My Strange Obsession

44. Lettre secrète

[  Intro III - NF ]

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Caden

Nevada. Las Vegas. Villa des Paolucci. 2 juin. 15:30.

Il me dévisage intensément, cherchant à savoir si je suis sérieux ou non. Ce qui commence à sérieusement m'agacer. Je n'ai jamais autant parlé à cœur ouvert, et il ose douter de mes aveux.

Je m'allume une cigarette et lui en passe une pour qu'il digère ce que je viens de lui dire. Il se remet à secouer la tête, répétant que c'est impossible. Je lève les yeux et quitte le fauteuil pour me poster à la baie vitrée.

Le soleil est déjà bien haut dans le ciel, pourtant j'ai l'impression d'être en fin de soirée.

Je sais qu'elle erre quelque part dans la villa, peut-être avec une des filles, ou seule. Nous n'avons pas vraiment reparlé de ce qu'il s'est passé à Acapulco, et je crois que c'est mieux ainsi.

Elle s'en veut déjà assez d'avoir voulu faire cela, je ne compte pas en rajouter une couche, surtout que je ne pense rien de ce qu'elle peut prétendre savoir. Elle a beau être persuadée que je lui en veux et qu'elle a été égoïste, ça n'a jamais été le cas.

J'ai juste de l'admiration pour elle, parce qu'elle a voulu le faire, mais au lieu de retenter une seconde fois après que je l'ai sorti de là, elle a décidé de continuer de se battre. Et ça demande un énorme courage d'affronter la vie plutôt que de la quitter.

Pourtant, j'ai l'impression qu'elle vient à la fois de m'aider et de me planter un autre couteau dans le dos.

— C'est impossible qu'il soit mort Caden, je l'ai vu en rentrant du Mexique, répète Diego une cinquantième fois.

— Tu peux toujours aller voir son cadavre dans son bureau si tu as besoin de preuves.

Il déglutit et se prit la tête en soupirant. Nous sommes maintenant deux au courant. Enfin, trois, puisqu'elle est la cause de cet homicide. Les filles n'en savent rien et c'est mieux pour l'instant.

— Comment elle a pu s'y prendre ? Elle était avec nous tout le temps, me fit-il remarquer.

Évidemment qu'elle était avec nous puisque je la surveillais. J'ignore autant que lui comment elle a procédé pour commettre un meurtre à distance. Putain, elle me prend la tête, cette garce.

— Pourquoi on ne lui demande pas directement ?

— Tu me donnes mal au crâne avec tes questions à deux balles, je soupire en retournant m'asseoir face à lui. Je ne veux pas que ce soit elle, voilà pourquoi je ne le lui demande pas.

Et encore une fois, il me regarde, inquiet.

— T'es malade ? Nan, parce que je peux appeler un médecin si tu veux, hein.

— On peut avoir une conversation sérieuse sans que tu en fasses des tonnes abruti ?

Il se reconcentre et prend la position d'un psy.

De mieux en mieux...

— Monsieur Eastwood, à votre écoute, racontez-moi tout Caden.

Je me pince l'arrêt du nez en cognant le dos du fauteuil. Ce gosse m'épuise littéralement. J'ai du mal à croire que c'est mon cousin parfois.

J'attrape mon verre de whisky et en bois une gorgée qui me brûle la gorge, mais qui me fait du bien.

— Je ne veux pas croire qu'elle ait pu faire une chose pareille après ce qu'il s'est passé entre nous. J'ai des sentiments pour cette femme, il n'y a aucun doute, mais si elle est l'auteure de cela, je ne sais pas si je pourrais la regarder sans repenser à son cadavre mort au milieu de son bureau.