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Andrew arbore son plus beau sourire quand il pénètre dans le centre d'entrainement en ce trois décembre. La chaleur des lieux réchauffe immédiatement son visage congelé. Mais il admettait aisément préférer le froid de l'hiver à la chaleur de l'été. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait terminé au bord du malaise à s'entrainer sous le soleil espagnol quand il s'y rendait avec l'équipe en pré-saison. Sa peau en gardait des souvenirs tout aussi terribles. Même la crème solaire la plus puissante ne semblait jamais suffisamment forte pour protéger son épiderme des rayons lumineux.
La première personne qu'il croise dans les couloirs ce jour-là est Mary. Il s'approche immédiatement d'elle, les pas les plus silencieux possibles. D'un coup, il plaque ses mains sur ses épaules la faisant sursauter. Elle se retourne d'un coup, puis éclate de rire en même temps que lui en le reconnaissant.
— T'as pas autre chose à faire Robertson ?
Il la prend dans ses bras sans lui répondre. Quand il se décolle, il peut voir les boucles d'oreilles en forme de sapins qu'elle porte. Un léger sourire se peint sur son visage alors qu'il y touche doucement, cherchant à y voir quelques détails bel et bien présents.
— C'est toi qui les as a faites ?
La kiné hoche affirmativement la tête. Andrew savait qu'elle avait un don de ses mains. Ses massages étaient toujours parfaits, elle cuisinait bien, possédait un jardin parfaitement entretenu par ses soins, elle jouait merveilleusement bien du piano et son salon était orné de tableaux qu'elle peignait. Chacun avait ses talents et si les siens résidaient dans ses pieds, ceux de la blonde aux cheveux blanchissants lui faisant face étaient dans ses doigts.
— Elles sont très belles.
Il lui fait un petit sourire avant de voir le paquet qu'elle tenait entre ses mains parfaitement manucurées.
— C'est pour qui ?
— Pour Robyn.
— Et c'est quoi ?
— Des serviettes de table en tissu, elle veut passer au zéro déchet et elle râle tous les midis au restaurant contre celles en papier.
— Cooool.
Le brun ne connaissait pas grand-chose au zéro déchet. Il en avait appris les bases grâce à Trent et surtout la petite-amie de celui-ci. Depuis qu'elle lui avait expliqué les rudiments, il utilisait un shampoing solide qu'elle lui avait offert. Malgré son scepticisme, il avait bien aimé. Il n'avait donc pas hésité à s'en faire racheter par son meilleur ami. Ainsi Robyn s'intéressait également au sujet, il allait peut-être falloir qu'il le creuse s'il était autant à la mode. Il pensait juste que c'était un truc d'influenceuse mais la jeune kiné n'était pas aussi déconnectée de la réalité que Trent, sa mannequin de petite-amie ou lui-même. Et si Mary en avait fait un cadeau cela devait être qu'elle connaissait déjà.
— T'es pas convaincu. Je le sais.
Il n'arrivait jamais à lui cacher ce genre de choses.
— Si j'utilise un shampoing solide d'abord !
Il ressentait le besoin inutile de se justifier. Peut-être parce qu'il avait une crainte enfouie qu'elle n'apprécie pas qu'il ne s'y intéresse pas.
— Top. La prochaine fois que tu la croiseras, demande à Robyn des conseils de dentifrice !
Et sur ces mots, il se fait planter là, au milieu du hall.
— Mary ! Reviens ! C'est quoi cette histoire de dentifrice ?!
Il n'a pas le temps de courir derrière pour la rattraper quand il la voit s'engouffrer dans le couloir, car une voix résonne déjà derrière lui.
— Robboooo !
Le temps qu'il se retourne, Trent est à ses côtés, lui souriant.
— Matinal ?
Le jeune anglais bougonne quelques mots, comme quoi il n'arrivait plus à dormir, le laissant perplexe. C'était peut-être la première fois qu'il l'entendait dire qu'il ne parvenait pas à dormir.
— C'était Mary ? C'est qui aujourd'hui ?
Les prunelles d'Andy brillent quelques secondes de malice, mais il reste silencieux.
— Tout ce que je peux te dire, c'est que c'est pas toi.
— Elle t'a dit qui c'était ? Est-ce que je suis dans la liste ?
Un rire amusé lui échappe devant la curiosité du plus jeune.
— Je sais pas, elle m'a juste dit pour aujourd'hui quand je lui ai demandé.
Il reporte ses pupilles vers celles brunes de son acolyte et y plonge vraiment pour la première fois depuis le début de leur conversation. Il y avait quelque chose qui ne collait pas dans le regard de son coéquipier. Le sourire ne paraissait que de passade, avec le recul l'intérêt paraissait surjoué. Derrière la curiosité trainait une tristesse à peine cachée.
— T'es sûr que ça va Trent ?
Il ne croit pas au hochement de tête qu'il reçoit en réponse. Il laisse tomber pour l'instant. L'anglais n'était pas quelqu'un qu'on pouvait faire parler s'il n'en avait pas envie. Il faudrait qu'il ruse en usant de ce que son ami préférait et il savait exactement où il pourrait trouver un goûter à base de beurre de cacahuètes.
— Je comptais aller au marché de Noël quand on aura fini l'entrainement, tu veux venir avec moi ?
— D'accord. Mais ça va, t'inquiète pas pour moi.
Les mots que Trent ne disaient d'habitude jamais montraient de toute évidence l'inverse. Il soupire avant de serrer le jeune anglais dans ses bras un poil trop fort. Il commence par se débattre avant de rendre les armes. Il le sent se détendre dans son étreinte et quand il le relâche son visage parait un peu plus lumineux. Pendant quelques secondes, il a réussi à faire oublier ses soucis à Trent et à le rendre un peu plus heureux. Et il espère qu'après s'être gavé de gaufres en début de soirée, il rentrera chez lui sans être malheureux.
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