Chapitre 7

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- Je la ressens ! Lilith s'était arrêtée non loin du vieil arbre et de sa fidèle amie la pierre. 

- Moi aussi, je ne saurais l'expliquer, mais mes plumes frémissent de plus en plus, intervint Laïa.

- Je confirme, affirmai-je. 

En réalité, je n'en savais rien et je n'avais strictement rien ressenti. Le calme était total et aucun de mes poils ne s'étaient hérissés.

- Elle est ici ! Lilith, nous faisait de grands signes à quelques pas devant nous et nous incitait à la rejoindre. Et bien, je pense que c'est ici que nos chemins se séparent ! Même si ce fut bref, j'ai été heureuse de vous rencontrer et merci pour tout.

Le petit dragon accompagna les remerciements de sa maîtresse par un coup de tête dans les jambes. 

- Il vous aime beaucoup ! affirma la démone.

Le temps d'un instant, nous ne savions comment réagir, si nous devions l'embrasser ou rebrousser chemin. Lorsque je relevais la tête, Lilith me regardait d'un regard étrange. Quelque chose venait de lui traverser l'esprit mais je ne savais pas dire quoi. J'avais également de nombreuses questions pour elle, mais le temps nous était compté. Et sur ces dernières paroles, la démone appela Raeghal et traversa la brèche. Elle disparut entièrement de notre vue et nous donna l'impression qu'elle n'était qu'un mirage.

- Que faites-vous là ?

Prise de stupeur, je lâchais un petit cri et Laïa sursauta. Dans ce moment d'émotion, nous avions oublié d'être vigilant. A quelques instants près, Lilith se faisait repérer.

Deux gardes de la famille royale pointaient en notre direction un faisceau de lumière. Malgré l'éblouissement, je reconnaissais les oreilles ailées d'un ange et les pouvoirs d'une nymphe des bois.

- Pourriez-vous baisser cette lumière qui nous aveugle ! demanda Laïa.

- Que faites-vous là !

Les gardes semblaient perdre patience, et je comprenais qu'ils ne baisseraient pas la lumière si nous ne donnions pas plus d'explications. Je pris donc la parole.

- Nous faisions une simple balade nocturne avec mon amie. (Silence) Quand nous étions enfants, nous nous amusions à jouer au pied de cet arbre. Et je désignais du doigt le chêne majestueux.

Le garde baissa la lumière en direction du sol.

- A l'avenir évitez cette zone. La barrière magique n'est pas loin et le palais a décidé qu'aucune créature magique ne devait l'approcher de trop près.

Son collègue donna un coup dans le bras de la nymphe et lui fit signe de ne pas dire un mot de plus. Je jugeai qu'il n'était pas nécessaire d'insister, mais Laïa qui était bien plus curieuse que moi, demanda :

- Pourquoi ne pouvons-nous plus nous balader dans cette zone ?

- Cela ne vous concerne en rien ! répondit la Nymphe d'un ton sec. Mais ça ne semblait pas déstabiliser Laïa qui prit son air innocente.

- Y a-t-il un danger quelconque que nous devrions savoir ? Je la regardais stupéfaite par son audace. Elle ne craignait visiblement pas les conséquences que pouvait avoir cette curiosité.

Certes, la famille royale était respectée et vénérée, mais elle suscitait aussi la crainte. Les gardes étaient libres d'enfermer n'importe quel immortel leur manquant de respect, voire de les fouetter s'ils avaient été trop loin dans leur propos.

Je pris le poignet de ma meilleure amie en guise d'avertissement. Elle se tût et baissa la tête.

- Veuillez l'excuser, elle a parfois des excès de curiosité mais elle ne pense pas à mal.

- Ça ira pour cette fois, maintenant circulez ! Et qu'on ne vous reprenne pas aux alentours de la barrière, sinon vous devrez répondre de vos actes.

Il ne nous en fallait pas plus pour déguerpir et nous éloigner d'eux. 

Entre deux mondesWhere stories live. Discover now