PS : I think I'm in love. [SHORT STORY]

Chapitre 9 : Toi et moi ?

Dimanche 13 Septembre 2020 (GP de Toscane)

Pierre a dormi tout le long de la route ce qui n'est pas surprenant mais cela a laissé à Charles beaucoup de temps pour réfléchir.

Avant même d'être autorisé à quitter l'hôpital, le défilé a rapidement commencé dans la chambre du français. Des membres de son équipe, des pilotes, et des membres de chez Ferrari. Charles a dû s'expliquer sur son départ précipité, son abandon pour la course qui avait de façon tout à fait surprenante reprise alors que personne n'avait eu de confirmation du réveil du français puisque celui-ci a eu lieu bien plus tard.

Mais Charles n'a pas cherché à débattre, il a accepté les faits, les reproches et l'hypothétique sanction qu'on lui affligerait. Il avait suivi son cœur, était resté près de Pierre et c'est tout ce qui comptait. S'il devait se rendre à plus d'évènements, subir un retrait dans ses revenus, soit : ce n'était franchement pas ce qui importait le plus.

Pierre s'est inquiété évidemment, mais une fois rassuré sur le fait que la place du pilote Ferrari n'était pas en jeu, il a comme Charles simplement accepté la situation. De son côté, il ne pourra pas participer au prochain Grand Prix qui a lieu seulement quinze jours plus tard ce qui naturellement l'a mis de mauvais humeur. Toutefois, les médecins ont évoqué la possibilité pour lui de courir la suivante en Allemagne. Une course out, vu la gravité de l'accident ce n'est pas si mal et il s'en rend compte.

Une fois tout ce petit monde renvoyé chez lui, et l'autorisation signée du médecin finalement obtenue les deux pilotes ont pu rentrer à Milan leurs physios ayant fait rapatrier leurs affaires à l'hôpital ainsi que la voiture du français. Heureusement que c'était la Honda Pierre et pas l'une des Ferrari de Charles, sinon ils n'auraient jamais pu tout rentrer à l'intérieur.

Trois heures séparaient le circuit de milan. Trois longues heures pour Charles à surveiller le français du coin de l'œil, à garder une conduite souple pour ne pas le réveiller et surtout à laisser son esprit divaguer.

Et comme une intuition étrange, Pierre ouvre finalement les yeux alors qu'ils entrent dans Milan. Il guide Charles comme il peut jusque son appartement, et une fois la voiture garée dans le parking souterrain un silence pesant s'installe. Les voilà désormais seuls, avec leurs sentiments, leurs déclarations et une sérieuse discussion qui les attend.

Mais ça ne sera pas pour ce soir, le temps pour Charles de faire les aller-retour nécessaires afin de ramener leurs affaires et Pierre est déjà profondément endormi dans son lit.

Il faut dire qu'avec la dose d'anti-douleurs et de calmants qu'il a reçu ce n'est pas étonnant. Ce dernier avait déjà enfilé un jogging confortable en sortant de l'hôpital, alors il l'aide simplement à retirer ses chaussures puis il le laisse se reposer.

Charles profite de ce temps calme pour rappeler les parents de Pierre, et sa mère également. Une fois tout le monde au courant des dernières nouvelles et pleinement rassuré, il se dirige vers la salle de bain pour prendre une douche. S'il s'est changé avant de reprendre la route, n'allant pas passer la journée dans sa combinaison, cela ne sera pas de trop quand même.

Lorsqu'il ressort, un dernier tour de l'appartement pour confirmer que tout est fermé et le voilà prêt à aller dormir à son tour. Il n'est pas si tard que cela mais la journée a été plus qu'éprouvante et il lui semble qu'une éternité s'est écoulée depuis son réveil ce matin. Une fois tout éteint, il hésite un instant, Pierre a sombré dès leur arrivée alors ils n'ont pas vraiment parlé logistique.

Évidemment Charles sait où se trouve la chambre d'ami, il l'a utilisée tellement de fois qu'on pourrait mettre son nom sur la porte. Cependant, au moment de s'y rendre le doute l'envahit. Il n'a pas envie de dormir seul, pas après tout ce qu'il s'est passé. Et puis, si Pierre a besoin de quelque chose il serait à l'autre bout de l'appartement.