CHAPITRE 16

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Je ne perdis pas plus de temps et me dirigeai à vive allure vers l'adresse qui était indiquée sur le papier. Après une dizaine de minutes de marche, je trouvais enfin la rue de l'adresse. C'était une allée commerçante comme j'avais pu en croiser plusieurs sur le chemin en venant. Des boutiques de tous les côtés avec des devantures colorées. Je devais me rendre dans une boutique de biscuits d'après le nom du magasin noté sur le papier.

Je regardais calmement de gauche à droite tout en jetant quelques discrets coups d'œil derrière moi. Rien à signaler.

Je pressai un peu le pas lorsque je vis le nom que je cherchais sur la devanture d'une boutique à l'allure assez ancienne. Cette devanture était en bois, peint en jaune et je voyais exposés à travers la vitrine des petits sablés et d'autres biscuits, c'était bien là.

Je poussai la porte d'entrée, une clochette tinta. Je regardai autour de moi. Il y avait plusieurs boîtes de métal exposées près du comptoir mais je ne voyais personne.

— Bonjour, il y a quelqu'un ?

J'attendis un peu et j'entendis des bruits de pas accourir. Un très jeune homme apparut dans l'encadrement de la porte derrière le comptoir.

— Bonjour, vous désirez ?

J'hésitai. Était-ce vraiment ce gamin qui était censé me remettre un document secret qui, s'il tombait entre de mauvaises mains, pouvait risquer la vie de l'espion qui avait rédigé ce document ? Cela me paraissait très étrange, mais il fallait tout de même que je tente.

— Faites-vous des Praligrains ?

C'était le nom de biscuits typiquement nivernais qui servait de code pour récupérer le « colis ». Il m'avait été communiqué la veille par message avant que je ne reçoive l'adresse.

— Je ne pense pas que l'on fasse cela Monsieur.

Évidemment qu'il ne devait pas être au courant.

— Peut-être devriez-vous demander à la personne en charge de la boutique, insistai-je.

Le gamin souffla comme si je lui demandais d'effectuer une tâche harassante ce qui me fit lever un sourcil, irrité.

— MAMAAAAAAAAAAN ! UN CLIENT DEMANDE DES TRUCS QUE JE NE CONNAIS PAS.

Je me reculai, surpris. Le gamin venait sérieusement d'hurler depuis le bas de la cage d'escalier pour appeler sa mère alors que mon but était d'être le plus discret possible ? Je réprimai un reflex pour le faire taire et restai impassible.

Il me regarda ensuite d'un air blasé.

— Elle arrive.

Puis il s'en alla comme si de rien était. La scène était vraiment déconcertante mais surtout elle m'agaça furieusement. Les passants dans la rue avaient sûrement entendu son cri. Je bouillonnais mais je me contins. Il n'était pas concerné dans cette histoire, c'était à moi de faire plus attention. J'aurais directement dû demander la personne qui tenait l'établissement.

Quelques secondes plus tard une femme d'âge mure fit apparition dans l'embrasure de la porte.

— Bonjour jeune homme, désolé pour mon fils, fit-elle exaspérée. Que désirez-vous ?

Je retirai ma demande ce qui la fit me sonder du regard et je vis son visage prendre une expression plus grave. Je faisais enfin affaire à la bonne personne.

— Oui, bien sûr, je vais vous chercher cela.

Elle partit dans l'arrière-boutique et j'eus un pressentiment. Cela faisait beaucoup de bourdes pour une seule mission. J'avais beaucoup angoissé lors de mes deux premières missions mais tout s'était déroulé comme prévu. Peut-être faisais-je moins attention ? J'avais l'impression que je devais me méfier de cette dame. Pourtant elle n'avait pas l'air dangereuse au premier abord.

Messager Involontaire - tkWhere stories live. Discover now