My Strange Obsession

26. Une pizza pour deux

[ Toxic - 2WEI ]

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Layna

18 ans.

Je venais de finir les cours. Contrairement à tous les étudiants qui n'avaient qu'une seule envie : rentrer chez eux; je voulais fuir loin de chez moi. Fuir mon père, mais surtout mon copain.

Je ne vivais plus chez mon père depuis mes 18 ans. C'est-à-dire quelques mois. J'ai emménagé avec Isaac, mon copain depuis plus de trois ans.

Ça devait être le meilleur choix de ma vie, mais ce fut le pire.

Malgré cette peur naissante en moi, je pris ma voiture et conduisis jusqu'à l'appartement, avec un infime espoir qu'il se soit absenté. L'espoir fait vivre comme on dit.

Les miens furent vite effacés lorsque je vis sa voiture garée à la même place que d'habitude. J'ai pris mon temps pour sortir et profiter du calme avant la tempête.

Mon enfer commença lorsque j'ouvris la porte et la refermai derrière moi. Personne ne sait ce qu'il se passe derrière les murs.

― T'étais où ? Tu as pris plus de temps que d'habitude ! s'écria-t-il du salon.

― Le professeur nous a gardés plus longtemps, mentis-je en espérant que ça passe.

Mais ça ne passe jamais.

― Tu oses encore me mentir après tout ça ?! raille-t-il en débarquant dans la cuisine.

J'étais morte. Encore.

― Je ne mens pas Isaac. Tu sais très bien que je rentre directement après les cours.

Ce même rire sortit encore de sa bouche, me faisant froid dans le dos. Il s'approcha de moi et empoigna mon cou avec une telle force que je manquai de m'étouffer.

― Tu me... mal... t'aime... mens pas...

Ce sont les seuls mots qui sortirent de ma bouche alors qu'il resserrait la pression de sa main sur ma gorge. Son regard me faisait peur. J'avais peur de cet homme que je ne reconnaissais plus.

Au début de notre rencontre, il était le parfait petit ami que tout le monde rêverait d'avoir.

Mais tout s'est évaporé le jour où il m'a vue avec Jimmy, mon meilleur ami, en train de rigoler.

Il a commencé à se montrer plus jaloux, plus possessif, et surtout plus violent. Je n'ai plus le droit d'approcher ni même de rester à côté d'un homme.

Il contrôle mes messages, il m'accompagne dès que je sors en dehors des cours, et il m'oblige à tout faire à l'appart.

En l'espace d'un an, ma vie est passée de magnifique à horrifique. C'est un cercle vicieux. Je ne peux pas en sortir sous risque de me faire tuer.

J'encaisse à chaque fois, pensant qu'il cessera un jour et redeviendra l'homme que j'aimais. Mais c'est de pire en pire chaque jour.

― Tu n'es qu'une salope Layna! Tu oses me mentir alors que tu sais de quoi je suis capable.

Le premier poing partit dans ma mâchoire. Le second arriva dans mes côtes. Le troisième au niveau de ma clavicule. Et ainsi de suite, jusqu'à épuisement et que je le supplie d'arrêter.

Dans ce cas, il cesse et m'ordonne de ranger le bordel qu'il a laissé la journée.

Sauf qu'aujourd'hui fut la fin du cercle. Je n'en pouvais plus. J'avais besoin d'aide de toute urgence. Alors je pris le téléphone et composai un numéro.

― Allô ? Oui, bonjour, ce serait pour commander une pizza pour deux personnes s'il-vous-plaît... Non, c'est bien ce numéro... Au nom de Layna Rosebury... Euh l'adresse, oui, appartement 7 au troisième étage, Rues de Puebla... Sans poivrons... Non, il déteste les tomates... Oui, avec supplément fromage... Dans 10 min ? D'accord, je-

― Putain, tu commandes une pizza ou un resto entier ? s'agace Isaac.

― Ils ont énormément de monde, je suis désolée.

Il soupire et s'indigne en me fixant méchamment :

― Arrête de faire chier et appelle une autre pizzeria, j'ai pas que ça à foutre.

― Je vais vous laisser, il commence à s'impatienter... Vous faites au plus vite ? D'accord, je reste au téléphone avec vous...

Mon téléphone me fut arraché, Isaac me regardait avec de mauvaises intentions. Il avait compris mon piège.

Il savait que j'avais appelé le centre d'appel d'urgence et non une pizzeria. Il prit le téléphone et le plaqua à son oreille.

― Elle sera morte avant que vous n'arriviez.

Je me mis à crier, espérant alerter les voisins, mais Isaac plaqua sa main sur ma bouche.

Ce n'est qu'à ce moment que je remarquai ce qu'il tenait dans sa main droite. Un couteau.

Je tentai de me débattre, gesticulant dans tous les sens mais rien n'y a fait. J'étais persuadée que j'allais mourir ce soir-là.

Sans hésiter une seconde, il planta son couteau dans ma côte, et commença à le déplacer pour ouvrir ma peau.

J'ai hurlé de douleur alors que le métal froid était encore dans mon corps.

Isaac me lâcha enfin, me laissant m'effondrer par terre, gisant dans une mare de sang. De mon propre sang.

― Je t'ai tout donné, hurla-t-il en se prenant la tête. Je t'ai aimé plus que quiconque, je t'ai protégé, nourri, aidé dans les pires moments, et tu oses me trahir de la sorte ? Tu es une putain de salope Layna, tout comme ta mère ! Tu vas regretter d'avoir fait ça, me promet-il alors qu'on entend soudainement les sirènes de police arriver.

Isaac comprit.

Il prit sa veste et s'échappa avant l'arrivée des flics. Ils me trouvèrent par terre, me vidant de mon sang, inconsciente.

Depuis ce jour là, je n'ai plus jamais revu Isaac. Mais ce qu'il m'a fait est gravé sur mon corps d'une marque blanche. Marque que personne n'a jamais vu.

Je hais mon corps pour cela. Il m'a détruite, physiquement et moralement. Je n'ai plus jamais fait confiance après ça.

Je ne supporte plus le contact physique. Je sursaute dès qu'on me touche. Et je déteste par-dessus tout de devoir me battre au couteau.

J'avais 18 ans lorsqu'il m'a tué intérieurement.

J'avais 18 ans lorsque j'ai fait l'erreur de vivre avec un monstre.

J'avais 18 ans lorsqu'on m'a enlevé à ma vie adolescente.

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NDA : Ce chapitre est un peu plus violent.

Certains ont sûrement dû le remarquer, un passage est tiré d'une série ! Je préfère prévenir que oui, je ne les pas inventé.

Je tenais à aborder ce sujet. Je sais que ce n'est jamais simple de sortir de cet enfer que sont les violences physiques, que ce soit pour les hommes ou les femmes. Je sais à quel point c'est dur d'en parler, d'appeler à l'aide, mais vous n'êtes pas seul(e)s.

Numéro d'écoute national pour les personnes victimes de violences : 3919

Prenez soin de vous mes p'tits coeurs ! Vous êtes tous fort(e)s ! ❤️‍🩹

Bizz ❣️