton tout maigre.

- Lol ! Bon on arrête d'être méchant ?!

- Bah va t'asseoir à côté d'elle si tu l'aimes...ha non, c'est vrai elle prend trop de place maintenant.

- Moi je me tire, j'en ai marre de vos remarques, je vais au fond du bus !

Certains me défendaient mais ils ne venaient pas me voir pour autant et j'avais le droit tous les jours à des regards méprisants. Des rires éclataient quand les filles passaient à mes côtés, j'en devenais parano. Après cette reprise, tous les matins, j'avais le droit à des ricanements. Je n'étais plus aussi forte que lorsque Simon était là, je ne me défendais plus et je laissais le monde me marcher dessus, me critiquer, me pourrir, m'humilier, laisser mettre mon coeur en miette, en poussière.

Un matin, je prenais le bus, les mêmes personnes me regardaient de haut en bas avec dégoût. On me poussa jusqu'au fond, ils rigolaient, ils disaient que je rebondissais tellement j'étais potelée.

- Ho regarder, elle s'est mise du mascara mais c'est moche !

- Bah comme elle est grosse, elle sera toujours moche...

- Burk, elle peut pas s'arrêter de manger, regardez dans ses poches, il y a plein de biscuits à moitié manger.

- Nan mais sérieux, elle peut pas prendre le bus, elle gêne tout le monde.

HarcèlementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant